Journal C'est à dire 271 - Mars 2021

R E T O U R S U R I N F O

Restos du cœur : la campagne d’été envisagée avec sérénité grâce aux dons

Le lycée de Morteau à l’honneur dans le New York Times

ÉDITORIAL

Paulette Même ceux qui n’avaient jamais croisé son chemin ni son regard se prennent à parler d’elle comme d’une femme exceptionnelle, c’est dire ! Ceux qui l’ont connu intimement gar- dent sans doute pudiquement pour eux l’insondable douleur d’avoir perdu un être irremplaçable. Nous n’avons pas eu ce privilège de la proximité, mais l’actualité politique et sociale nous a régulièrement donné l’occasion de la rencontrer, de discuter parfois assez longuement avec cette femme dont le charisme ne passait pas par le physique ni par une élocution savante, encore moins par une volonté de dominer son interlocuteur. Paulette Guinchard avait cette faculté toute naturelle à imposer sa présence dans une salle par un simple “bonjour” voire une banale réflexion sur la météo du jour. Ensuite, on comprenait vite que der- rière les atours simples d’une fille de l’heureuse campagne des pre- miers plateaux du Doubs se cachait une sensibilité complexe doublée d’une connaissance intime des dos- siers qu’elle empoignait. L’empathie était évidemment une de ses carac- téristiques, elle l’ancienne infirmière en psychiatrie qui a appris à percer les contours tortueux de l’âme humaine pour ensuite, dans une car- rière politique brillante, loin du par- cours policé des diplômés de l’E.N.A., empoigner la cause de la vieillesse comme personne avant elle. Son combat essentiel a été de faire du troisième, voire du quatrième âge, un pan intact de la vie d’un citoyen. Son ultime combat, Paulette Guin- chard l’a consacré à la souffrance physique et psychologique des per- sonnes en fin de vie. On peut gloser éternellement sur l’impact que peut avoir, notamment auprès des proches, la décision radicale de recourir au suicide assisté avec ce compte à rebours morbide qui vous rapproche chaque jour un peu plus de la fin programmée, et trouver cette pratique choquante. Mais c’est sans doute bien un dernier choc que notre ancienne élue locale a voulu créer dans l’opinion par ce geste de courage. Aussi bien pensée que soit la loi française actuelle en matière de fin de vie, elle mérite sans doute d’être complétée à la marge et que l’on rouvre sans tabou ni barrière idéologique ce débat crucial. n Jean-François Hauser

P lusieurs mois après un premier article élogieux sur les formations horlo- gères dispensées au Lycée Edgar Faure de Morteau, Vivian Morelli, du New York Times, a repris contact avec des étu- diantes, pour rédiger un article paru le 8 mars dernier, à l’oc- casion de la Journée de la femme. La journaliste du quo- tidien new-yorkais a souhaité recueillir le ressenti de plusieurs étudiantes dans ce milieu majo- ritairement masculin. Des étu- diantes de l’École technique de la Vallée de Joux en Suisse et

de l’École de bijouterie Hiko Mizuno de Tokyo ont également été interviewées. “Il en ressort que de plus en plus de filles intègrent les formations horlo- gères. Elles représentent aujourd’hui un tiers des effectifs alors que par exemple, en 1995, le programme Mizuno au Japon ne comptait aucune fille” note le quotidien new-yorkais. Selon la journaliste, la majorité d’entre elles pensent qu’elles ne sont ni moins bonnes, ni meilleures que les garçons dans ce domaine car leurs compé- tences sont identiques. Elles

reconnaissent que certains cli- chés persistent encore parfois sur les filles mais, aujourd’hui, elles osent plus. “Les change- ments sociétaux leur ont donné plus de confiance en elles et l’école doit encourager cette évolution” observe Florence Burger, la proviseure du Lycée Edgar Faure. Émilie Détouillon, qui terminera sa formation de 7 années au lycée Edgar Faure en juin pro- chain, reconnaît que les filles “sont facilement jugées sur leur apparence, leur façon de s’ha- biller, de se maquiller ou pas.” Elles sont “généralement consi- dérées plus délicates et plus fragiles” ajoute l'étudiante. Elles doivent aussi “travailler plus dur pour que leur travail soit reconnu et pris au sérieux.” Émilie espère qu’il y aura de plus en plus de femmes horlogères. À l’issue de sa formation au lycée Edgar Faure, la jeune fille envisage de poursuivre sa for- mation en techniques de déco- ration. Elle aimerait aussi voya- ger et si elle a l’opportunité de travailler à l’étranger, elle le fera. L’article du New York Times est paru dans son édition du 8 mars. n

