Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

É C O N O M I E

Vermot T.P. veut réduire son empreinte carbone L’entreprise de Gilley a amorcé le virage du développement durable. L’objectif du dirigeant est de baisser de 40 % les émissions de CO2 d’ici 2030. Avec un plan méthodique décliné en plusieurs phases. Gilley

L’ idée trottait dans la tête d’Éric Vermot depuis quelque temps déjà et la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer sa réflexion. “On voit très bien aujourd’hui l’impact du dérèglement climatique, y compris dans le Haut-Doubs avec les scolytes dans nos forêts, les pénuries d’eau, les canicules… En tant que chef d’entreprise, j’estime que nous avons une res- ponsabilité citoyenne sur ces questions qui nous ont amenés à lancer un plan environnemen- tal ambitieux, avec des actions fortes et concrètes. Il y a eu un avant, il y aura un après” affirme le dirigeant de l’entreprise sau- gette qui emploie 115 salariés permanents et une bonne ving- taine d’intérimaires supplémen- taires à la belle saison. Bien conscient que l’impact éco- logique a également une inci- dence directe sur l’économie, ÉricVermot a décidé l’an dernier de dresser un bilan carbone pré-

cis de son entreprise. Les équipes ont pris leurs calculettes et addi- tionné les chiffres : “L’entreprise seule produit 1 100 tonnes de CO2 par an. Si on y ajoute les activités connexes (engins que nous louons, transporteurs exté- rieurs…), nous arrivons à 1 800 tonnes. De ce constat, nous avons décliné un plan qui doit aboutir d’ici 2030 à une réduction de 40 % de nos émissions de CO2.

atteindre ses objectifs. Des ses- sions de formation à l’éco- conduite sont également pro- grammées à destination des chauffeurs. D’autres actions sont en cours de lancement, notamment dans l’usine d’enrobés que l’entreprise possède à Flangebouche. Le gaz a déjà remplacé le fioul, des han- gars pour mettre les matériaux à l’abri du froid ont été construits,

Éric Vermot, le dirigeant de Vermot T.P.

lation d’une mini-déchetterie sur le site de Gilley…Toutes ces solutions sont engagées. L’en- treprise Vermot est fermement décidée à tenir ses objectifs. “Nous ne reviendrons pas en arrière. C’est le sens de l’histoire” conclut Éric Vermot. Chaque année, les résultats de ce plan environnemental seront évalués, et rectifiés si nécessaire. Ces orientations auront forcé- ment un autre impact positif : redorer l’image du secteur des travaux publics, trop souvent jugé peu responsable sur le plan écologique. n J.-F.H. Le Centre de Compétences et de Création Helvétique des Arts de la Rue (C.C.H.A.R.) et la fondation Ton sur Ton lancent la première filière de formation en arts de rue de Suisse, à La Chaux-de-Fonds. Il s’agit de la première action concrète du C.C.H.A.R., nouvellement créé début avril 2021, avec le sou- tien du Canton de Neuchâtel et la Ville de La Chaux-de- Fonds notamment. Ce projet de formation a émergé sur la base d’un constat : les arts de rue, nés en France dans les années soixante-dix, ont dés- ormais acquis leurs lettres de noblesse en Suisse avec notamment le festival La Plage des Six Pompes de La Chaux- de-Fonds. Plus d’infos sur www.tonsurton.ch l Théâtre Le Festival de caves fait étape dans le Haut-Doubs avec le spectacle “Beau” par la Com- pagnie Les Bernardes. La représentation aura lieu ans un lieu encore tenu secret pour le moment à 20 heures. Tarifs de 7 et 12 euros, sur réserva- tions au 06 18 32 53 77. Plus d’infos sur www.morteau.org En bref… l Arts de la rue

des matériaux et le réemploi des déblais de terrassement trans- formés en sous-couches de voirie ou réutilisés dans les tranchées de réseaux. “Nous recyclons déjà 20 %de matériaux, notre objectif est de rapidement monter à 30%, voire plus.” La préservation de la biodiversité est le dernier axe de cet ambi- tieux plan vert.Aménagements paysagers, créations de noues écologiques, réemploi de l’eau de pluie pour le nettoyage des camions, kits anti-pollution des- tinés à toutes les équipes, tests sur des tronçonneuses élec- triques moins bruyantes, instal-

