Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021
É C O N O M I E
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Restauration
30 postes à pouvoir aux McDo de Pontarlier et de Morteau Après un été en partie amorti par la main-d’œuvre étudiante, la question du recrutement reste toujours d’actualité dans les deux McDo du Haut-Doubs obligés de réduire l’activité et de se tourner vers les jeunes de moins de 18 ans.
“J e n’ai jamais connu une situation aussi critique depuis l’ou- verture du McDo à Pontarlier en 1995 et c’est encore pire àMorteau. La période de ren- trée est toujours compliquée pour compléter les équipes, reprendre un fonctionnement stable. Les choses rentrent dans l’ordre au bout de quelques semaines mais là, cela commence tout juste à se détendre même si le problème du recrutement reste entier” , explique Philippe Gille, le patron des deux McDo du Haut-Doubs. Celui qui est aussi vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie duDoubs connaît bien la problématique de l’emploi sur ce territoire frontalier. “On compte 30 000 habitants à l’échelle de la communauté de communes du GrandPontarlier qui dispose d’une offre commerciale d’une ville de 120 000 habitants. On comprend vite le problème quand il s’agit de trouver localement le personnel pour faire tourner un tel équipe- ment. Les gens viennent de plus en plus loin.Tous secteurs d’activité confondus, on estime qu’il y a au moins 400 postes non pourvus sur
ture” , note la directrice. L’impact de la crise sanitaire se répercute durablement sur les habitudes de consommation. “On constate qu’il y a beaucoup moins de Suisses qu’avant. On enregistre aussi une baisse de fréquentation globale en partie compensée, là aussi, par le développement des livraisons à domicile. Actuelle- ment, on fait de gros chiffres le vendredi avec une baisse d’activité le samedi de 15 à 20 %. Quand je compare nos chiffres à ceux de 2019, c’est sensiblement identique. La baisse de clientèle est compen- sée par la hausse du panier moyen” , observe Philippe Gille. Restrictions sanitaires, livraisons à domicile, pass sanitaire, la donne a changé. “Dans un établissement comme le nôtre, le contrôle des pass représente presque un temps complet. Pour ne pas mobiliser un salarié, on a eu recours à une société de sécurité qui a fourni un vigile. Sauf qu’au bout d’un mois, ladite société ne pouvait plus satis- faire notre demande étant elle aussi touchée par la pénurie de personnel. On a été contraint de fermer la salle…” n F.C.
le bassin économique pontissalien. Cela varie entre 150 et 200 postes sur le secteur du Val de Morteau qui, du fait de sa proximité avec Le Locle et La Chaux-de-Fonds, subit davantage les conséquences de la fuite de main-d’œuvre vers la Suisse. Avec le plein-emploi, cela signifie qu’il y a plus d’offres d’emploi que de personnes employables sur cette zone. Les McDo sont un peu moins exposés que d’autres activités à la concur- rence suisse car notre personnel ne correspond globalement pas aux profils les plus recherchés en Suisse.” Mc Donald’s à Pontarlier emploie environ 65 salariés, soit entre 45 et 50 équivalents temps plein. “Il nous manque aujourd’hui entre 13 et 15 personnes” , complète Manon Gille, la directrice de l’en- seigne pontissalienne. Le besoin est identique au Mc Do de Mor- teau. Le déficit est en partie com- blé par le recrutement de jeunes qui ont entre 16 et 18 ans. “Comme ils ne peuvent pas travailler après 22 heures, on n’a pas d’autre choix que d’arrêter le service en salle pour conserver uniquement le drive jusqu’à minuit, l’heure de ferme-
“À Pontarlier et Morteau, on recherche une trentaine de personnes”, explique Philippe Gille, le patron ici en compagnie de Manon Gille la directrice du McDo de Pontarlier.
L’emploi agricole est lui aussi en tension Villers-le-Lac Le mode de vie des agriculteurs est toujours en pleine évolution, ce qui génère des besoins croissants en termes d’emploi que ce soit au service de remplacement ou au groupement d’employeurs, les deux n’étant pas toujours en capacité de répondre à la demande.
