Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

Jacky Parent, concessionnaire des mythiques Motos Ural Maîche Ils sont à peine une dizaine en France à commercialiser ces side-cars conçus pendant la deuxième guerre mondiale, au départ pour l’Armée Rouge.

J acky Parent est à la tête de “Warm’up motos” depuis 1998 après une carrière de carrossier- peintre. Il entretient et répare toutes les marques. Il vend aussi des machines neuves et d’occa- sion avec une prédilection pour les marques italiennes. “Ural pour moi, c’est un peu un hasard”, ajoute Jacky. “J’ai tou-

jours été amateur de side-cars et j’aime bien l’atypique” , pour- suit-il. Toujours est-il qu’au salon de la moto 2004, il rencontre l’im- portateur autrichien pour toute l’Europe de la marque. À l’époque, seuls 4 concession- naires couvraient le territoire français. “Je n’étais pas très chaud au départ, puis convaincu

par un ami et la vaste zone com- merciale (de Lyon à l’Alsace) que me laissait l’importateur, je me suis lancé” , se rappelle Jacky. L’histoire de la marque est inti- mement liée à la seconde guerre mondiale. En 1941, les militaires soviétiques combattent toujours à cheval. Une modernisation s’impose à l’État-major. L’origine du projet reste floue : copie pure et simple par les ingénieurs russes de motos BMW R71 ou échange de technologie par l’Al- lemagne nazie contre des matières premières dans le cadre du pacte germano-sovié- tique. Jacky Parent sait qu’il ne commercialise pas des monstres

Jacky Parent et une Ural Classic flambant neuve.

française, mais pas forcément du secteur. L’Alsace, la région de Lyon et la Savoie lui four- nissent le gros de ses ventes.

deurs pourront même ajouter une remorque à leur engin. En 2012, l’écrivain-voyageur SylvainTesson a mis la marque en pleine lumière. Son livre pas- sionnant “Bérézina” rend hom- mage à la retraite des armées impériales en 1812. C’est au gui- don de side-cars Ural qu’avec quelques amis, il refit ce voyage deMoscou aux Invalides en plein hiver. “Rien n’arrêtera notre Ural, pas même ses freins !” , déclarait-il alors. n Ph.D.

constate Jacky. “Il faut être atten- tif à la conduite car tout le poids est du même côté. Le side-car offre des sensations autres que la moto” , précise-t-il. On l’aura compris, il s’agit d’un marché de niche. Jacky Parent en vend une dizaine par an. Il nous montre une Ural Classic réservée par un client. Pour rejoindre le mythe, il faudra débourser entre 17 000 et 19 500 euros, sans compter les nombreux accessoires de per- sonnalisation. Les plus barou-

Les Alsaciens sont plus qu’ailleurs attirés par la moto et il a réa- lisé beaucoup de ventes en participant à des salons spéciali- sés. “Certains se tour-

de technologie. “Nous avons affaire à un moteur bi-cylindre à plat de 750 cm³, déve- loppant 50 chevaux et conçu dans les années 1960” , s’amuse-t-il.

“Il faut être attentif à la conduite.”

D’inspiration BMW, ce moteur fonctionne beaucoup sur le cou- ple. La clientèle est essentiellement

nent vers une Ural neuve au look rétro incomparable plutôt que de restaurer une vieille BMW qui va leur coûter très cher” ,

La marque est le symbole d’un monde soviétique révolu.

Made with FlippingBook flipbook maker