de nouveaux systèmes d’enrobés. “C’est le système Power Road que nous testons depuis plusieurs années. Cet enrobé est posé sur des serpentins, comme dans un chauffage au sol, et capte l’énergie du sol et du soleil, permettant la production de chauffage et de l’eau chaude sanitaire. Cette tech- nique sera bientôt installée sur notre site de Gilley qui deviendra ainsi indépendant enmatière de chauffage et de production d’eau chaude. Les travaux sont prévus pour l’année prochaine” déve- loppe Éric Vermot. D’autres actions sont d’ores et déjà lancées comme le recyclage

et des panneaux pho- tovoltaïques posés sur les toitures du site. “Nous allons également changer nos méthodes en pro-

Ce plan a démarré, et on y arrivera” affirme ÉricVermot. Cette mise au vert se déclinera en plu- sieurs actions.

Kits anti-pollution, matériel moins bruyant, mini- déchetterie…

D’abord sur le parc de véhicules de l’entreprise de travaux publics. Les camions diesel seront peu à peu remplacés par des engins électriques, ou du moins hybrides pour les pelles mécaniques. “Le premier véhicule électrique arrive cette année.” Vermot T.P. compte également sur l’arrivée prochaine des moteurs à hydrogène pour

duisant par exemple des enrobés tièdes, moins chauffés qu’avant. Nos cuves de bitume font l’objet de travaux d’isolation. C’est une somme de petits détails qui nous permettront d’atteindre nos objec- tifs” note le dirigeant. Un troisième levier est actionné par Vermot T.P., à destination des collectivités notamment, qui se traduit par l’innovation dans

Elle envoie une culotte au Premier ministre Maîche Gérante du magasin de lingerie “Caprice de Luisa” à Maîche, Sabrina Chognard a adressé à Jean Castex un sous-vêtement pour l’alerter sur le caractère “essentiel” de son commerce qui n’a rouvert que le 19 mai. Pas de réponse de Matignon.

D’ autres de ses collègues ont envoyé des strings pour homme à Jean Cas- tex. Sabrina Chognard a choisi d’envoyer une culotte pour femme à l’homme politique. Pourquoi ? “Pour l’alerter et faire réagir notre Pre- mier ministre sur ce que nous vivons, nous les boutiques de sous-vêtements. Pourquoi n’avons-nous pas été consi- dérés comme magasins “essentiels” ?

magasin a rouvert seulement le 19mai. C’est long, d’autant que ce n’est pas dans nos petites boutiques que l’on va attraper la Covid car nous faisons attention” témoigne Sabrina qui a ouvert sa boutique il y a deux ans et demi. Pour assurer la présence et le contact, la commerçante a mis en place durant le confinement un service de click and collect qui ne compense pas la ferme-

ture de son magasin. Peu avant la réouverture officielle, elle avait convié Rebecca Jun- qua, Miss Prestige, pour un shooting photo qu’elle partage ensuite sur les réseaux

La culotte est bien la première chose que l’on enfile le matin” répond la gérante de la bou- tique située 12, rue du Géné- ral-de-Gaulle à Maîche. Comme 250 autres de ses col-

“Mon stock déborde” dit Sabrina Chognard.

sociaux dans le but de faire connaître ses produits et déclencher l’achat. Depuis le 19mai, 9 heures, les client(e)s peuvent enfin revenir. Quant à Jean Castex, personne ne sait ce qu’il va faire des 250 slips reçus à Matignon. Le Premier ministre n’a pas répondu à la Maîchoise.Après les culottes, est- ce une veste qui l’attend aux pro- chaines élections ? n

lègues en France, elle a répondu favo- rablement à l’appel du groupe des détaillants de lingerie à l’initiative intitulée “Action culottée”. Au-delà du geste, le symbole est fort et témoigne d’un vrai désarroi dans une profession où la commande sur Internet demeure délicate : “Mes clientes préfèrent essayer, c’est normal. Aujourd’hui, mon stock déborde et le

La culotte envoyée à Jean Castex pour l’alerter sur le caractère essentiel de son activité.