Journal C'est à dire 275 - Septembre 2021

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Arçon

Les pertes du Doubs à l’épreuve du comblement Le comblement de l’une des nombreuses failles identifiées entre Arçon et Ville-du- Pont préfigure les contours du projet de restauration globale de la rivière. Avant goût.

L’ apport de matériaux effectué à l’aide d’un engin de chantier concerne une faille importante récemment détectée par un technicien de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs-Haute-Loue. La perte se situe à quelques mètres seulement d’une margelle ins- tallée en 1994 pour limiter déjà les fuites. L’opération vise d’une part à sécuriser le site pour éviter tout risque de chute malencon- treuse d’un pêcheur ou d’un pro- meneur. D’autre part, il s’agit de réduire la perte de débit en limitant ainsi le linéaire à sec du Doubs. Le phénomène est connu depuis fort longtemps. Avec le dérèglement climatique, il tend à se reproduire à chaque phase d’assèchement de la rivière. Pourquoi et comment ? Le diagnostic établi dans le cadre de l’étude réalisée par l’E.P.A.G.E. en 2017 met en évi-

dence un enfoncement de la rivière jusqu’à la dalle calcaire qui comporte de nombreuses failles. “Comme il y a très peu d’apports de matériaux sur ce tronçon, ces failles ne sont pas comblées et l’eau s’y engouffre” , explique Cyril Thévenet, le direc-

la capacité de charrier suffisam- ment de sédiments pour combler les failles” , complète Philippe Alpy, le président de l’E.P.A.G.E. Plus d’une centaine de pertes ont été recensées uniquement dans le lit de la rivière, sans compter celles qui sont situées

aux abords et s’activent à chaque inondation. L’objectif de l’étude qui vient d’être finalisée consiste à proposer des

teur de l’E.P.A.G.E. Haut-Doubs-Haute- Loue. Les fortes crues de jan- vier 2018 ont forte-

Un apport de 80 000 m3 de matériaux.

Philippe Alpy le président de l’E.P.A.G.E. et le directeur Cyril Thévenet devant la faille en partie comblée par des apports de matériaux.

ment lessivé le lit duDoubs alors que les sécheresses consécutives limitaient le débit de la rivière. Lamise à nu de la dalle est aussi liée aux activités humaines. La rivière est facilement accessible entre Arçon et Ville-du-Pont. “On sait qu’il y a eu autrefois beaucoup d’extractions de maté- riaux. On pratiquait aussi le flot- tage des bois qui a eu pour consé- quence d’évacuer des gros blocs. Aujourd’hui, le Doubs n’a plus

solutions pour réduire l’ampleur des pertes sans remettre en cause l’alimentation de la Loue. Le programme de restauration globale repose sur l’apport de 80 000 m 3 de matériaux, soit un investissement de 6 millions d’euros. “ Le principe d’interven- tion se déroule de l’amont vers l’aval en commençant au niveau de l’ancien pont ferroviaire situé sur le chemin du train entre Doubs et Arçon. Les apports vont

jusqu’à sonmilieu ou en totalité, s’ils possèdent les deux rives. De longues négociations fon- cières en perspective. “L’enjeu sera aussi de trouver des maté- riaux sans créer une nouvelle carrière. En travaillant sur la morphologie de la rivière, on améliore aussi la qualité de l’eau” , souligne Cyril Thévenet. n F.C.

qu’à l’échelle géologique, le Doubs sera une rivière souterraine entre Arçon et Ville-du-Pont.” Le programme récemment pré- senté aux élus s’inscrit dans le plan pluriannuel d'investisse- ment de l’E.P.A.G.E. 2021-2025. L’engagement des travaux sup- pose au préalable d’obtenir l’ac- cord de chaque riverain sachant qu’ils sont propriétaires du lit

servir à recréer un tracé plus sinueux en rétrécissant la largeur du lit d’étiage. Il est possible qu’on refasse ici ou là un méan- dre. On procédera dans la même logique jusqu’à Ville-du-Pont. On prolongera ainsi le linéaire en eau en sachant qu’il est impos- sible d’endiguer l’effet pertes. Ce n’est d’ailleurs pas la finalité du programme. On sait très bien

Le chantier engagé en octobre 2019 touche à sa fin. Les derniers échafau- dages seront prochainement démontés et l’édifice retrouvera tout son éclat. D ébarrassé de sa structure métal- lique utilisée par les entreprises de rénovation, le plus bel ensem- ble religieux du Haut-Doubs, le plus complet en tout cas, resplendit comme au temps de sa splendeur médiévale quand cette abbaye rayonnait bien au-delà des frontières saugettes. Du bâtiment originel édifié au XII ème siècle, il subsiste encore la nef élancée et sobre, une partie du cloître, la salle du chapitre et la cuisine desmoines.Les autres éléments sont plus récents mais non moins remar- quables, à l’exemple du chœur Renaissance Fin des travaux à l’abbaye Montbenoît la dernière avait été pilotée par l’abbé Jean- tet, architecte et curé de Montbenoît de 1964 à 1982.De nouveaux signes de fragilité au niveau du clocher apparaissent quarante ans plus tard avec d’inquiétantes chutes de pierre. Une nouvelle restauration d’en- vergure s’impose pour le Syndicat du Pays deMontbenoît propriétaire de cemonument qui participe grandement à l'attractivité touristique de Montbenoît. Hors travaux et crise sanitaire, le site attire chaque année près de 10 000 visiteurs. Le chantier a débuté fin 2019 sur le clocher avec la restauration des maçonneries, démontage et remontage d’un contrefort, Le chantier avait débuté fin 2019. à la voûte gothique flam- boyant, des stalles en chêne… Ce site classé aux Monu- ments historiques a déjà fait l’objet de multiples opéra- tions de conservation dont

