Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021

É C O N O M I E

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D ans le berceau de l’hor- logerie, son innovation bouscule les codes. Titulaire d’un B.T.S. conception et industrialisation en micromécanique obtenu au lycée Edgar-Faure de Morteau, Quentin Loiget, passionné de montres, a créé la premièremon- tre 3 dimensionsMade in France qui aborde des tons clairs avec un boîtier gris et un cadran blanc. Le look se veut minima- Sa montre au salon mondial de Francfort La montre Kairod de Quentin a été présentée à Formnext, le plus grand salon de l’impression 3 D qui a eu lieu le 16 novembre à Francfort (Allemagne). Le ren- dez-vous rassemble des milliers d’acteurs de l’impression 3 D, des quatre coins du monde. C’est un événement où de nom- breuses nouveautés et innova- tions sont présentées chaque année, que ce soit des machines, des matériaux, des logiciels ou encore des cas d’ap- plications inédits. n Une montre conçue avec une imprimante 3 D, c’est possible ! Horlogerie Le verre vient de Morteau. Originaire de Saint-Julien-lès-Russey, Quentin Loiget a dessiné et développé une montre minimaliste grâce à la fabrication additive. Cinquante garde-temps vont être produits et seront vendus 99,50 euros pièce d’ici quelques semaines sous la marque “Kairod”. liste et intemporel. Paradoxalement, le créateur n’a jamais souhaité devenir horloger. Son truc à lui, c’est le des- ign . Alors qu’il convient d’enlever de la matière pour créer une montre, Quentin a fait l’inverse : il a ajouté de la matière pour obtenir la forme désirée ! Cela se nomme la “fabrication addi- vite”, ou impression 3 D, annon- cée comme la troisième révolu- fait du rendu. Puis, j’ai pris contact avec une société parisienne spécia- lisée dans l’impression à Paris. Lorsque j’ai reçu

tion industrielle. “Cette techno- logie est déjà utilisée dans bien des domaines, mais pas voire très peu en horlogerie” explique Quentin, originaire de Saint- Julien-les-Russey. Pour en arriver à la fabrication du boîtier, l’entrepreneur a conçu les plans et réalisé plusieurs essais. “Au départ, c’était assez difficile. Je n’étais pas très satis- mon premier prototype, j’ai été bluffé par la qualité et le rendu” commente-t-il. Parti d’une feuille blanche, Quentin peut être fier du rendu : “C’est assez incroyable de passer du virtuel au réel et d’avoir cette montre au poignet” commente le créateur. La robus- tesse de la montre est garantie “puisque les pièces imprimées en 3 D proviennent toutes de France, de Paris plus précisément” annonce le responsable de la marque. L’assemblage est réalisé par des professionnels dans le Doubs, le verre provient de la société Verlux basée à Morteau. Chez Kairod, on innove, “sans pour autant bafouer les savoir- faire microtechniques” écrit Quentin dans son support de communication qui puise son inspiration dans le savoir-faire de l’horlogerie française. Les “grands” horlogers verront sans doute des défauts, les autres sou-

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES l Matériau de l’anneau : Nylon l Matériaux : Plastique l Alimentation : Batterie l Acheter : www.etsy.com (rubrique montres) ou quentin.loiget@kairod.fr ou au 07 50 26 75 96

Un design minimaliste et un objet robuste.

ligneront une véritable innova- tion. Quentin a lancé la produc- tion de cinquante montres. Elles seront vendues 99,50 euros et disponibles à partir de début janvier. Il convient de les pré- commander. n E.Ch.

Quentin Loiget présente

sa montre “Kairod”.

Le meilleur ambassadeur touristique est l’habitant du Haut-Doubs Tourisme

Le résultat de l’enquête menée par l’Office de Tourisme du Pays du Haut-Doubs démontre le fort attachement des locaux pour leur territoire. De nouvelles actions marketing vont en découler.

Doubs qui a questionné 297 habi- tants sur la raison de leur pré- sence ici, ce qu’ils pratiquent comme activités, ce que repré- sente le Haut-Doubs pour eux, ce qu’est aussi le Haut-Doubs. “Ce questionnaire nous permet de construire un planmarketing. Peut-être avons-nous par le passé délaissé l’importance de cette clientèle qu’est l’habitant qui s’ajoute à l’excursionniste qui vient de Besançon ou Dijon, ou au touriste qui vient de plus loin” pointe Sébastien Populaire, pré- sident de l’Office. La nature et le terroir se retrou- vent sans hésitation en tête de liste pour distinguer le Haut- Doubs qui résonne très fortement lorsque l’on en parle à Pontarlier, mais beaucoup moins dans le Jura. “Les habitants se rejoignent également dans la description du trait de caractère du Haut- Doubs en citant en premier “gour- mand”, “traditionnel” et “sym- pathique.” Avec toutes ces données compi- lées, l’Office a décidé d’engager une nouvelle politique enmatière de communication touristique. “Nous notons qu’une grande par- tie des habitants ne vont pas dans les bureaux car cela n’est

C hauvins les gars du “haut”. Un peu. Ils sont surtout fiers de leur territoire et en sont les meilleurs ambassadeurs, d’où la volonté de l’Office de tourisme du Pays du Haut-Doubs - qui regroupe depuis 2019 les terri- toires du Saugeais, de Pontarlier, de Mouthe, Métabief et Les Fourgs - de s’appuyer sur eux

pour vendre nos sapins. Si les limites géographiques du Haut-Doubs ne sont pas tout à fait claires dans la tête des habi- tants, ces derniers sont assez unanimes pour dire que les pay- sages, les lieux, la culture et la gastronomie font la richesse de ce territoire. C’est un constat établi par l’Office de tourisme du Pays du Haut-

Sébastien Populaire, président de l’Office de tourisme du Pays du Haut-Doubs.

électrique vantant les anima- tions dans les bassins du Doubs. Moins original mais performant, les bureaux vendent desmagnets

tres régions participent à la vie locale et s’intègrent grâce aux manifestations culturelles ou sportives. Le tourisme justifie également les investissements faits sur notre territoire car ces structures profitent aux locaux” dit-il. 42 % des non-natifs sont venus pour le travail sans connaître la destination, cependant ils l’ap- précient tout autant que des natifs. Preuve que l’on peut se dire du “haut” sans être né ici. Une belle preuve d’amour… n

pas dans leurs habitudes et ils préfèrent rechercher des infor- mations sur Internet. On va donc aller vers eux dès l’an prochain.

ou des autocollants à l’effigie du secteur. “On sent que les personnes veulent que le secteur se dynamise et souhaitent faire connaître “leur” Haut-Doubs aux tou-

Nous achetons un camion (style food truck) qui se déplacera àBesan- çon ou ailleurs pour faire la promotion du Haut- Doubs, annonce Sébas- tien Populaire. Des pro-

“Le tourisme, vecteur de

cohésion sociale.”

ristes, se réjouit le président. Le tourisme est un très fort vecteur de cohésion sociale car des per- sonnes qui viennent habiter d’au-

duits locaux pourront être vendus dans cet accueil mobile.” L’Office du Pays Horloger a initié la démarche avec son triporteur

Lors des “belles années”, environ 10 000 touristes visitent l’abbaye de Montbenoît.

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