Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S

Montbenoît

La maternité comme source d’inspiration photographique

Photographe indépendante, Marion Devendeville a choisi de se spécialiser sur les thématiques de la maternité et de la famille. Des images chargées d’émotion plusieurs fois primées sur des concours internationaux. Reconnaissance.

excuses avant de se lancer crée alors sa propre structure, baptisée Faline Photographie. On est en août 2019. Son goût du portrait l’incite à exercer ses talents autour de la maternité et de la famille. L’envie d’immortaliser les événements marquants de l’exis- tence : grossesse, naissance, mariage… Marion Devendeville suit d’ailleurs des formations adéquates. “On ne mani- pule pas n’importe comment un nou- veau-né. Quand on doit photographier plusieurs enfants, une fratrie, il faut aussi savoir les canaliser et trouver le bon moment pour les photographier.” La jeune photographe n’hésite pas à se déplacer à domicile. L’occasion de personnaliser les images dans l’intimité de ses sujets. “J’adore jouer avec les lumières naturelles” , souligne celle qui n’utilise jamais le flash. Une des pièces de son logement à Montbenoît lui sert également de studio avec des éléments de décor, quelques accessoires et tout l’équipement informatique nécessaire à l’exploitation et au traitement des images. “Les photos de grossesse sont réalisées en général deux mois avec l’accouchement.” La créativité et la recherche du beau, du vivant, guide la jeune photographe de 27 ans. La technique s’efface au profit de l’émotion. Quelques images diffusées sur Facebook, Instagram, sans oublier le bon vieux bouche-à-

“M on père prenait beau- coup de photos de famille et j’adorais manipuler ces images” , explique Marion Devendeville qui a fait d’une passion d’adolescence son métier. Chez elle, le déclic s’opère pendant les années collège où elle va piocher sur le Net des images pour réaliser des montages photos visibles sur son blog. Assez rapidement, elle se pique au jeu et finit par alimenter elle-même sa

banque d’images. Bac en poche, elle poursuit son cursus en B.T.S. commu- nication. Utile, même si elle ne se sent pas vraiment l’envie d’exercer dans cette branche. La passion photogra- phique est toujours là. Avant cela, elle profite de sa jeunesse pour découvrir le vaste monde. Comme un pèlerinage qui finit par la conforter dans ses choix professionnels. “Au retour d’un voyage, j’ai pris la décision de m’installer en micro-société” dit-elle. Celle qui se cherchait toujours des

Marion Devendeville s’est formée et spécialisée dans les photos de grossesse et de naissance.

sonnent comme une reconnaissance. “C’est une manière de se comparer, de progresser.” Marion Devendeville a déjà investi près de 20 000 euros dans l’achat du matériel photo et informatique, dans l’aménagement du studio. Elle vit aujourd’hui de son art et s’affirme dans un style qui lui est propre. “Je prends toujours autant de plaisir à aller chez les gens. J’espère bien avoir aussi un vrai studio fidèle à mon univers créa- tif.” n F.C.

oreille assoient la réputation deMarion Devendeville. “J’ai beaucoup de demandes. J’espérais en arriver à ce niveau un jour, mais pas aussi vite.” Les commandes affluent maintenant de tout le Haut-Doubs, débordent même sur la Suisse et la région bisontine. Par curiosité, la photographe participe à quelques concours en ligne sur des sites comme Regard d’auteur, A.F.N.S. award ou encore Newborn Photo Contest… À sa grande surprise, elle décroche assez vite des récompenses, se retrouvant parfois primée aux côtés de celles ou ceux sur qui elle prend habituellement exemple. Ces trophées

Avec cette image, Marion a

remporté l’un des concours profession- nels organisé par l’A.F.N.S.

www.falinephotographie.fr

Le projet éolien dit du “Crêt Monniot” est relancé, le combat avec Crêt Monniot et environs

Stupeur du côté de Sombacour et d’Aubonne où les deux municipalités ont validé des études pour permettre l’implantation de machines. L’association “Protection des sommets du Haut-Doubs” évoque des projets choquants et une méprise des décisions judiciaires passées.

