Journal C'est-a-dire 279 - Janvier 2022
V A L D E M O R T E A U
9
Un nouveau pan de l’histoire horlogère locale Villers-le-Lac Le passionné d’histoire et d’horlogerie Yves Droz a sorti le 7 ème volume de sa gazette. Dans ce nouveau numéro, deux fabriques d’horlogerie sont notamment mises à l’honneur : la fabrique Camille Claude et l’usine Herma.
L’entreprise Camille Claude était installée au 9, rue Pasteur à Villers-le- Lac (photos
collection Y. Droz).
D eux modèles de fabriques comme il en existait tant àVillers- le-Lac jusque dans les années quatre-vingt.La première était à dimension familiale.Avec une douzaine de collaborateurs, l’atelier d’horlogerie Camille Claude qui était alors installée au début de la rue Pasteur àVil- lers-le-Lac, représentait dans les années cinquante l’atelier type de terminage de la montre de
qualité dans le Val de Morteau. “Camille Claude, c’était une pro- duction de niche axée sur l’ori- ginalité, l’élégance et la qualité” note Yves Droz dans le dernier numéro de sa gazette. Cette petite P.M.E. deVillers était selon M. Droz, “à l’image de son diri- geant. Camille Claude fils était un homme cultivé et d’une grande gentillesse. Il voulait apporter à ses montres un plus par rapport à ses concurrents par un design
personnalisé dans l’habillage de la montre. Camille était en plus un artiste, peintre, sculpteur et même homme de théâtre en tant qu’acteur dans la troupe de La Chaux-de-Fonds.” La sœur de Camille Claude, Danièle, était régleuse, un poste-clé dans la fabrication d’une montre. Pour les spécialistes, cette fonction consistait à poser le spiral sur l’axe du balancier, façonner la courbe terminale du spiral et le
Camille Claude, dans son entreprise.
fixer au piton. Quant à l’épouse de Camille Claude,Yolande, elle avait la responsabilité du contrôle final des pièces. Comme tant d’autres fabriques locales, Camille Claude a dû se résoudre à fermer son atelier au moment
de la crise horlogère. Dans cette même gazette, Yves Droz consacre également plu- sieurs pages à la saga Herma, qui fut une des principales usines d’horlogerie du Val de Morteau pendant plusieurs décennies. La marque Herma créée en 1881 par Ulysse Anguenot était le fleuron d’une des plus anciennes
1935, Herma a été un des pre- miers à lancer les montres auto- matiques. En 1958, en plein âge d’or de l’horlogerie, Herma rece- vait une médaille d’or à Bruxelles, qui a ouvert lemarché belge à Herma qui fut ainsi la première marque française à vendre enBelgique et auLuxem- bourg. Puis vient l’époque de Fin-
fabriques de montres du Haut-Doubs Horloger, la maison Anguenot de Vil- lers-le-Lac. C’est Herma qui notamment en 1914 a fabriqué les premières
hor (fusion des marques Herma et Lov), avant la création de Framelec qui était le résultat de la fusion des groupes Fin- hor et Cupillard-Rième
Herma aura été à la pointe de l’innovation.
montres ancre à bracelet qu’on a appelé les montres des poilus. Elles remplaçaient les montres à gousset inadaptées à l’uniforme militaire. Une grille placée au- dessus du verre la protégeait des chocs. Herma aura été à la pointe de l’innovation tout au long duXX ème siècle avec par exemple dès 1928 la première montre-bracelet miniaturisée pour dames. En 1933, Herma lançait sa montre à “heures sautantes” avec une lecture numérique qui préfigurait les montres L.C.D. digitales. En
pour tenter de faire front à une concurrence internationale de plus en plus féroce qui finit par avoir raison d’Herma, après que Matra a pris en main au début des années quatre-vingt les des- tinées de Framelec. À côté de ces deux chapitres de l’histoire horlogère locale, la gazette N° 7 d’Yves Droz (qu’on peut se procurer dans les com- merces locaux) fourmille d’autres sagas familiales ou industrielles qui ont fait la grande histoire locale. n J.-F.H.
INSTALLÉ DEPUIS 2002 SUR LE VAL DE MORTEAU
ZAC INTERMARCHÉ MORTEAU - audition-nadler.fr
Rendez-vous au 03 81 67 62 50
Remise de diplômes chez Herma en 1980 (photo D. Monnot).
Made with FlippingBook flipbook maker