Journal C'est à dire 276 - Octobre 2021
V A L D E M O R T E A U
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50 ans de fêtes à Morteau Morteau
L es anciens ne sont plus là - Constant Vaufrey, Maurice Droz-Bartho- let, André Hoffmann, ouis Poncet qui fut le premier président en 1971 -, d’autres devraient être présents pour fêter les 50 ans du comité qu’ils ont présidé : Jean-Pierre Razu- rel, Claude Barbier, Éric Mar- tinet, André Jeanclerc et bien sûr Goumi, alias Jacques Vuil- lemez qui a présidé aux destinées du comité pendant près de quinze ans avant de laisser la Le comité des fêtes de Mor- teau souffle ses 50 bougies le 13 novembre avec une grande soirée rock à la salle L’Escale. L’occasion d’ouvrir l’album des souvenirs, avec Jacques Vuillemez, un des piliers historiques du comité.
Aux grandes heures de la Fête de la saucisse, l’ambiance était assurée au comité des fêtes.
Goumi, alias Jacques Vuillemez, est aujourd’hui le doyen du comité des fêtes de Morteau.
des participants, la Fête de la saucisse avait été remplacée par le Flambée de laMorteau repris par la Ville, mais qui n’aura jamais rencontré le succès escompté. n J.-F.H.
de Morteau, le concours de vitrines, accompagnaient cette fête dont la renommée a large- ment dépassé les frontières de la région. Au cours des années 2000, gagnée par un certain essoufflement des bénévoles et
aux œufs, la fête de la musique, la fête des couenneaux, la guin- guette de l’été…), il s’apprête à renouer - enfin - avec la fête le 13 novembre prochain (voir ci- dessous). “Pour cette soirée des
baguette à l’actuel président Cyrille Dornier. Après la difficile période Covid au cours de laquelle le comité des fêtes a dû renoncer à de nom- breuses animations (la chasse
50 ans, nous avons choisi d’or- ganiser une soirée musicale à la tonalité rock” résume Goumi, un des plus anciens fidèles du comité depuis sa création, lui qui fut tour à tour trésorier, secré- taire puis président pendant de longues années. Comment ne pas évoquer la longue histoire du comité des fêtes de Morteau sans parler de la Fête de la saucisse, fait majeur du comité ? Initiée par Jean- Pierre Razurel en 1991, la Fête de la saucisse a connu ses heures de gloire à partir du milieu des années quatre-vingt-dix quand des milliers de participants venaient festoyer sous l’immense chapiteau dressé sur la place du Champ de foire. “À l’apogée de la Fête de la saucisse, nous avons accueilli plus de 15 000 per- sonnes. Une année, nous avions vendu 10 000 bouteilles d’ar- bois !” se souvient Goumi. Le défilé de chars dans les rues Némorin des loutres, Édouard Michel - Préface de Philippe Koeberlé aux éditions Coxigrue. Prix : 20 euros en librairie. Dédicace le 3 décembre à Cultura Besançon quelques kilomètres du célèbre Saut du Doubs, une maison de cinq pièces construite sur un rocher à l’aplomb du précipice toujours visible et rénovée il y a quelques années. Depuis la fenêtre de sa chambre, Némorin voyait le Doubs sau- vage. “C’était un écologiste avant les autres, un anarchiste aussi, résume Philippe Koeberlé. Il n’allait pas à l’église, votait à gauche…C’était un personnage.” Némorin vivait de la nature. Dès la fonte des neiges, il y avait les grenouilles, les morilles, puis la pêche. Durant l’hiver, c’était les renards, les martres, puis les loutres. “Il a piégé beaucoup de loutres alors considérées comme nuisibles. À l’époque, on disait qu’une loutre était l’équi- valent d’un salaire d’un ouvrier.” A 83 ans, Némorin a quitté quelques jours son Doubs pour Flangebouche où il est décédé,
Le programme du cinquantenaire À l’occasion de cette soirée festive du 13 novembre, les membres du comité des fêtes espèrent pouvoir réunir tous les anciens présidents encore vivants : Marcel Saracchi (94 ans aujourd’hui), Claude Barbier, Éric Martinet, André Jeancler, Jacques Vuillemez et l’actuel président Cyrille Dornier. La soirée du 13 novembre (à partir de 20 heures) est orientée rock avec la présence de trois groupes régionaux : Hair (un groupe de Morteau), Soho Riot (un groupe parisien dans lequel chante le Mortuacien Édouard Dornier) et les Rebel Duck, un groupe de hard rock neuchâtelois composé de quatre musiciens, “qui adorent venir jouer à Morteau” note Goumi. L’entrée est fixée à 10 euros (avec une boisson). Le comité des fêtes proposera également des repas sur le pouce (bols de spaghetti à la bolognaise). n
Le chapiteau géant monté pour la Fête de la saucisse, “l’apogée de la fête de la sau- cisse” concède Goumi.
Némorin des loutres, personnage mythique, revit Villers-le-Lac Némorin Caille a vécu au fond des Gorges du Doubs où pendant 83 ans il a tiré sa subsistance de la nature qui l’entourait. Pêcheur, chasseur, braconnier, bûcheron, il a été rendu célèbre par le piégeage des loutres. Les éditions Coxigrue publient la réédition de l’ouvrage d’Édouard Michel.
V ivre dans les gorges du Doubs, au pied du Pissoux entre 1850 et 1933, puis devenir célèbre, voilà le destin peu com- mun de Némorin Caille, dit Némorin des Loutres, un homme qui a vécu la vie qu’il avait choisie dans les Gorges du Doubs, entre France et Suisse en aval du Châtelot. “Cette façon de vivre est aujourd’hui disparue : plus per- sonne ne vivra en France comme Némorin, immergé dans une nature sauvage et parfois hostile, dont il a su tirer l’intégralité de sa subsistance” écrit Philippe Koeberlé, qui réédite les deux
éditions (1975 et 1985) d’Édouard Michel, auteur qui a édité deux ouvrages sur le fameux Némorin connu de tous. La réédition de cet ouvrage
nage par l’intermédiaire du livre d’Édouard Michel (1913-2003) qui a connu Némorin par l’in- termédiaire de son grand-père. “J’ai demandé aux enfants de
Philippe Koeberlé fait revivre le personnage de Némorin des Loutres après Édouard Michel.
agrémenté de photos inédites dévoile l’uni- vers du dernier trap- peur français. Il pré- levait des animaux, certes, mais il fut surtout le premier à
l’auteur de pouvoir rééditer l’ouvrage, raconte Philippe. Ils ont été très heureux. Le témoignage de Némorin est d’une grande valeur sur la
“C’était un écologiste avant les autres, un anarchiste aussi.”
parler d’écologie. “Il s’est élevé contre la création du barrage du Châtelot qui apportait l’élec- tricité parce qu’il avait compris les dégâts que cela pouvait occa- sionner” raconte Philippe Koe- berlé qui a découvert le person-
rivière Doubs.” L’homme était marié à la nature. Le livre raconte comment avec son épervier (filet) il parvint à pêcher douze truites dont quatre dépassaient la livre (500 grammes). Némorin habitait à
- dont une de Némorin posant avec sa mère devant sa maison - est à retrouver dans ce livre paru aux éditions Coxigrue. n E.Ch.
à la maison de retraite. En Suisse, Némorin était une star. De nombreux articles lui furent consacrés. Sa formidable histoire illustrée de jolies photos
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