Journal C'est à dire 273 - Juin 2021

V A L D E M O R T E A U

Sous la semelle de Patrick Bohard, un magnifique livre Le traileur et aubergiste du Chauffaud publie un ouvrage dans lequel il raconte ses péripéties et anecdotes durant treize années de compétition. Villers-le-Lac

Prendre “les chemins de tra- verse”, c’est un peu la marque de fabrique de ce sportif baptisé “Itinéraire Bis” par Ludovic Col- let, la voix du trail en France. Ce sobriquet est devenu le titre du livre. Pourquoi ? “Parce que papa s’est déjà perdu à plusieurs reprises sur des courses” répond avec le sourire sa fille Manon, elle aussi traileuse de renom sur longue distance. Chez les Bohard, le sport se vit en famille. C’est durant le confi- nement que l’idée d’écrire vient à Patrick : “Tout s’est arrêté du jour au lendemain, l’auberge comme les compétitions. J’avais du temps, raconte le Villérier. Au début, j’ai écrit pour moi en reprenant chronologiquement toutes les courses que j’ai faites. Je l’ai partagé à mon entourage

Patrick Bohard entouré de sa femme Virginie et de sa fille Manon.

I l aurait pu, comme de nom- breux sportifs, parler nutri- tion, compétition, technique, autant de concepts qu’il maîtrise sur le bout des orteils. Patrick Bohard, champion de trail spécialisé dans les très

longues distances (jusqu’à 300 km), a pris le contre-pied en publiant un livre dans lequel il retrace toutes les péripéties et les bons moments vécus en compétition, le tout sur 294 pages.

mayeur, en Italie !” Courir avec du vin du Jura comme carburant dans le sang ou ne pas y aller, Patrick ne se pose pas trop de questions. Il enfile ses baskets et joue la victoire finale. Au milieu de l’ouvrage, l’auteur dénonce la face cachée du trail avec la tricherie d’un coureur italien qui se fait tracter grâce à une corde attachée au ventre d’un de ses soutiens ! Les autres anecdotes sont à retrouver dans le livre… n E.Ch. “Itinéraire Bis, par Patrick Bohard” est disponible au magasin “La Trace”, Grande rue à Morteau ou à la librai- rie Les 3 Souhaits. 20 euros.

Les récits sont précis. Ils emmè- nent le lecteur au Japon, à la Martinique, en Corse, et bien évidemment au pied du Mont- Blanc. Géniale anecdote que son premier Ultra Trail du Mont- Blanc (U.T.M.B.), La Mecque de tout traileur. C’est en 2010.Avec son ami Thomas, il s’élance météo calamiteuse. Patrick est déçu.Avec une bande d’amis, ils se retrouvent dans un apparte- ment où ils sortent le comté et du vin du Jura… Les quelques verres font oublier la déception jusqu’à cet appel de l’organisa- teur en pleine nuit : “ La course reprend au matin depuis Cour- depuis Chamonix dans une course stoppée quelques heures plus tard en raison de la

qui m’a incité à poursuivre…” Bonne pioche. Ce champion que l’on pense invincible est finalement le “Pierre Richarddu trail”, unmec attachant, gaffeur. En 2008, pour sa première course au Sancy (76 km), il révèle dans les pre- mières pages du livre la perte numéro aux organisateurs. Patrick passe alors pour un autre coureur… Il finira troisième après s’être trop attardé à dis- cuter avec une dame engagée sur une autre distance dans une montée et oubliera de se rendre sur le podium pour récupérer son lot… de son dossard en pleine course. Alors premier, il commu- nique le mauvais

L’U.T.M.B. avec un verre dans le nez.

En séance dédicaces.

