Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

P A Y S D E S A I N T - H I P P O L Y T E

ESCAPADE EN VALLÉE DU DOUBS, UN COIN ENCORE MÉCONNU Moins connue et moins fréquentée que celle du Dessoubre, la vallée du Doubs offre pourtant des attraits touristiques de premier plan. Qu’il est désormais temps de (re)découvrir… L’ A.A.P.P.M.A. Les Deux Vallées (Asso- ciationAgréée pour la Pêche et la Protection L’autre paradis des pêcheurs

Au fil de la rivière, de Brémoncourt à Saint-Hippolyte

L’atelier “LesMouches de Glère” en est une brillante illustration. Depuis 10 ans,Martine Sanchez y fabrique et expérimente ses mouches. Il s’agit d’une pro- duction artisanale à l’unité. Elle peut également produire à la demande tout modèle spé- cifique comme des coffrets “streamer” spécifiquement dédiés à la pêche en Mongolie. Cette destination est venue s’ajouter ces dernières années à la liste des spots incontour- nables pour les initiés fortunés. La réputation du travail de Martine Sanchez a largement dépassé les frontières hexago- nales. Elle vend sa production dans toute l’Europe. Un dernier arrêt s’impose chez “Eau Doubs Poissons” à Soulce- Cernay. “Notre pisciculture pro- pose des truites fraîches à emporter. Nous fournissons aussi l’équipement et les appâts aux gens qui souhaitent pêcher eux-mêmes et rapporter leurs prises” , pointe Christophe Dziedziczak. Il a repris cette affaire avec son épouse en 2015. La fermeture des restaurants a fortement impacté son acti- vité. “Nous avons d’abord pro- posé de la vente à emporter et depuis le mois d’avril, nous allons au-devant de nos clients avec un food-truck spécial fri- ture” , conclut Christophe. n

du Milieu Aquatique) gère les parcours de première catégorie (de la frontière à Glère) et de seconde catégorie (de Glère à Liebvillers). Impossible de par- ler “pêche” sans rencontrer Phi- lippe Baïer. “Nous sommes dans un des meilleurs coins de pêche de France. Nous avons des par- cours enchanteurs” , déclare-t- il. “Les gros brochets en amont du barrage de Grosbois sont réputés dans tout le pays et même en dehors des frontières” , ajoute Philippe Baïer. Le cheptel de salmonidés est aussi exceptionnel avec beau- coup de grosses truites en caté- gorie 1. “En revanche, nous souf- frons d’un manque d’hébergements le long de la vallée pour tous ces pêcheurs qui n’hésitent pas à venir de très loin pour 3 ou 4 jours” , déplore-t-il. Pour ceux que l’aventure tente, la fédération dispose d’une offre adaptée : cartes à la journée ou à la semaine. Ce loisir ancré dans la vallée a fait surgir d’autres activités.

Paradis de la pêche sur la retenue du barrage de Vaufrey.

C ette ancienne route nationale aménagée en 1937 part de Bré- moncourt. Elle y rejoint le Doubs de retour de son escapade en Suisse voisine et l’accompagne jusqu’à Saint- Hippolyte. “C’est un parcours idéal à vélo d’une vingtaine de kilomètres, avec très peu de déni- velés et une circulation auto- mobile réduite” , note Élise, res- ponsable du bureau de Saint-Hippolyte de l’Office de Tourisme du Pays Horloger. Depuis le bâtiment des autrefois d’abreuvoir et de lavoir sont parfaitement entre- tenues comme celle de Brémon- court. La première retenue d’eau apparaît après le joli village de Glère. Les pêcheurs sont par- ticulièrement gâtés par une nature sauvage mais paisible. Beaucoup y ont installé des pontons où leurs barques sont attachées.Vaufrey s’enorgueillit de son barrage construit en 1949. Long de 202 mètres et haut de 15 mètres, il offre cette retenue d’eau de 69 hectares. Élise recommande au départ du monument aux morts, une randonnée accessible à tous de 7 kilomètres (N° 90 Circuit des châteaux). De nombreux autres circuits sont disponibles pour tous les niveaux en se procurant la carte des “Sentiers pédestres en Pays Horloger”. Puis vient sur la droite le vieux village de Montjoie-le-Château dont l’his- douanes, il faut pas- ser un premier pont fleuri qui enjambe le Doubs. Tout au long du trajet, des fon- taines, servant

