Journal C'est à dire 272 - Mai 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

La vie de château pour le Prince Nicolas Guedroïtz Maîche Bien que dépositaire d’une histoire séculaire, le Prince propriétaire du château Montalembert à Maîche se sent bien dans son époque.

faut une famille aussi folle que la nôtre pour continuer, les gens riches aujourd’hui n’achètent plus ce genre de maison” , regrette Nicolas Guedroïtz. Avant qu’il n’investisse les lieux, du temps de son grand-père, le domaine était fermé. “J’aime bien le partager et l’ouvrir aux gens qui souhaitent le visiter et en parler” , déclare-t-il. C’est donc tout naturellement qu’il s’est tourné vers l’activité de chambre d’hôtes. “Je suis devenu aubergiste princier” , plaisante-t-il. Quatre cham- bres de plus de 40m² ont été aménagées avec tout le confort possible dans un standards des hôtels d’aujourd’hui” , ajoute Nicolas Guedroïtz. “J’aime par- tager ma passion aux autres. C’est une aventure qui marche parce qu’il y a une symbiose entre cette maison et mon caractère” , constate-t-il. En bon chef d’entreprise, le Prince ne manque pas de mentionner les excel- lentes notes et commentaires qu’il obtient sur les sites de réservation. Il attend également la fin de la crise sani- taire pour accueillir à nouveau des mariages dans le cadre somptueux des pièces de réception du château. “Cette activité me permet d’échanger avec des gens que je n’aurais jamais rencontrés” , constate le Prince. Il est en revanche assez pessimiste sur l’évolution de la société. “Oui, je suis un nanti, mais je suis inquiet de l’écart qui se creuse entre les plus aisés et les plus pauvres, favorisant partout le développement des extrêmes” , conclut le Prince Nicolas Guedroïtz. n Ph.D. décor qui respire les temps anciens. “Cela a fonctionné tout de suite avec les clients suisses qui ne connaissent pas chez eux le concept Relais & Châteaux et les voyageurs fatigués des

É difié en 1524, le ChâteauMon- talembert d’une surface de 2 000 m² dispose d’un parc de 9 hectares. “Enfant, j’y pas- sais une grande partie de mes étés et il y a une douzaine d’années, j’en ai hérité” , confie le Prince. Il réside à Bruxelles, mais ces derniers mois, il s’est confiné àMaîche. “J’y venais assez souvent et ne ratais jamais la saison des grenouilles. Le temps est venu pour moi de vivre ma propriété et d’y passer plus de temps, bien que mes enfants et mon épouse adorent voyager” , déclare- t-il. Il y a toujours quelque chose à faire dans une propriété comme celle-ci et

le jardinage et l’entretien sont ses hob- bies. “En grattant dans la cour, sous les graviers et la terre, j’ai découvert les pierres de pavement originales du XVII ème siècle” , s’enthousiasme-t-il. Il

est ravi d’apporter sa contri- bution à l’histoire familiale, se considérant comme un maillon d’une longue tradi- tion. Mais la D.R.A.C. (Direction

“Je suis devenu aubergiste princier.”

Régionale des Affaires Culturelles) est venue s’ingérer dans les travaux. “ Ils exigent un permis de construire pour décaisser dans la cour, pourtant je ne fais qu’embellir et apporter un plus à cette maison” , s’étonne le Prince. “ Il

Le Prince Nicolas Guedroïtz à l’arrière du château.

Une des chambres du château.

Recyclerie “Re Bon” : un modèle vertueux La réinsertion professionnelle et le bénévolat sont les deux piliers de la structure, illustration parfaite de l’économie sociale et solidaire. Elle a ouvert ses portes. Maîche

L a crise sanitaire a retardé de quelques mois la finalisation du projet. “Nous acceptons les dépôts d’objets depuis plu- sieurs semaines et nous sommes ouverts depuis le 19mai” , déclare Céline Renaud, responsable du site. Une douzaine de bénévoles actifs avaient préparé les lieux. “Nous avons récupéré du matériel et Bandelier. Il s’est impliqué dans le projet depuis 2015. “J’ai tou- jours été convaincu par l’idée de collecter et de remettre en état des objets pour leur donner une seconde vie” , ajoute-t-il. “Le fait de partager les connaissances des uns et des autres pour aider à la réinsertion est aussi un de mes engagements” , note Fran- çois. Le rôle des bénévoles est vital. “Nous souhaitons aller plus loin mis en place les étagères de présentation, les cabines d’essayage, l’en- caissement et une cuisine dans la salle de convivia- lité” , précise François

dans la valorisation et leurs com- pétences sont essentielles” , précise Céline Renaud. “Re Bon” doit aussi être une plateforme de sensibilisation à l’environnement auprès du grand public.Des acti- vités seront donc mises en place régulièrement : “Repair café”, relookage de meubles ou de tex- tiles, participation à des mani- festations régionales, expositions, conférences… “Nous serons d’ail- Enfin les bénévoles ont un rôle à jouer dans la gouvernance de la structure et l’animation des diverses commissions. “J’encadre les salariés sur les différents postes de travail et j’essaie de développer leurs compétences” , déclare Flavie, accompagnatrice socio-professionnelle. Les salariés en insertion sont recrutés pour une période de 4 à 24 mois. “Nous devons travail- ler sur le savoir-faire mais aussi leurs présents en septembre prochain au Festival des Solutions Écologiques organisé par la Région Bourgogne-Franche- Comté” , ajoute Céline.

Émilie, salariée, avec Flavie, encadrante.

de carrière commerciale dans lesVosges, elle a atterri àMaîche pour des contrats d’intérim à la semaine. “Je suis au chômage depuis juillet 2019, j’ai totalement perdu ma confiance et ma sta- bilité financière” , regrette-t-elle. “C’est l’assistante sociale qui m’a dirigée vers la recyclerie. ça se passe très bien avec un bon esprit d’équipe” , note Lydie. La balle est désormais dans le camp des habitants de la com- munauté de communes afin de participer par leurs dons et leurs achats à la réussite de ce beau projet. n Ph.D.

sur le savoir être” , précise-t-elle. Ils sont donc évalués individuel- lement pour connaître leurs freins à l’emploi et trouver des solutions adéquates. “Après plu- sieurs jobs, j’ai connu trois années de chômage et je suis au R.S.A. (565,34 euros mensuels pour une personne seule) depuis un an” , déclare Émilie (23 ans), nouvel- lement recrutée à la recyclerie. “C’est une vraie chance pour reprendre confiance en moi et retrouver un vrai rythme de vie. Le travail me plaît et j’ai hâte de m’initier à la vente” , ajoute- t-elle. Quant à Lydie, après 30 années

“Reprendre confiance en moi.”

François Bandelier dans le magasin.

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