Journal C'est à dire 273 - Juin 2021

V A L D E M O R T E A U

Péquignet continue à innover Morteau L’entreprise horlogère mortuacienne sort un nouveau modèle de montre doté d’un mouvement maison qui privilégie le fabriqué en France. La société exposera son savoir-faire à l’Élysée début juillet.

D oucement mais sûre- ment, Péquignet est en train de réussir son pari de la reconquête. Rachetée en février 2017 par

geants. “Quand nous avons repris la société, nous étions 16 collaborateurs. Nous sommes désormais une vingtaine et nous reprenons notamment des per- sonnes qui avaient déjà travaillé ici.Depuis quatre ans, nous pour- suivons ce lent travail de recon- quête de nos clients, de nos mar- chés, et nous sommes en train de prouver que notre stratégie est payante. La sortie de ce nou- veau modèle est une étape de plus” se félicite Dani Royer, le président de Péquignet. Ce nouveaumodèle baptisé “Atti- tude” est doté d’un tout nouveau mouvement, le calibre “Initial”, manufacturé français, disposant d’une réserve de marche de 65 heures. “Nous travaillons sur ce mouvement depuis deux ans

quatre associés bien décidés à perpétuer l’aventure Péquignet née il y a près de cinquante ans, l’entreprise mortuacienne suit le cap fixé par ses nouveaux diri-

Dani Royer, président de la société Péquignet à Morteau.

semaines, l’horloger mortuacien avait déjà vendu les vingt pre- miers modèles.

nance de France, les 28 % res- tants étant produits dans un rayon de 70 km autour de Mor- teau, essentiellement en Suisse. “La troisième étape du dévelop- pement de ce nouveau mouve- ment manufacturé France, ce sera de le commercialiser pour d’autres marques de montres” ajoute le dirigeant. Avec cette nouvelle ligneAttitude et ce mouvement maison, Péqui- gnet poursuit sa reconquête. Le regain des consommateurs pour le fabriqué en France, renforcé

par la récente crise sanitaire, ne fait que conforter Péquignet dans son positionnement. L’entreprisemortuacienne béné- ficiera bientôt d’une vitrine sup- plémentaire et prestigieuse : Péquignet a en effet été sélec- tionné pour exposer ses modèles lors de la deuxième exposition du “Fabriqué en France” qui se tiendra les 3 et 4 juillet dans les salons de l’Élysée à Paris. “Pour nous, c’est une magnifique oppor- tunité” se réjouit Dani Royer. n J.-F.H.

La stratégie de Péqui- gnet, c’est de privilé- gier le fabriqué en France mais à des tarifs accessibles. Dès l’année prochaine, le

et demi. Pour démar- rer, nous le propo- sons dans une mon- tre Péquignet, la ligne Attitude, dont les 100 premiers

Le regain des consommateurs pour le fabriqué en France.

mouvement Initial sera proposé dans desmontres acier à un tarif beaucoup plus accessible (entre 2 300 et 2 500 euros). Cette nou- velle ligne Attitude comporte 72 % de composants en prove-

exemplaires numérotés sont en or rose. La commercialisation a très bien démarré” observe Dani Royer. Pour s’offrir l’excellence à la française, comptez 9 000 euros. En moins de deux

La nouvelle ligne Attitude bénéficie d’un tout nouveau mouvement développé en interne.

Thierry Chopard-Lallier, le galeriste du Col-France Passionné d’art et de culture, Thierry Chopard-Lallier a ouvert il y a un an la galerie d’art Grange Expo sous les combles de l’une des anciennes fermes situées rue du Col-France en montant au Chauffaud. Villers-le-Lac

S ûr que ce nouvel espace culturel a encore besoin de se faire connaître. Grange Expo mériterait sans doute plus de signalétique. Àmoins que cela ne fasse partie du charme de cette destination assurant la diffusion de l’art en milieu rural. En prévoyant d’ouvrir ce lieu d’exposition au printemps 2020, Thierry Chopard-Lallier n’a guère été favorisé par la situation sanitaire. “Tout avait dû être décalé à l’automne” , se souvient- il sans pour autant le regretter. La formule qu’il a choisie consiste à présenter deux ou trois artistes locaux : peintres, sculpteurs, pho- tographes qui évoluent dans des univers très différents. Et ça plaît. Le visiteur y trouve tou- jours son compte. En témoigne par exemple la der- nière exposition proposée en juin avec une centaine de visiteurs présents chaque week-end pour voir ou revoir les photographies

de Didier Jacquot fidèle à ses couleurs chatoyantes et ses grands formats, les clichés empreints d’émotion d’Angélique Perret et les aquarelles tout en douceur de Mathilde Laperdrix. Avec sa charpente apparente qui laisse admirer le savoir-faire des bâtisseurs d’antan, ses volumes propices aux grands

en faire son lieu de vie. La bâtisse est assez vaste pour qu’il choi- sisse de s’engager en 2007 dans l’aménagement d’un gîte de 12 places. Homme plutôt réservé, il se lance dans une activité d’accueil, de partage, riche d’échanges fruc- tueux. “On voit beaucoup de monde.Tous ceux qui découvrent

formats et son ancien grenier à grain trans- formé en alcôve chargée d’intimité, la Grange Expo du Col-France a tout pour plaire.Non seu- lement passionné d’art,

le Jura sont toujours épatés par cette nature verdoyante.” Clarinet- tiste amateur, il cultive un lien à l’art depuis toujours. “On a vrai- ment besoin de culture.

Cet espace, c’est son œuvre, sa contribution à l’art.

Après son logement et la création d’un gîte, Thierry Chopard-Lallier a finalisé l’aménagement de l’ancienne ferme en y aménageant une salle d’exposition dans la grange.

tous les embellissements connexes effectués sur les sols, les murs, pour rendre le lieu agréable. “Mon idée : faire venir des gens connus et d’autres qui le sont moins. Certains n’ont encore jamais exposé” , indique Thierry Chopard-Lallier qui entend bien jouer la carte trans- frontalière dans le choix des artistes.

Soucieux du confort de ses hôtes venus faire le plein de calme et de vert au gîte, il suspend les expositions pendant la saison estivale pour une reprise à la rentrée. Rendez-vous donc tous les week-ends de 14 heures à 18 heures du 4 au 26 septembre au 72, Col-France pour découvrir un trio artistique féminin avec Anne Chopard, photographe

assez loufoque, Marie Jacquin, peintre-sculpteur, et Élise Barat, peintre subtile. Il y a de la diver- sité dans l’air. “J’ai déjà pro- grammé la suite jusqu’en 2022.” Avec Thierry Chopard-Lallier, le Pays Horloger semble avoir trouvé un nouveau lieu d’expo- sition.Aucune raison de s’en pri- ver. n F.C.

Thierry Chopard-Lallier élec- tricien de formation est aussi un grand bricoleur. Cet espace, c’est son œuvre, en tout cas sa contribution à l’art. Originaire du Chauffaud, il a grandi dans ce hameau et compte bien y faire de vieux os. Chaque projet en son temps. D’abord acheter, au début des années 2000, cette ferme pour

Les artistes ont beaucoup à nous dire surtout après tout ce que l’on vient de vivre.” Cette galerie d’exposition figurait donc dans ses projets. Après le logis, le gîte, il ne lui restait donc plus qu’à entreprendre les tra- vaux adéquats. “C’est surtout du nettoyage. J’ai juste déplacé le grenier à grain” , annonce le gale- riste en faisant abstraction de

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