Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

É C O N O M I E

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À qui profite l’explosion des prix du bois ? Scieries Jusqu’à 80 % d’augmentation pour le prix du bois abouté, + 60 % pour le lamellé-collé. Le secteur connaît une tempête qui va, à terme, profiter aux scieurs et aux propriétaires forestiers du Haut-Doubs, moins aux constructeurs.

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Les cours du bois

Les cours du chêne sont très bons et sont revenus au niveau de 2019. Le marché du hêtre se porte bien également. Les cours sont également en très

forte hausse pour le douglas, même pour les gros diamètres. Sur le marché des épicéas sco- lytés, les prix tendent progres- sivement à augmenter. n

Arrivée record de demandes de coupes

en mars (près de 530 hectares de coupe, pour plus 90 000 m 3 ), un record. Cette hausse pourrait s’expliquer par la mise enœuvre du plan de relance (montage de dossier pour la reconstitution des parcelles sinistrées par les scolytes) et également un nom- bre important d’épicéas qui ont “tourné” pendant l’hiver à la suite d’attaques survenues en fin d’au- tomne. n

Notre forêt est-elle en passe d’être décimée ? Il suffit de se balader dès 500 m d’altitude pour visualiser des coupes blanches dans les résineux. “Cela n’a pas de lien avec la conjoncture économique mais avec les scolyte s” répond un spécialiste. Le Centre national de la propriété forestière a noté une arrivée de record de demandes de coupes d’urgence

“Notre chance : ne pas être tributaire d’importateurs”

Le bois, une matière locale soumise à bien des spéculations. Du jamais vu.

S’ approvisionner en bois de construc- tion devient, sans jeu de mots, un épi- neux problème.

Sapin comme épicéa mais aussi chêne, hêtre, douglas, font l’objet d’une forte spéculation dans un marché bousculé par la conjonc- ture mondiale. “La demande

des États-Unis est forte car ce pays ne s’approvisionne plus au Canada mais en Europe, la Chine accroît sa demande ainsi que l’Allemagne qui exporte et cherche du bois. Quant aux entreprises, elles anticipent la pénurie en achetant de gros volumes, ce qui contribue à créer encore davantage pénurie et une augmentation des prix !” analyse Christian Dubois, délégué géné- ral de Fibois Bourgogne- Franche-Comté, l’interprofes- sion qui regroupe les acteurs

qui nous commandent un camion par semaine nous en commandent désormais trois : c’est du jamais vu, donc méca- niquement les prix vont grimper pour les scieurs, témoigne Ray- mond Bertin de la scierie Juras- ciages à Orchamps-Vennes. Nous venons d’essuyer une forte hausse sur le prix du Douglas (+ 25 %) que l’on répercute. À terme, la grume d’épicéa va elle aussi augmenter. Les scieurs que nous sommes ont intérêt à engranger car le retournement témoigne le profes- sionnel qui rappelle que le résultat net d’une scierie est en moyenne de 3 % par an. Selon l’interprofession, cette conjoncture un peu folle profite pour l’instant aux industriels du bois allemands et autrichiens qui sont spécialisés dans le bois “technique” plutôt que le “brut”. Aux professionnels locaux de s’engager dans ce domaine du “bois technique” à condition de parvenir à bien sécher le sapin, réputé plus humide que l’épicéa, donc moins propice pour le lamellé-collé. n E.Ch. de situation peut être rapide. Nous avons déjà vécu des hausses rapides suivies de fortes baisses”

1 000 pièces pour un chalet, on les fait. Cela va du bardage au lambris en passant par les com- posants. Notre chance est de ne pas être tributaire d’importateurs” analyse Jean-Paul Garnache. Une indépendance salutaire pour ce professionnel dont l’A.D.N. est de promouvoir la filière locale et revendiquer l’origine France garantie. n

Le prochain chantier, un chalet dans les Vosges, sera livré à temps et sans souci d’approvi- sionnement en bois. À la fois scieur et constructeur demaisons bois et chalets, “Maison Gar- nache” aux Gras n’est quasiment pas touchée par la pénurie de bois. La raison : elle maîtrise de bout en bout la chaîne, du sciage au montage. “Si on a besoin de

“Face à l’augmentation, certains de nos clients ont stoppé leur projet” Bâtiment Témoignage d’un professionnel du Haut-Doubs spécialiste de la construction de maisons bois.

du bois de la région. Cette demande excep- tionnelle et ces rup- tures de stock entraî- nent une flambée des prix visible sur le bois dit technique à hau- teur de + 80 % et

“Aux scieurs d’engranger car cela peut se retourner rapidement.”

L e secteur de la maison bois vit une période trou- blée. Quand il n’y a pas de pénurie, les prix deviennent tout simplement ahurissants. “C’est par exemple + 100 % pour le cuivre et un prix mul- tiplié par deux pour le m 3 de lamellé-collé que j’achète en Autriche… quand il y a encore des disponibilités” calcule Ghislain Tisserand, gérant de la société Finn Est au Bélieu. Fabricant depuis 1994 de mai- son bois en madrier, Finn Est anticipe. Comme d’autres, elle a augmenté ses stocks en pas- sant commande de bois à des

fournisseurs débordés. “Pour l’instant, nous avons le matériel pour réaliser nos chantiers mais au moment je vous parle, je commande du bois sans en connaître le prix ! L’augmen- tation des prix a commencé en mars. ” expose le professionnel qui emploie 48 personnes. La société, solide, devra réper- cuter ces hausses : “Une mai- son coûtera 10 % de plus. Trois clients ont arrêté leur projet” explique-t-il. Le professionnel attend une décision de l’Eu- rope. La solution, selon lui, c’est bloquer une partie des exportations des scieurs. n

Négoce “On privilégie nos clients” Comme l’ensemble des enseignes de matériaux, “Serac Matériaux” à Morteau est touchée par les augmentations de prix de l’ordre de 20 à 40 % sur le P.V.C., placoplatre, ferraille, polyuréthane. La société dispose de stocks encore importants sauf dans l’O.S.B. et autres produits bois. “Nous avons anticipé. Toutefois, comme nos fournisseurs, nous privilégions nos artisans fidèles pour assurer leur approvisionnement” explique Xavier Billod, responsable de l’enseigne. Encore une fois, les nombreuses commandes d’anticipation ont créé la pénurie alors que les chantiers ou les demandes en permis de construire n’ont pas explosé dans le Haut-Doubs. n

+ 60 % pour le lamellé-collé. Les panneaux O.S.B. ont disparu des étalages. Le prix d’une sim- ple botte de huit tasseaux en sapin brut a augmenté en qua- tre mois de 30 % par exemple ! Les bastaings ou les madriers utilisés en charpente sont ven- dus 24 % de plus par les scieurs aux négoces qui répercutent forcément à leurs clients. Chez les scieurs de Franche- Comté qui transforment 900 000 m 3 de bois par an, c’est l’expectative. À qui profite cette explosion des prix ? “Les clients

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