Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021
É C O N O M I E
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Montlebon
Sauge Artisans du bois se lance dans le tiroir-caisse L’artisan spécialisé dans les jeux et jouets en bois reprend l’activité développée par Jean-Pierre Hostin, un Jurassien qui a mis au point le tiroir-caisse sécurisé avec alarme.
Jean-Pierre Hostin transmet à
Olivier Sauge la fabrication du tiroir-caisse, un marché de niche.
L e hasard a voulu que le tiroir-caisse utilisé dans la boutique “Sauge - Artisans du bois” à Montlebon soit de la marque “RARE”, un produit développé et conçu depuis 1957 à La Cha- pelle-sur-Furieuse, près de Salins-les-Bains. Le hasard a voulu également qu’un salarié d’Olivier Sauge connaisse par
sa retraite en 2014 est heureux de transmettre son savoir-faire unique à un autre artisan qui
l’intermédiaire de liens familiaux Jean-PierreHostin, le concepteur du tiroir-caisse sécurisé par élec- tronique ou par clé. “Ce qui nous rassemble au final avec Olivier Sauge, c’est le bois car une par- tie de l’habillage du tiroir-caisse est en bois” résume Jean-Pierre Hostin. À 66 ans, le Jurassien qui a pris
poursuit un travail mené depuis 1957. Avec son père, dans son atelier, Jean-Pierre Hostin a développé le tiroir-caisse
Le fondateur délivre les secrets de fabrication aux salariés de Sauge Artisans du bois.
“On ressent une belle progression.”
muni d’une alarme. Il fonctionne soit à code, soit à clé. Il est utilisé par les bouchers, boulangers et
de nombreux autres commerces en France mais aussi en Italie. L’entreprise familiale a déposé plusieurs brevets pour protéger le code électronique et la serrure. “C’est unmarché de niche, avoue ce dernier. Je désespérais de trouver un repreneur. J’avais préparé une lettre à destination de mes clients pour leur dire que l’entreprise allait s’arrêter faute de repreneur. Mais cette lettre, je n’ai pu l’envoyer, faute de cou- rage. J’ai bien fait ! Grâce à Oli- vier et à son équipe, le savoir- faire et le service après-vente sont assurés : je m’en réjouis.” Depuis quelques mois, dans l’atelier de fabrication, Domi- nique, Hervé et Alexandre assemblent ce produit qui, au premier abord, n’a aucun lien avec les jouets en bois. Les trois salariés ont été formés et ont déjà assemblé les premières pièces. Qui sont les clients ? “Des
pensait que la caisse enregis- treuse allait nous tuer. Il n’en a rien été. On ressent même une progression de la vente de tiroirs- caisses avec le développement des camions ambulants (type food truck)” analyse Jean-Pierre Hostin qui fabriquait environ 300 pièces par an. n E.Ch.
grossistes, des quincailleries, des agenceurs de commerces. C’est pour l’entreprise un complément de chiffre d’affaires à l’activité impactée par la Covid” répond Olivier Sauge. Le tiroir-caisse a selon son fondateur encore un bel avenir économique malgré la dématérialisation des achats via les cartes bancaires. “On
Il faut aussi savoir souder.
Transport
Kéolis Monts Jura contraint de travailler à perte pour honorer ses contrats Faute de trouver des conducteurs, l’opérateur de transport doit recruter des chauffeurs à la semaine pour remplir ses obligations de continuité de service dans le transport scolaire. Du jamais vu.
niveau du recrutement. “On est sorti de toute logique économique en lançant des campagnes de recrutement nationales avec la proposition de loger les candi- dats. On est contraint d’agir ainsi pour tenir nos engagements de service public dans le Haut- Doubs.” Depuis la rentrée de septembre, l’opérateur fait donc venir des chauffeurs à la semaine. Ils sont hébergés à l’hôtel, nourris et touchent même des indemnités de déplacements pour venir conduire des cars dans le Haut- Doubs. Cela représente sept postes. Tout cela a un coût. Le directeur évoque “un gouffre économique très indigeste mais on n’a pas le choix.” Nul besoin d’avoir son permis de transport en commun pour postuler chez Kéolis qui prend totalement en charge la formation des deman- deurs d’emploi. “On a actuelle-
L e métier de conducteur de car ne fait pas rêver, c’est peu de le dire. “Cela fait plusieurs années qu’on peine à recruter des conducteurs sur le secteur du Haut-Doubs. Le phénomène s’est accentué avec la crise sani- taire. On subit une évolution des comportements assez drama- tique par rapport à la valeur travail” , constate StéphaneWis- semberg, le directeur de Kéolis Monts Jura. Les raisons de cette pénurie de conducteurs sont multiples. Depuis cet été, le nombre de
candidatures s’effondre. L’opé- rateur enregistre une augmen- tation inédite de démissions. “Beaucoup de personnes ont attendu la fin du Covid pour mettre en œuvre des projets de mobilité ou de reconversion pro-
ment huit stagiaires dans le Haut-Doubs. Le souci avec la crise sani- taire, c’est qu’il y a eu plus de départs que de
fessionnelle. Le turn over qui caractérise notre activité avec ces mouvements de per- sonnel était en sous-
Un gouffre économique très indigeste.
Kéolis Monts Jura est contraint de recruter des chauffeurs à la semaine, nourris, logés à ses frais pour répondre à ses obligations de continuité de service public.
sessions de formation.” L’opérateur propose deux types de poste : quelques temps com- plets et beaucoup de temps par- tiel dédié avant tout au ramas-
régime depuis mars 2020. En trois mois, il s’est emballé à un rythme effréné.” La situation de Kéolis Monts Jura est assez préoccupante au
sage scolaire. “Cela ne représente pas 35 heures hebdomadaires. On est dans une logique de com-
sionnels type sorties scolaires, déplacements des clubs ou asso- ciations sur des événements.” n
plément de revenus. Le manque de conducteurs nous oblige aussi à restreindre les services occa-
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