L’année agricole dans le Haut- Doubs a été marquée par la durée inhabituelle des foins au cours d’un été perturbé par une météo assez pluvieuse. Cela a eu pour effet de raccourcir la période de vacances avec une demande de remplacements concentrée sur quelques semaines. “Certaines familles d’agriculteurs n’ont pas pu par- tir cet été faute d’avoir pu trou- ver des agents pour les rempla- cer” , explique Mickaël Paris, le président du Service de Rem- placement dans le Doubs. Ce dispositif est découpé en 16
cantons plus un service de diversification. La force du ser- vice de remplacement réside dans sa proximité et la maîtrise collective et bénévole de l’outil. “On se déplace généralement en fin d’année scolaire dans les établissements d’enseignement agricole pour faire la promotion de nos métiers. C’est souvent là qu’on arrive à recruter des jeunes encore disponibles quelques années avant de se lancer dans le parcours à l’ins- tallation. On sent que la situa- tion se tend depuis deux ou trois ans.” l 19 offres d’emploi en 2019 sur ce même secteur - parution en moyenne 3 mois - 4 offres non pourvues sur les 19 l 16 offres en 2020 sur ce secteur pontissalien - 7 offres non pour- vues sur les 16 (source GéoM.S.A. et Anefa 25)
Mickaël Paris est à la tête du service de remplacement du Doubs et Catherine Faivre-Pierret préside le groupement d’employeurs.
s’agit parfois de cumuler plu- sieurs emplois saisonniers.” Le parallèle avec le service de remplacement s’applique aussi dans les difficultés de recrute- ment. “C’est plus compliqué qu’avant mais on y arrive” , constate Catherine Faivre-Pier- ret en rappelant que le grou- pement d’employeur intervient aussi dans le placement d’ap- prentis ou pour répondre à la demande d’agriculteurs à la recherche d’apprentis. n F.C.
placés par les salariés du G.E.” , observe Catherine Faivre-Pier- ret, agricultrice à Villers-le-Lac qui préside le groupement d’em- ployeurs. Chacun s’y retrouve.
dans des grosses exploitations où ils peuvent être accompagnés. Dans notre métier, on peut pren- dre le temps de former les gens.” Les agriculteurs du Doubs peu-
Le service de remplacement du Doubs emploie entre 43 et 46 agents en C.D.I. auxquels s’ajou- tent 400 C.D.D. ponctuels, le tout pour un peu plus de 20 000 journées de travail réalisées. “Les agents en C.D.D. intervien- nent davantage le week-end, pendant les vacances ou sur des congés parentaux.” Le Service de remplacement agricole exploite aujourd’hui tous les canaux de recrutement possi- bles. “En été, on embauche régu- lièrement des étudiants qui n’ont pas d’expérience dans l’agricul- ture. Ils sont souvent placés
L’agriculteur qui se voit libéré de toutes les for- malités administra- tives et le salarié qui bénéficie d’un vrai sta- tut, d’une tenue de tra-
vent aussi solliciter le Groupement d’em- ployeurs qui rassemble 47 salariés dont 14 en C.D.I. “On travaille soit en emploi direct, soit
L’emploi agricole sur le Haut-Doubs en 2019-2020 l 216 contrats actifs au 31 décembre 2019 en production agricole, soit 175 E.T.P.
“C’est plus compliqué qu’avant.”
l Sur l’ensemble de l’an- née 2019, c’est 461 234 heures de travail rémunérées en C.D.D. et 800 089 heures de travail rému- néré en C.D.I.
vail, de primes, d’une couver- ture maladie… “On intervient aussi dans les C.U.M.A., les communes pour le service dénei- gement par exemple, les ateliers à mont d’or, les pépinières. Il
en emploi partagé sur plusieurs exploitations. On a connu sen- siblement la même croissance que le service de remplacement. Les aides familiaux sur les fermes ont peu à peu été rem-
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