Journal C'est à dire 275 - Septembre 2021

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“Je crois à l’unité de notre famille et à une victoire finale” Politique En tant que vice-présidente déléguée des Républicains, la députée Annie Genevard participe activement au processus enclenché par son parti pour choisir un candidat unique à la présidentielle.

congrès où ne voteraient que nos adhérents. Càd : Sauf que Xavier Ber- trand a toujours dit qu’il ne voulait pas de primaires… A.G. : Il y a une chose sur laquelle tous les candidats sans exception sont d’accord, c’est le fait qu’il ne devra y avoir qu’un candidat à la fin du processus. Jusqu’à maintenant et c’est logique, tout le monde a montré ses muscles mais chacun sait que si on y va à deux candidats, c’est mort pour nous. Le premier candidat qui voudra nuire à cette recherche d’unité sortira de facto du jeu. Personne ne pardonnera à celui qui jouerait à faire perdre notre famille politique. que le processus des primaires en lui-même avait été un grand succès la dernière fois. Et les affrontements de personnes ont toujours existé, dans tous les partis. Souvenons-nous de l’épi- sode Balladur-Chirac.Tout cela n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est la gravité de l’enjeu. Dans cette affaire de choix d’un can- didat unique, on avance pas à pas, on a déjà fait beaucoup de chemin. Et tout devra être cla- rifié d’ici novembre. Càd : La droite aura un train de retard avec ce calendrier ! A.G. : Nos précédents candidats n’avaient pas été choisis avant novembre, que ce soit Jacques Chirac,Nicolas Sarkozy ou Fran- çois Fillon. Nous sommes dans le bon timing, même s’il est clair qu’il ne faudra pas aller au-delà de novembre. Càd : Reste-t-il une place pour la droite et le centre dans un paysage politique bouleversé par le macronisme et tiraillé à droite par Marine Le Pen ? A.G. : Si on est en capacité de présenter un candidat unique, je suis persuadée que la droite et le centre héritiers du gaul- lisme ont toute leur place dans Càd : Vous ne crai- gnez pas qu’un processus de pri- maire conduise au même fiasco qu’en 2017 ? A.G. : Je rappelle

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C’ est à dire : Quel rôle jouez-vous en tant que cadre du parti dans ce processus de “dépar- tage” des prétendants à l’in- vestiture ? Annie Genevard : Mon rôle est d’être en contact régulier avec tous les protagonistes auprès desquels je porte la voix du ras- semblement. J’accompagne Christian Jacob dans cette mis- sion compliquée et nécessaire de rassemblement de la famille de droite et du centre. On a déjà commencé par les fondations, c’est-à-dire un travail de fond sur le projet que nous présen- terons aux Français. Il fautmain- tenant réussir le rassemblement autour d’un seul candidat ou d’une seule candidate.

Càd : Ce n’est pas gagné… Quelle est la méthode ? A.G. : On a commencé par lancer une grande enquête auprès de 15 000 personnes, militants ou

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sympathisants de façon à nous renseigner et à renseigner les candi- dats sur la perception que ces Français ont d’eux.Ensuite, le conseil stratégique des L.R. avait préparé des ques-

“Personne ne pardonnera à celui qui jouerait à faire perdre notre famille.”

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Pécresse. Si ça se jouera sans doute au final entre Xavier Ber- trand et Valérie Pécresse, il ne faut surtout pas oublier la pré- sence de Michel Barnier dans la course. Càd : Dans la complexité de ce contexte aux L.R., vous croyez encore à une possibi- lité de victoire ? A.G. : Si je devais être fébrile à

remarque que les ministres les plus expérimentés sont issus de nos rangs. La candidature d’Éric Zemmour serait avant tout une épine dans le pied du R.N. Càd : On imagine que vous avez un devoir de neutralité entre Xavier Bertrand, Valé- rie Pécresse et les autres pré- tendants ? A.G. : Naturellement, nous nous

le paysage politique. Les extrêmes, que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen ont vampirisé leursmouvements respectifs et les Français savent maintenant qu’ils ne sont pas en capacité de gagner. Par ail- leurs, je ne crois pas qu’Emma- nuel Macron incarne cette France héritière des valeurs du gaullisme et de la démocratie chrétienne avec un parti, L.A.R.E.M., qui est complète- ment hors sol et sans attaches sur les territoires. Certes, il reste populaire car il est seul pilote dans l’avion. Bien sûr il va conti- nuer à essayer de coloniser la droite. Mais je rappelle que sa politique, avant même le Covid, a fait plus d’impôts, plus de dépenses publiques, plus d’im- migration. Et il rend la France dans une situation financière catastrophique. Càd : La survenue d’Éric Zemmour dans le paysage politique ne constitue-t-elle pas un risque supplémentaire pour la droite ? A.G. : Éric Zemmour, même si je reconnais son talent de pamphlétaire et d’écrivain, n’a aucune expérience en politique. Je considère que la politique est justement une affaire d’expé- rience. Le manque d’expérience est d’ailleurs la marque d’une grande partie du gouvernement d’Emmanuel Macron et je

tions précises pour notre congrès qui s’est tenu le 25 septembre au cours duquel tous nos can- didats se sont prononcés sur un parcours de rassemblement, afin de savoir si on a besoin d’orga- niser une primaire ou si on pou- vait s’en passer. L’autre hypo- thèse est de passer par un

chaque épisode, j’au- rais déjà renoncé à la politique depuis long- temps ! J’ai franche- ment espoir d’une unité et d’une victoire finale. J’y crois forte-

sommes fixé cette règle avec Christian Jacob et c’est bien compréhensible. Une chose est sûre, c’est que L.R. pourra appor- ter son plein soutien

“Un ministère ? Je n’insulte pas l’avenir.”

ment.

à un candidat qui ne fait pas partie de ses rangs actuellement. C’est bien le cas de Valérie Pécresse et de Xavier Bertrand. Càd : Un avis tout de même sur les candidatures d’Éric Ciotti, Philippe Juvin et Michel Barnier ? A.G. : Si Éric Ciotti est candidat, c’est avant tout pour que soient exprimées les idées qu’il porte sur certains sujets. Philippe Juvin, sa motivation est sans doute en grande partie liée à son action de médecin pendant la pandémie où il a constaté en première ligne les errances de la technocratie française.Michel Barnier à mon sens est un véri- table homme d’État, tout comme Xavier Bertrand et Valérie

Càd : Et enfin d’unministère pour vous ? A.G. (rires) : Je n’insulte pas l’avenir et si une opportunité se présentait là, ou à l’Assemblée, je la saisirais. Càd : Et si Emmanuel Macron repasse, vous pour- riez devenir macro-compati- ble ? A.G. : Je n’ai toujours eu qu’un mot d’ordre en politique : la loyauté vis-à-vis de ma famille politique, avec ses valeurs de travail, d’autorité, du souci de l’avenir de la France, d’attention aux autres. Je n’ai pas de raison de changer. n Propos recueillis par J.-F.H.

Annie Genevard participe de près au processus qui doit conduire d’ici novembre au choix d’un seul candidat officiel soutenu par L.R.

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