Le ballon s’envole jusqu’à la stratosphère Morteau

En bref… l Concours photo La Ville deMorteau, en partenariat avec la M.J.C. de Morteau, lance la première édition de son concours photo, à destination des photographes amateurs, petits et grands, qui pourront, du 1 er juillet au 31 août, laisser libre cours à leur inspiration sur le thème : Un été à Morteau. La participation (jusqu’au 5 septem- bre) se fait directement en ligne, sur le site Internet de la ville de Morteau (www.morteau.org). L’en- jeu est d’être créatif, par la mise en scène et la composition tra- vaillée, pouvant mettre en scène une ou des personnes, de manière spontanée ou réfléchie. l Aéronautique Un rassemblement aérien, celui des femmes de l’air, est organisé par l’association des femmes pilotes les 25 et 26 septembre à l’aérodrome de Besançon-La Vèze. Cette association fêtera ses 50 ans en Bourgogne- Franche-Comté à cette occasion. Démonstrations aériennes, conférences aéronautiques ainsi qu’une multitude de stands sont au programme. Portes ouvertes également à l’aéroclub pour des baptêmes de l’air. Renseigne- ments au 03 81 81 50 82.

Une classe de seconde au lycée Edgar-Faure a réalisé un projet scientifique avec le Pavillon des Sciences à Montbéliard. La mission : envoyer à 30 000md’altitude un ballon équipé d’une nacelle embarquant plusieurs instruments de mesure. Débriefing.

propose différents supports aux établis- sements scolaires pour effectuer des expériences en lien avec l’espace. Le dis- positif s’appuie sur des associations scientifiques, en l’occurrence le Pavillon des Sciences à Montbéliard. “Les élèves ont 1 h 30 de technologie par semaine. Il fallait trouver un projet motivant et qui soit réalisable dans le temps imparti” ,

L e décollage du ballon strato- sphérique gonflé à l’hélium a eu lieu le 11 juin dernier à 11 heures dans la cour du lycée mortuacien. Le vol s’est achevé le même jour à 16 h 45 du côté de Champagnole, à une soixantaine de kilomètres du point de décollage. Le ballon est monté jusqu’à 32 600 m d’altitude en enregistrant des températures proches de - 50 °C vers 12 000 mètres. “À 32 000 m, la pression est d’environ 10 hPa, soit 1 % de la pres-

sion au sol. On a fonctionné avec les radios amateurs de Franche-Comté qui se sont chargés de récupérer le ballon. Lequel était bloqué dans les arbres à 20 mètres du sol. Ils sont très efficaces” , récapitule Marc Viallon, l’enseignant qui encadrait ce projet proposé aux élèves de seconde générale, option technologie sciences de l’ingé- nieur. Chaque année en France, le C.N.E.S.

justifie l’enseignant en se posi- tionnant finalement sur une thématique spatiale et plus précisément la conception d’un nano-satellite dit CubSat. Il s’agit plus simplement d’en-

Cette expérience a été marquante pour les élèves.

voyer une nacelle dans l’espace avec dif- férents instruments pour mesurer la pression et la température. Sans oublier d’embarquer un panneau solaire pour analyser son rendement à haute alti- tude. Le Pavillon des Sciences fournit un module radio sur lequel les élèves connec- teront une carte électronique avec les capteurs de mesure. Ils devront concevoir la nacelle de vol en y intégrant un espace pour y loger la caméra, fabriquer des supports d’aile. “Ces préparatifs leur ont permis de découvrir de nombreux domaines scientifiques comme, par exem- ple, les capteurs, la programmation ou la conception mécanique… Certaines pièces spécifiques ont été usinées avec l’imprimante 3 D.” Si la crise sanitaire n’a guère facilité le bon déroulement du projet, les 22 élèves concernés sont arrivés au bout de la mis-

sion. Ce fut aussi pour eux, l’occasion de s’initier à une méthodologie de projet basée sur la démarche collective. “Je pense qu’ils n’oublieront pas cette expé- rience marquante” note le professeur. De quoi susciter peut être des vocations de chercheurs… n Le ballon transportait une nacelle équipée de différents instruments de mesure, d’une caméra et d’un pan- neau photovoltaïque dont le rende- ment a doublé au fil de l’ascension.

Les élèves ont participé au lancer du ballon gonflé à l’hélium pour monter jusqu’à la

strato- sphère.

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