Journal C'est à dire 277 - Novembre 2021
V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E
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L’école dehors fait ses preuves à Fournets Fournets-Luisans Tous les écoliers de Fournets-Luisans, de la grande section de maternelle au C.M.2 vont régulièrement suivre l’école au cœur de la forêt du village. Cette autre façon d’apprendre fait l’unanimité.
B ien emmitouflés, les bottes au pied, les élèves de grande sec- tion de maternelle et de C.P. de la directriceAlexandra Philip est prête. Il est 13 h 30, les élèves quittent la petite école du village en direction de la forêt. C’est là, au milieu des sous-bois
étant la seule école de l’académie à pratiquer ce mode d’enseigne- ment pour l’intégralité de ses élèves. “Le concept a été lancé par une enseignante l’an dernier, Stéphanie Nouail, et tous les autres enseignants ont adhéré cette année. L’école dehors est une formule qui fait vraiment l’unanimité” noteAlexandra Phi- lip, la directrice de l’école du vil- lage (91 élèves cette année). Ce concept d’école au cœur de la nature est assez récent enFrance alors qu’il est pratiqué depuis une quarantaine d’années dans les pays scandinaves. Ce jour-là, c’est un animateur nature qui accompagne la classe de la maîtresse. Emmanuel Renaud emmène les enfants sur les traces des animaux de la forêt. “Aujourd’hui, nous allons devenir des naturalistes, des explorateurs de la nature…” annonce-t-il aux élèves. Après un temps d’adaptation aumilieu naturel, d’écoute des bruits de
que toutes les semaines (ou tous les quinze jours pour les plus petits), la classe s’installe. Pas de rangs, pas de tables : tout le monde s’assoit en cercle sur les rondins de bois que les élèves ont eux-mêmes installé en début d’année. La classe dehors est un concept inédit, Fournets-Luisans
Les élèves ont installé eux- mêmes leur petite classe dans la forêt à l’aide de branches et de rondins.
La séance en forêt commence par un contact direct avec les éléments de la nature pour Zoé et tous les autres.
seignante. Une heure plus tard, les élèves sont invités par Emmanuel Renaud à venir explorer des ter- riers de blaireaux. Photos à l’ap- pui, le naturaliste présente ensuite les différentes espèces d’animaux sauvages présents dans les bois. L’après-midi s’écoule ainsi, loin des cahiers et du tableau noir. Le sourire des enfants (et des parents qui les accompagnent) en atteste : l’école dehors, tout le monde en redemande. On aurait presque envie de retomber en enfance pour redevenir élève ici… n J.-F.H.
pérer en forêt. C’est très enrichis- sant pour eux.” L’éveil, l’envie, la curiosité, l’en- traide…Toutes ces qualités sont favorisées par l’apprentissage en forêt qui permet, d’une autre manière, d’aborder toutes les
la nature, les élèves sont auto- risés à explorer librement la forêt, sous l’œil vigilant de l’en- seignante et des parents accom- pagnateurs. Puis vient le temps de la pédagogie. Les bruits, les odeurs, le toucher… Tous les
Alexandra Philip est la directrice de l’école de Fournets- Luisans.
matières fondamen- tales comme le calcul et la numération, la biologie, la production d’écrit ensuite, et plus
sens des enfants sont en éveil. “Cette façon d’enseigner a d’énormes vertus estime Alexan- dra Philip : des enfants
“Aujourd’hui, nous allons devenir des naturalistes.”
Ce jour-là, l’animateur nature Emma- nuel Renaud
largement la topographie ou encore la motricité. “C’est une façon d’apprendre interdiscipli- naire qui donne une autre dyna- mique et un sens immédiat à l’apprentissage” poursuit l’en-
qui en classe peuvent être intro- vertis voire en difficulté, se révè- lent complètement une fois en forêt. Et des enfants qui ne jouent jamais ensemble dans la cour de récréation se retrouvent à coo-
initiait les élèves aux
traces et indices des animaux de la forêt.
Livre
Estrade et tableau noir Par Sandrine Bouchard Édition Édilivre
Estrade et tableau noir Sandrine Bouchard s’est inspirée des souvenirs racontés par son père originaire d’Orchamps-Vennes pour sortir son premier roman qui relate avec une douce nostalgie, les débuts de Suzanne, jeune institutrice pendant l’entre-deux-guerres.
plus tendre enfance. Tout a commencé par le cahier intime d’adolescente. Pour son premier roman, elle a choisi Édilivre, une maison d’édition alternative. “On leur envoie lemanuscrit et ils choisissent ou non de l’éditer, soit en version numé- rique pour 4,99 euros, soit au format papier au prix de 15 euros. Il est dispo- nible sur tous les sites libraires : F.N.A.C., Amazon, L’Intranquille, Cultura…C’est un petit marchepied vers l’écriture. Cette formule d’éditionme plaît.C’est vraiment un aboutissement.” Sandrine Bouchard n’a pas manqué de faire relire son pre- mier ouvrage à son père qui n’a rien noté de détonnant. Quant à elle, si elle n’a jamais été institutrice, elle a toujours beaucoup aimé les enfants. n F.C.
S andrine Bouchard a choisi le ton de l’entretien pour raconter l’histoire de cette institutrice qui a réellement existé. “C’était une cousine demon grand-pèrematernel. Elle a eu son premier poste au hameau de Bonnelin près d’Orchamps-Vennes. On la voyait régulièrement. C’est le point de départ de mon histoire. La suite est totalement romancée. Je l’ai arrangé à ma sauce.” Plusieurs des personnages comme Anselme ou Aristide portent des pré-
noms des membres de sa famille. Un mélange de fiction et de références fami- liales. “J’y glisse pleins d’anecdotes qui m’ont été racontées par mon père. Il est originaire d’Orchamps-Vennes et sa mère de La Sommette. Ils sont venus s’installer à Besançon où j’ai grandi mais Orchamps-Vennes reste le point de ralliement familial” , poursuit San- drine Bouchard qui évoque tous les vil- lages qu’elle a connus quand elle venait en vacances avec ses parents. Le goût de l’écriture l’anime depuis sa
“Sandrine Bouchard sort son premier roman.
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