L eur association était en sommeil, ce qui était loin de leur déplaire. À leur grand dam, les bénévoles de “Protection de l'en- vironnement et des sommets du

bacour avec la sociétéValeco, et d’Aubonne avec Abowind” pré- sente une bénévole qui a distri- bué avec d’autres des tracts pour informer les habitants. Deux autres sont en réflexion : celui d’Ouhans porté par la société Éolfi-Shell et aux Premiers Sapins. Ici à Hautepierre-le-Châtelet et aux environs, l’annonce du retour des éoliennes rouvre des cica- trices à peine refermées chez les habitants dont certains se sont opposés dès 2004 à la création d’un parc. Ressurgit le “vieux” projet éolien dit duCrêtMonniot qui a divisé nombre d’habitants à Arçon, Maisons-du-Bois-Liè- vremont,Arc-sous-Cicon et aux alentours. En 2011, le préfet duDoubs puis le tribunal administratif de Besançon avaient mis tout le monde d’accord en retoquant les desseins des promoteurs. À l’époque, la justice avait consi- déré qu’au regard de la valeur paysagère et patrimoniale du site, les éoliennes n’avaient pas leur place ici. “C’est comme si ces promoteurs n’avaient que

Haut-Doubs” (P.S.H.D.) repren- nent depuis avril le “combat” après avoir eu connaissance de l’existence de quatre projets éoliens en devenir :“Deux projets sont déjà engagés : ceux de Som-

faire de la justice 10 ans après. Ils reviennent à la charge ! Com- ment peut-on mépriser ces deux décisions ?” se désole une béné- vole qui préfère rester anonyme. Les personnes refusent de s’af- ficher publiquement de crainte qu’on les accuse d’être des “anti- tout”. Eux disent simplement vouloir informer et préserver un espace unique. Un desmembres de l’association tient à nous faire grimper jusqu’au sommet de la roche de Hautepierre et ses 800 mètres d’altitude. Après un quart d’heure de marche, les gorges de Nouailles et la vallée de la Loue se dévoilent en contrebas. Justemagnifique. Le site inscrit comme espace naturel sensible fait partie des plus beaux bel- védères de la région avec sa vue à 360 degrés permettant d’ob- server le Mont-Blanc par beau temps. “Imaginez qu’en face de nous, vous aurez bientôt des éoliennes de 240mètres de haut ! , pointe du doigt cette dame. Si ces projets aboutissent, ils auraient la conséquence l’encer- clement et lemitage d’un paysage

Sombacour a consulté sa population : une majorité de “non” La commune de Sombacour a pris l’initiative d’interroger ses admi- nistrés lors d’une consultation publique en mars. Huit éoliennes sont en projet sur le territoire communal en direction d’Évillers. À la question, êtes-vous favorable à un projet éolien sur la commune, 30 personnes ont répondu “oui” , 50 ont dit “non” , 14 ne se sont pas prononcées. Maire de la commune, Frédéric Toubin se veut transparent. Son conseil municipal a, en octobre 2020, validé au promoteur l’étude dite de faisabilité. Des mesures de vent seront menées en septembre puis des études environnementales par des cabinets spécialisés. “On aimerait lancer des réunions d’information au public mais le Covid nous en empêche” explique le maire. Que fait-il du résultat de la consultation ? “L’objectif est de travailler avec la population, d’échanger, de convaincre. Ce projet éolien sera participatif. L’idée n’est pas de diviser le village mais d’amener grâce à Coopawatt (la société qui accompagne et développe des projets participatifs et citoyens d’énergie renouvelable) une com- munication active et transparente” répond le maire. n

Depuis le Rocher d’Hautepierre-le-Châtelet, “les éoliennes de Sombacour seront devant nous” indique une habitante.

Sans oublier la montagne du Larmont et ses vues remarqua- bles depuis le Grand Taureau” poursuit cette amoureuse du paysage qui a distribué des tracts pour informer la population. Ici, non loin de la Source duLison que le Bisontin Charles Beau- quier fit classer en 1912, les bénévoles reprennent son credo. À savoir : “Défendons notre sol de France pied à pied, buisson par buisson, rocher par rocher, contre les laideurs indus- trielles.” n E.Ch.

patrimonial qui ne compte pas moins de neuf sites classés et dix sites inscrits, poursuit-elle. Avec ces projets actuels, les éoliennes seraient deux fois plus hautes ! Le désastre serait encore plus important : une atteinte sacrilège à l’exceptionnelle vallée de la Loue dont les points de vue ont donné leur force aux tableaux de Gustave Courbet. Les touristes y viennent nombreux car s’y conjuguent beauté préservée du paysage célébrée par le poète Émile Lonchampt, et richesses d’un Espace naturel sensible.

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