L a campagne d’hiver des Res- tos du cœur s’achève. “La période des fêtes a été riche en gestes solidaires qui nous sont allés droit au cœur” témoignent les bénévoles deMorteau. Ils adres- sent leurs remerciements “au res- taurant “le Rusch” pour son action “un repas commandé, un repas offert aux Restos du cœur”, aux organisateurs et aux participants à l’opération “les boîtes du cœur”, au Père Noël surprise, aux profes- seurs et aux élèves du collège Bou- quet.” La collecte nationale du 6 mars dernier a été fructueuse malgré le contexte, si bien que la campagne d’été est envisagée avec sérénité. “Nous tenons à remercier les dona- teurs, les magasins partenaires que sont Aldi aux Fins, Bi1et Lidl à Vil- lers-le-Lac, Carrefour, Casino, Inter- marché, Lidl et Netto à Morteau, Emmaüs, la M.J.C., l’Association Culturelle et Cultuelle du Val de Morteau, tous les bénévoles d’un

jour et les bénévoles réguliers” poursuit Michèle Seigne, animatrice du centre. Les inscriptions à la campagne d’été débutent. Elles se feront deux façons : pour les familles accueillies cet hiver, aucune démarche n’est demandée sauf s’il y a des chan- gements dans leur situation. Les nouvelles familles doivent déposer dans la boîte aux lettres du local (derrière La Poste à Morteau) les justificatifs de ressources : avis d’imposition, salaires ou indemnités de chômage ou justificatifs C.A.F., et quittance de loyer. Sans oublier les noms, prénoms et dates de naissance de chaque membre de la famille, l’adresse et le numéro de téléphone pour leur donner ren- dez-vous. Les distributions débu- tent mardi 6 avril et vendredi 9 avril sur rendez-vous, à partir de 14 heures. n Renseignements, bénévolat : 03 81 67 46 69 L’accueil de nuit également, avec deux petites chambres à disposi- tion pour les accueils d’urgence. La boutique de vêtements “ouverte à toute personne qui le désire” précisent les bénévoles mortua- ciens. Le Secours catholique gère également un accompagnement à la scolarité pour les enfants en difficulté et enfin un accueil Famille- Vacances qui permet à des enfants issus de milieux précaires d’être accueillis dans des familles pour un séjour de trois semaines en été. “Toutes ces missions représentent un immense ouvrage pour peu d’ouvriers !” notent les responsa- bles qui sont toujours à la recherche de nouveaux bénévoles pour ren- forcer leurs équipes. n

Émilie Détouillon (à droite), étudiante en horlogerie à Morteau, a été interviewée par un journaliste du New York Times (photo R. Albertalli-N.Y.T.).

Le Secours catholique reste mobilisé E n raison de la pandémie, “et pour préserver nos fidèles bénévoles, nous n’avons pas

pu cette année effectuer le S.O.S. hiver par un passage aux domiciles des habitants du secteur. Malgré tout, afin de poursuivre le soutien aux personnes en difficulté de notre secteur, nous invitons les personnes qui souhaitent continuer à nous soutenir à déposer ou envoyer leurs dons au 11, avenue Charles de Gaulle à Morteau” notent Étienne Jeanningros et Lucien Chopard, respectivement respon- sable et trésorier du Secours catho- lique du Val de Morteau. Depuis un an, les 16 bénévoles de Morteau poursuivent les diffé- rentes missions du Secours catho- lique : l’accueil de jour chaque samedi de 9 heures à 11 h 30 dans ses locaux situés vers la Chapelle.

Renseignements complémentaires au 06 81 45 38 03.

E-mail : redaction@publipresse.fr Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Contact commercial : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Frédéric Cartaud, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Philippe Duprez. édité par Publipresse Médias - 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. : 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1275-8825 Dépôt légal : Mars 2021 Crédits photos : Càd, L.A.C.I.M., R. Albertalli-N.Y.T. Mots fléchés : Jean-Marie Steyner.

Malgré la pandémie,

les bénévoles poursuivent leurs actions (photo d’illustration D.R.).

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