Journal C'est à dire 280 - Février 2022
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
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Bientôt le bout du tunnel pour la circulation des trains Col-des-Roches
Après des péripéties, le retour du trafic ferroviaire sur la ligne Morteau-Le Locle est annoncé pour avril… sauf nouvelle surprise. En attendant, les Chemins de fers fédéraux suisses assurent la liaison avec des cars de substitution.
reporté encore la fin du chantier. Le budget de l’assainissement du tunnel du Col-des-Roches sur sa partie suisse se monte à environ 4,5 millions de francs. Les coûts induits par l’allonge- ment du chantier sont en cours d’ana- lyse. Les bus affrétés pour assurer la liaison sont payés par les chemins de fers suisses, le service est assuré par une entreprise française. La sécurité et la ponctualité seront améliorées grâce à ces travaux mais une interrogation demeure : les passagers seront-ils au rendez-vous après cette longue rupture de service ? En moyenne, 300 voyageurs montent quotidiennement dans le train. Un chif- fre qui pourrait être beaucoup plus élevé si la fréquence des rames était meilleure. La Région Bourgogne- Franche-Comté n’a pas prévu d’ajouter de nouveaux horaires. En revanche, les trains qui circuleront sur la voie modernisée posséderont davantage de capacité.Une autre solution : l’ouverture à la concurrence. La Région a validé cette ouverture qui donne la possibilité à d’autres compagnies que la S.N.C.F. de proposer des dessertes. n
C’ est “suisse” dans le texte. Le service communication des Chemins de fers fédé- raux suisses (C.F.F.) “adresse ses excuses aux voyageurs pour les dés- agréments.” Depuis le 1 er mars 2021, nos voisins ont lancé - en même temps que la S.N.C.F. - d’importants travaux
initiale alors que les trains roulent entre Morteau et Besançon. Sur ce chantier, les voisins qui partagent le tunnel sur 316 mètres, et 106 pour le côté français, ont subi un important aléa le 9 juin 2021. Un éboulement d’environ 800 mètres cubes de terre et de glaise s’est produit dans le tunnel
construit en 1884, long de 422 mètres. Les travaux d’excava- tion avec la démolition de l’an- cienne voûte et la construction d’une voûte en béton plus large ont dû être arrêtés. Sur conseil d’experts, un changement de méthode de travail a été mis
sur la ligne ferroviaire Le Locle- Morteau pour la moderniser. C’était, pour une fois, assez pragmatique. Il s’agissait en effet d’engager les chantiers français et suisses de façon coor- donnée afin d’assurer une ouverture conjointe de la ligne
Un tunnel de 422 m de longueur, dont 321 en Suisse.
en place : la pose d’une “voûte parapluie” a permis d’assurer une meilleure sécu- rité. Cette méthode de travail, qui a permis la reprise des travaux d’excavation le 5 juillet, “a cependant considérablement ralenti le chantier.” De plus, des diffi- cultés d’approvisionnement en acier, matériau nécessaire à la nouvelle méthode de travail, ont retardé un peu plus la finition de l’ouvrage. Avec l’arrivée de la période hivernale, certains travaux de génie civil n’ont pu être réalisés rapidement, ce qui a
empruntée par huit trains régionaux par jour. La fatalité en a décidé autre- ment. “Suite à un éboulement dans la galerie, la méthode de travail a dû être modifiée, ce qui a ralenti les travaux. La période hivernale et des difficultés en approvisionnement de matières pre- mières ont également prolongé le chan- tier. Mais la réouverture du tunnel est désormais prévue au début du printemps 2022” indiquent les C.F.F. La date précise n’est pas encore connue. Il pourrait s’agir de début avril, soit presque six mois de retard sur la date
E.Ch.
Le tunnel (côté Suisse) est bientôt opérationnel (photo C.F.F.).
