Journal C'est à dire 272 - Mai 2021
V A L D E M O R T E A U
Élections départementales
Une situation inédite se profile pour le scrutin départemental des 20 et 27 juin. Le binôme sortant Jacqueline Cuenot-Stalder-Denis Leroux n’aura en face de lui qu’un binôme concurrent étiqueté R.N., composé de Vincent Besançon et Joséphine Milliot. Pas de candidats de gauche pour le canton de Morteau
O ù est la gauche àMor- teau ? Après des élec- tions municipales en 2020 où toutes les ten- tatives de monter une liste de gauche avaient échoué, c’est dés- ormais au tour des élections départementales de se passer de candidats de gauche. Le P.- S. et ses alliés n’ont pas été capa- bles de trouver quatre personnes (deux titulaires et deux sup- pléants) pour les représenter. Le binôme sortant, membre de la majorité actuelle et composé de Jacqueline Cuenot-Stalder et de Denis Leroux, ne devrait donc avoir aucun mal à être réélu. Ils n’auront d’autres concurrents queVincent Besan- çon et Joséphine Milliot, vierges sur le plan électoral, et parfai- tement inconnus sur le plan poli- tique local et dont seule l’éti- quette Rassemblement National ne devrait pas suffire à faire élire. Sauf entre 1973 et 1985 avec le conseiller général socialiste Henri Cuenot, la gauche n’a
jamais réussi à percer dans le Val deMorteau,malgré quelques candidats solides à l’image de Jean-MarieWakenhut par exem- ple, en 2004. Et depuis quelques années, elle a presque disparu. Comment expliquer ces difficul- tés à mobiliser des candidats ? “Nous n’avons pas réussi à débusquer les vocations dans ce secteur du Haut-Doubs et nous le regrettons” déplore Raphaël
Doubs autour de Morteau. Le canton de Maîche d’abord où Christine Bouquin, la présidente du Département, se représente associée cette fois au maire de Meslières ChristianMéthot. Le duo aura deux autres binômes face à lui, dont un représentant le R.N. également et un autre de droite puisque l’unité prônée par la présidente sortante a été contestée dans son fief.
Les candidats de la majorité sortante (Jacqueline Cuenot-Stalder et Denis Leroux pour le canton de Morteau) étaient tous en visio quand Christine Bouquin a dévoilé ses co-listiers le 6 mai dernier.
Krucien, le coordi- nateur des élections départementales pour la liste de gauche estampillée “Doubs social, éco- logique et solidaire”.
Même configuration dans le canton d’Or- nans où Alain Mar- guet, le conseiller départemental sor- tant a décidé d’arrê- ter mais où Béatrix
“Nous n’avons pas su débusquer les vocations” déplore la gauche.
5), Olivier Billot (Ornans), Romuald Vivot (Pontarlier), Géraldine Tissot-Trullard (Frasne) ou encore Patricia Lime-Vieille (Valdahon). La moyenne d’âge de la liste emme- née par Christine Bouquin est de 52 ans, la benjamine n’a que 25 ans (LauraAndré, canton de Bethoncourt) et “71 % de ces candidats ont des responsabilités locales dans leur commune res- pective” précise Christine Bou- quin. n J.-F.H.
là binômes, deviennent adver- saires. Thierry Vernier (divers droite) se présentera cette fois en binôme avec Patricia Lime- Vieille. Et Sylvie Le Hir se pré- sentera, elle, sous l’étiquette En Marche avec Michel Morel comme binôme. Deux autres binômes concurrents joueront les arbitres. De son côté, Christine Bouquin a présenté tous ses co-listiers le 6 mai dernier àAnteuil. La pré- sidente du Doubs avait choisi le site industriel de Delfingen pour
dévoiler les 19 binômes femmes- hommes (car 19 cantons) - donc 38 candidats, et 76 au total puisque chacun doit avoir un suppléant au cas où - qui défen- dront les couleurs de la majorité départementale aux élections des 20 et 27 juin prochains. À côté des élus déjà bien instal- lés, quelques nouveaux venus parmi les candidats titulaires, commeMarie Gruillot (Besançon 6), Guillaume Bailly (Besançon 1), Chantal Guyen (Besançon 2), Valérie Maillard (Besançon
Il ajoute : “La juxtaposition de ce scrutin départemental avec les élections régionales n’a fait que renforcer ces difficultés.” Sur les 19 cantons du Doubs, deux n’auront aucun candidat de gauche.Morteau donc, etMaîche. La droite républicaine part donc archi-favorite dans le canton de Morteau, comme elle l’est dans les trois autres cantons duHaut-
Loizon, son binôme féminin se représente. Bien implantée, elle sera associée cette fois-ci à Oli- vier Billot (adjoint au maire d’Arc-sous-Cicon). Ils auront eux aussi à en découdre avec deux autres binômes concurrents. La situation est un peu plus rocambolesque dans le canton de Valdahon puisque Sylvie Le Hir et Thierry Vernier jusque-