La Longeville Carton plein au périscolaire Équipement très attendu par les parents, ce service d’accueil

colaire met généralement fin au financement par la Région des trans- ports méridiens. “On bénéficie d’une année de transition pour éviter de mettre les parents devant le fait accompli et de laisser le temps aux assistantes maternelles de s’organi- ser” , poursuit Adrien Pellegrini, conscient que ce nouveau service ne conviendra pas à tous en expliquant que la décision s’inscrit dans le sens de l’intérêt général. L’adaptation aux contraintes de l’éco- nomie frontalière avec des parents qui partent très tôt au travail signifie d’adopter une large plage horaire. Ici, les enfants sont accueillis à partir de 6 heures et jusqu’à 18 h 30 après l’école. “On fonctionnera aussi pen- dant les vacances scolaires. On pren- dra le temps de tester l’efficience de ce périscolaire avant d’envisager la construction d’un bâtiment dédié. En prenant en compte le phasage administratif d’un tel projet, rien ne sortira de terre avant deux ou trois ans.” n F.C.

et de restauration scolaire est installé dans les locaux de la mairie. Il est opérationnel depuis la rentrée.

L’ économie frontalière dyna- mise la croissance démo- graphique du Haut-Doubs et génère aussi de nou- veaux besoins dans la prise en charge des enfants avant ou après l’école sans compter lors de la pause méri- dienne. “On avait une très forte demande des parents pour la création d’un périscolaire. Un tel outil permet aussi de compenser la pénurie de nounous sur ce territoire” , indique Adrien Pellegrini, le maire de La Longeville qui préside également le Syndicat du Pays de Montbenoît. Lequel syndicat comprend cinq com- munes : La Longeville,Montbenoît, Hauterive-la Fresse,Ville-du-Pont, Montflovin. Avec pour mission la gestion de l’école intercommunale de La Longeville et du gymnase atte- nant, l’abbaye et le monument aux morts de Montbenoît. Projet en réflexion depuis plusieurs mandats, ce périscolaire finit par se concrétiser sous cemandat. Le choix de la commune de La Longeville où se trouve déjà l’école s’impose assez logiquement. “On ne voulait pas s’en- gager dans des investissements sans savoir si l’équipement trouverait son public.D’où l’idée d’une solution d’ac- cueil provisoire, en l’occurrence dans les locaux de la mairie qui est située à 5 minutes à pied de l’école” , argu- mente Adrien Pellegrini. Construite au milieu des champs, la nouvelle mairie offre un cadre

idéal pour la prise en charge des enfants. La mise en place du péris- colaire induit d’agencer autrement différentes salles. Lemaire estmonté s’installer à l’étage, son bureau est devenu la salle d’activité, une salle de réunion s’est mutée en cantine. “On aura bientôt une salle dédiée aux siestes” , annonceAuroreVoituret, la directrice de la structure où inter- viennent aussi trois animatrices. Le personnel est salarié à Familles Rurales, association mandatée par le syndicat pour gérer cet outil. La commune de La Longeville loue les locaux à Familles Rurales. “On était sous la menace d’une fermeture de classe. Le périscolaire a permis de conforter l’effectif et de maintenir le nombre de classes.On a une centaine d’enfants inscrits dont une cinquan- taine qui mangent à la cantine” , sou- ligne l’élu. La création d’un péris-

remplacement des joints ciment par des joints à la chaux,mise en place de nouvelles pierres de parement…L’autre volet d’opé- rations concerne la nef complètement réno- vée en charpente comme en couverture. Tous les leviers de financements ont été utilisés avec les partenaires institutionnels : Europe, État, Région, Département et com- munauté de communes du canton deMont- benoît. S’ajoutent les dons et souscriptions inhérents à ce type de chantier patrimonial. Le solde est bien sûr à la charge du Syndicat du Pays de Montbenoît. “On arrive au bout de ce chantier engagé aumandat précédent. La réception des travaux est prévue à la mi-octobre. Une réception de chantier sera programmée courant 2022 en présence de tous les partenaires” , annonce Adrien Pel- legrini, le président du syndicat. n 1,4 million d’euros ont été investis dans cette restauration patrimoniale.

Adrien Pellegrini,

le président du syndicat du pays de Montbenoît et Aurore Voituret, la directrice du périscolaire.

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