toire connue remonte à 1239. De l’édifice du début du XIII ème siècle et détruit en 1635, il ne reste que le donjon et quelques ruines qui dominent le village et la chapelle Saint-Georges. En route vers Saint-Hippolyte se dévoile une nouvelle étendue d’eau créée par le barrage de Grosbois édifié en 1927. Moins sauvage que la précédente rete- nue, on y aperçoit un îlot de maisons récentes construites littéralement les pieds dans l’eau. Soulce-Cernay sera la dernière lage. Le Puits Salé au hameau de La Saulnerie en est la der- nière trace. La visite de la grotte du Château de la Roche s’im- pose. Un porche naturel trapé- zoïdal de 40 mètres de haut et de 20 mètres de large à sa base ouvre sur un corridor de 100 mètres en ligne droite. De nom- breuses galeries s’ouvrent aux spéléologues où des découvertes archéologiques importantes ont été révélées. L’occupation de ce site remonte au néolithique ancien (4 000 avant J.-C.). La balade s’achève à Saint-Hip- polyte. Élise de l’Office du Tou- risme prendra le temps pour vous fournir nouvelles idées de randonnées ou d’activités. “En complément, je recommande notre nouveau site interactif (www.pays-horloger.com) qui fourmille d’informations et de documents sur notre belle région” , conclut-elle. n Ph.D. étape et pas la moin- dre sur le plan de l’intérêt touristique. C’est l’exploitation d’une saline qui don- nera son nom au vil-

Montjoie- le- Château (Chapelle et ruines).

L e château de Montjoie fut proba- blement édifié par Richard 1 er de Glère sur l’emplacement d’un camp du néolithique. Perché sur un épe- ron rocheux, le bâtiment dominait le village et permettait de contrôler le passage étroit de cette vallée encaissée. La baronnie de Montjoie au fil des alliances et des services rendus à leurs suzerains devint puissante et eut le droit de “battre monnaie”. La chapelle vraisemblablement construite à la même époque est de style flamboyant Le château fut détruit par les troupes de Louis XIII en 1635 lors de la guerre de Dix ans. La chapelle aurait été restaurée en 1786. Le site est classé depuis 1934. Les ruines, la chapelle (fermée au public) et les vestiges archéologiques sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1985. n Une forte empreinte médiévale dans la vallée dans le caveau familial. En creusant une nouvelle tombe dans la chapelle en 1686, la famille retrouva le corps de Claudine remarquablement conservé. Il fut alors placé dans une loge vitrée et son corps momifié est toujours présent dans la cha- pelle. Claudine fit alors l’objet d’un véritable culte pendant plusieurs siècles.

L’occupation de ce site remonte au néolithique.

(transition entre le roman et le gothique). La branche aînée de la famille disparaît avec le décès de Louis de Mont- joie en 1438. Le nom et les armes de la maison

Son père Jean de Thuillières, avare et sans cœur.

de Montjoie-le-Château furent transmis par alliance aux barons de Thuillières. La légende de Claudine de Montjoie (1571- 1612) est intimement liée à l’endroit. Contrairement à son père Jean de Thuil- lières, avare et sans cœur, elle nourrissait les pauvres avec les restes du château. Elle dissimulait la nourriture dans son tablier jusqu’au jour où elle fut démasquée. Exigeant de voir ce qu’elle cachait, elle lui dévoila une gerbe de roses au lieu du pain qu’il s’attendait à trouver. À compter de ce moment, le seigneur chan- gea du tout au tout. Claudine fut enterrée

Un air de vacances sur la retenue de Grosbois.