Des actions à venir contre la médiocre qualité de l’air Environnement
“Travailler sur la rénovation de l’habitat et éviter l’effet de saturation des véhicules” La Communauté de communes du Val de Morteau engage un plan climat air énergie territorial (P.C.A.E.T.) sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’adaptation au changement climatique, la sobriété énergétique, la qualité de l’air, le développement des énergies renouvelables. Des actions concrètes vont être présentées cette année. La population va pouvoir s’exprimer dès juin à travers un questionnaire et pro- poser des actions. Président de la com- munauté de communes, Cédric Bôle n’élude pas le sujet de la qualité de l’air : “Un diagnostic a été fait. Nous allons proposer des mesures dont les effets ne se verront pas en un an : cela va de la rénovation de l’habitat à l’évitement de l’effet des saturations de véhicule s” dit-il. Le chauffage au bois ne sera pas interdit mais les chaudières devront être adap- tées. Interdire le trafic routier de transit à Morteau est-il envisageable ? “On devra prendre des décisions. Cela remet en piste la poursuite de la route des microtechniques qui doit déplacer cer- tains flux. Ce projet reste à mes yeux prioritaire comme il faut préserver nos puits de carbone que sont les forêts et les tourbières.” Pas une mince affaire. n
Les poussières émises par le bois de chauffage, les véhicules, l’économie, font que l’air mortuacien est à certaines périodes plus pollué que celui de certaines grandes villes. Une association réclame de nouvelles mesures.
il y a quelques années démontre que la qualité de l’air est médiocre, voire très mauvaise en hiver, période où les chauffages au bois tournent à plein
maladies respiratoires ? Aucun lien n’a d’ailleurs été émis entre santé publique et qualité de l’air dans cet espace.
L’association France Nature Environnement 25-90 monte au créneau et demande aux collectivités du secteur de nou- velles mesures. “Depuis plu- sieurs années, on sait par exem- ple que la production de salaison a augmenté et les
régime. Toutefois, “aucune part de population n’est expo- sée aux valeurs limites de dioxyde d’azote et de parti- cules, rassure l’auteur de l’étude. Cependant, environ 33 %de la population est expo- sée à des niveaux de concen-
P ar chance, la période estivale n’est pas propice au brouillard matinal qui enveloppe le Val de Morteau une fois l’automne venu. Dès septembre, il n’est pas rare d’observer le soleil aux Fins alors que les clochers de Montlebon, Morteau, Grand’Combe-Chateleu ou Les Gras sont cachés derrière une couche nua- geuse grisâtre qui témoigne - parfois
Six dépassements
- de la présence de pollution de l’air. Au-delà de l’aspect météorologique qui plombe le moral, le contexte géogra- phique du bassin mortuacien est un cocktail idéal pour favoriser la concen- tration de pollution “en raison des inversions de température” témoigne le responsable d’Atmo-Bourgogne Franche-Comté. Une étude - déjà ancienne - menée par cette association
des seuils par an en moyenne.
fumées qui vont avec. Il faut de nouvelles mesures” résume Pascal Blain, repré- sentant de F.N.E. qui a récemment écrit à la mairie de Morteau.Une affir- mation que l’étude menée par Atmo ne dément pas mais relativise : “Les pollutions sont émises majoritairement par le secteur résidentiel tertiaire (chauf- fage au bois), le trafic, et le secteur agroalimentaire (les fumées des salai- sonniers). Les concentrations en P.M. 10 les plus élevées sont situées sur le réseau routier, la plaine de Morteau (entre Morteau et Montlebon) et Les Fins.” Il faut donc retenir que le Val de Morteau est pollué en grande partie par le passage de 40 000 véhicules par jour et par des systèmes de chauffage obsolètes. Le nombre moyen où la valeur limite de pollution est atteinte est de 6 jours par an, les mesures les plus fortes étant enregistrées àMorteau et aux Fins, et supérieures à celles enregistrées à Besançon, Montbéliard ou Lons-le-Saunier. n E.Ch.
tration supérieurs à l’objectif de qualité de l’air pour les P.M. 2,5 (particules en suspension).” Quelles peuvent être les conséquences sur la santé ? Sur les
L’association F.N.E. 25-90 demande de nouvelles mesures de la qualité de l’air dans le Val de Mor- teau. Elle s’appuie sur des photos, comme celle-ci prise en mars dernier.
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