“Nous ne souhaitons pas pénaliser le retraité du Locle qui achète à Morteau” Consommation Lorsqu’un Suisse réalise un achat de moins de 300 francs à Morteau, il ne paie pas la T.V.A. en Suisse. Le Parlement suisse réfléchit à stopper ce qu’il estime être une concurrence déloyale pour “ses” commerces. Il s’est donné deux ans pour trancher. Côté français, nos magasins perdraient fortement. Décryptage.
douanes va augmenter et donc coûter de l’argent” annonce-t-il. Ce sujet crée de vraies divisions chez notre voisin. Le tourisme d’achat est évalué à 10 milliards de francs par an, ce qui affaiblit le commerce de détail, coûte des emplois et pèse dans les caisses de la Confédération. Les pertes fiscales se situeraient entre 300 et 750 millions de francs pour la Suisse.Au Locle, à La Chaux- de-Fonds ou Fleurier, nombreux sont les commerces de détail à baisser pavillon. Pas sûr que la baisse du plafond de dédouane- ment soit le seul remède pouvant remettre sur pied les enseignes suisses. de proposer des des- sertes. n E.Ch. Ce que dit la loi Chaque Suisse qui importe des marchandises peut le faire tant qu’il respecte certaines règles. Si le montant des achats est inférieur à 300 francs par per- sonne, pas besoin de payer la T.V.A. en Suisse. Si c’est plus, il faut le déclarer et passer à la caisse. Toutefois, la T.V.A. étrangère peut être récupérée au-delà d’un certain montant. La valeur minimale varie d’un pays à l’autre. En France, c’est 175 euros, contre 155 euros en Italie et 50 euros en Alle- magne. n
C haque jour à la fron- tière du Col-des- Roches, les douaniers suisses contrôlent leurs
Le député (P.-S.) neuchâtelois Baptiste Hurni.
rer ?” Si le ressortissant possède plus de 300 francs de marchan- dises, il doit remplir un formu- laire qui l’oblige à payer laT.V.A. suisse. Dans la majorité des cas, les Suisses transitent avec une valeur inférieure à 300 francs, ce qui les exonère de la T.V.A. dans leur pays. Mieux, ils récu- pèrent la T.V.A. française. Bref, c’est tout “bénéf ” pour eux et pour les commerces du Val de Morteau.Acheter en France per- met à des Helvètes de boucler leurs fins de mois, ce qui fait dire à ce parlementaire neuchâ- telois que “se déchaîner sur le retraité du Locle qui achète à Morteau n’est pas la solution. Ce n’est pas lui qu’il faut viser” , présente Baptiste Hurni (Parti socialiste). En Suisse, il y a des produits qui sont beaucoup plus chers et cela de façon inexplicable comme les médicaments… que nous produisons pourtant. Le
homologues rentrant de France le coffre chargé de denrées ali- mentaires. À chaque fois, la même question : “Rien à décla-
tière. Le débat vise à réduire de 300 à 50 francs suisses le mon- tant du dédouanement. L’impact serait direct pour les commerces français qui deviendraient moins attrayants. “L’idée de cet abais- sement est une thématique qui ne date pas d’hier, concède le
même médicament coûte 5 euros àMorteau et 40 euros chez nous ! Il faut se battre contre ces impor- tateurs peu scrupuleux qui opè- rent des marges importantes parce que le pouvoir d’achat suisse est réputé élevé. En revanche, je comprends les com- merçants suisses
Les douaniers suisses contrôlent les tickets de caisse.
député neuchâtelois (P.- S.) Baptiste Hurni. Je me suis opposé à cette motion car c’est de la poudre aux yeux. Le Par- lement a maintenant deux ans pour trancher. Si le seuil de 300 francs
En cas de baisse, cela voudrait dire plus de contrôles aux douanes.
proches des zones fron- talières qui grincent des dents quant à ce seuil des 300 francs suisses” poursuit-il. Ce “tourisme d’achat” est en effet dans la ligne
L’essence grimpe également en Suisse Le prix de l’essence S.P. 95 était affiché à 1,83 franc suisse, soit 1,81 euro le litre dans une station des Brenets le 10 février quand le litre se vendait 1,785 à Villers-le-Lac. Autant dire qu’il n’y a pas d’intérêt à faire le plein de l’autre côté. n
avait été fixé, c’était pour éviter trop de démarches administra- tives. En le réduisant à 50 francs (ce qui n’est pas encore acté), le travail de l’administration des
de mire de certains parlemen- taires qui ne sont pas de son avis. Selon eux, c’est une concur- rence déloyale directe pour les commerçants proches de la fron-
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