Journal C'est à dire 275 - Septembre 2021

D O S S I E R

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LA FOLIE IMMOBILIÈRE S’ÉTEND À TOUT LE HAUT-DOUBS

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L’immobilier se porte bien dans le Haut-Doubs. Affirmer cela n’a rien de nouveau tant notre zone frontalière se distingue depuis longtemps par son dynamisme sur le plan de l’immobilier. La crise du Covid n’a en rien freiné l’engouement autour des questions d’habitat dans notre secteur. Ce qui est plus récent en revanche, c’est que des zones autrefois en retrait, voire délaissées par les porteurs de projet, connaissent une vraie dynamique. C’est désormais le cas notamment des secteurs de Maîche et du Russey, du Saugeais et des alentours de Valdahon aux portes du Haut-Doubs. Le Haut-Doubs dans son entier peut aujourd’hu être considéré comme un eldorado de l’immobilier. Avec toutes les conséquences que ce phénomène comporte en termes de prix et de raréfaction du foncier.

Tension immobilière

Moins de terrains, plus de demandes : les prix flambent En 2016, 49 logements étaient proposés à la vente à Morteau pour un prix de 3 080 euros du m 2 . Cinq ans plus tard, 22 logements sont proposés pour un prix de 3 234 euros du m 2 .

Terrains achetés ayant fait l’objet d'un permis de construire dans la communauté de communes du Val de Morteau (source : D.R.E.A.L.-B.F.C.).

D e mai à juillet 2021, les logements autori- sés sont en progres- sion de + 2,8 % par rapport aux trois mois précé- dents en France. 445 100 loge- ments ont été autorisés à la construction en France d’août 2020 à juillet 2021, soit une pro- gression de + 10,8 %, “pour 13 100 logements en Bourgogne-

Franche-Comté (+ 10%)” indique le service statistique du minis- tère de la Transition écologique. Toujours au niveau français, les mises en chantier ont augmenté de + 8,2 % lors des 12 mois pré- cédents. Le secteur de la construction et de la promotion immobilière ne connaît pas la crise même s’il rencontre de profonds boulever-

drées sur les fluides, le calcul mérite d’être posé. Les plannings des notaires du Haut-Doubs sont particulière- ment chargés d’ici à la fin de l’année malgré des prix toujours plus élevés. Les sommes astro- nomiques ne semblent pas décourager les investisseurs. Au Russey par exemple, le prix

sements liés en partie à la pénu- rie de matériaux, à l’enchéris- sement du prix des terrains, voire leur pénurie. Beaucoup se pressent de construire ou de vendre leur terrain pour échap- per aux nouvelles règles, notam- ment environnementales, qui vont notamment interdire l’ar- tificialisation des sols. Est-ce un bon calcul ? La R.T. 2020 sera

effective au 1 er janvier prochain. Cette norme est destinée à divi- ser par trois la consommation énergétique des nouvelles constructions, à 50 kWh/m 2 et par an maximum, en limitant le chauffage, la climatisation, l’éclairage, l’eau chaude sani- taire…C’est un investissement supplémentaire à l’achat mais au regard des économies engen-

sur le coût final de la maison ou d’un appartement flambent. Toujours selon la D.R.E.A.L., un logement neuf à Morteau se négocie à 3 180 euros du m 2 (année 2020) contre 3 080 euros “seulement” quatre ans plus tôt, soit une augmentation de 6 000 euros pour un bien d’en- viron 60 m 2 .

moyen des terrains ache- tés était de 46 692 euros en 2017. Il est passé en 2019 à 52 598 euros. Idem àMaîche ou encore à Morteau où le prix

Le seul chiffre dont nous disposons pour le Pays des Portes du Haut- Doubs remonte à 2016 où ce prix au m 2 était affiché à 2 680 euros, et

Les notaires sont sous pression.

moyen des terrains passe de 78 902 euros à 80 388 euros (avec une baisse relative en 2018). Ces chiffres officiels déli- vrés par la Direction régionale de l’aménagement et du loge- ment (D.R.E.A.L.) ne sont évi- demment qu’une moyenne mais ils révèlent une tension toujours plus forte. À l’inverse, le secteur de Pontarlier a connu un repli relatif au regard des montants annoncés ! Un terrain s'achète en moyenne 92 816 euros là- bas. Conséquence : les prix au m 2

2 863 euros du m 2 pour Mont- benoît (toujours en 2016). Depuis cette date, les prix ont grimpé mais ils n’ont pas atteint les sommets de ceux pratiqués à Pontarlier ou sur la commu- nauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. Vers Métabief et Malbuisson, le tarif est de 3 495 euros du m 2 pour un appartement neuf d’une superficie moyenne de 50 m 2 . La bulle immobilière Made in Haut-Doubs ne semble pas prête à se dégonfler. n E.Ch.

Terrains achetés ayant fait l’objet d'un permis de construire dans le secteur maîchois (source : D.R.E.A.L.-B.F.C.).