Journal C'est à dire 270 - Février 2021

L E P O R T R A I T

Pauline, l’art et la manière d’enchanter la vie des autres La chanteuse de Villers-le-Lac Pauline Silvant sort un second album, réussi et mélodieux, qu’elle a mûri au fil d’un voyage en Australie financé en partie en jouant dans la rue. La jeune femme lance également une plate-forme numérique pour promouvoir les artistes locaux sans contrepartie. Villers-le-Lac

P auline : une artiste dotée de plusieurs cordes à sa guitare. C’est le style de chan- teuse qui donne la patate, une jeune femme débrouillarde qui chante dans les rues enAustralie pour se payer la fin de son voyage, enchaîne les petits bou- lots, dort dans sa voiture pour se rendre de ville en ville. C’était il y a cinq ans. La première fois qu’elle a osé s’installer à l’inter- section d’un boulevard avec sa guitare et son harmonica, elle avoue s’être faite violence…pour finalement récupérer 17 dollars. Un butin pas si ridicule en une de Maîche, désormais établie à Villers-le-Lac, est une musi- cienne accomplie, douée, à l’écoute des autres, qui ronge son frein comme l’ensemble des artistes en cette période sans concerts. Pour garder le lien avec le chant et ses “fans”, Pauline a publié sur le réseau social Face- book des reprises de chansons de Disney en novembre dernier. Ce fut un succès. Ce voyage qui l’a conduite en terre australienne de 2015 à 2016 après une rup- ture amoureuse est le départ d’une “nouvelle” carrière, un road-trip qui lui a “ouvert les yeux” juge-t-elle. Terminé le ton mélancolique du premier album “Poussière d’étoile” sorti en 2014. Écouter le nouvel album“Conti- nue !” réalisé en autoproduction journée et une expé- rience inoubliable qui l’a fait grandir. “La rue, c’est la scène la plus for- matrice” dit-elle. La chanteuse originaire

monde sans armes, ou encore avec Floriane Ravey pour l’ar- rangement batterie de la chan- son “Enfants des océans”. Originaire de Maîche, Pauline est née dans une famille demusi- ciens. Son papa, Emmanuel, est accordéoniste. Samaman, Cécile, est guitariste-chanteuse, sa sœur Claire est également tombée dans lamarmite. Son petit frère, lui, travaille dans le son. Chez les Silvant, on vit la musique à 200 %. Pauline la conçoit comme un élément qui rapproche les individus : “J’aime faire des ren- contres ! Les gens sont comme des étoiles sur mon chemin qui renforcent la lumière intérieure” poursuit l’artiste qui a lancé en janvier “Pauline & Friends”, un site Internet mettant en valeur les artistes locaux. “C’est un moyen de donner plus de visibi- lité aux acteurs culturels en ces temps de crise car je crois au sys- tème d’entraide et dans unmonde comme celui dans lequel nous sommes actuellement, il est à mon avis plus que nécessaire de redoubler d’humanité et de bien- veillance” , témoigne la Franc- Comtoise. Utopique ? Pas tant que cela. C’est Cécile, sa maman, qui a inauguré cette plate-forme d’en- traide, une maman qui depuis 2013 propose une animation musicale bénévole, une semaine sur deux pour les résidents de l’E.H.P.A.D. de Maîche, activité qu’elle amise sur pause en raison de la crise sanitaire. Chez les Silvant, la musique adoucit les mœurs et aide son prochain. n E.Ch.

et enregistré au studio Phoebus à Maîche par Loïc Moity, c’est prendre conscience de sa créa- tivité. L’écriture, la composition, le chant, la guitare, le piano et le didgeridoo font partie des gammes qu’elle maîtrise, aux- quelles il faut ajouter le dessin, la peinture, le son, voire le cinéma. La jaquette de son deuxième album a été pensée, conçue et dessinée par la jeune femme.Une façon d’avoir lamain sur “son” bébé, tout en limitant les coûts. “Pauline travaille beau- coup et je suis fier d’avoir par- ticipé à son projet, témoigne Loïc Moity, responsable du studio d’enregistrement. Nous avons passé de nom- breuses heures pour trou- ver les meilleures sono- rités et je pense que l’on a sorti le meilleur de ce que nous pouvions faire” juge le professionnel. Professeure d’anglais dans un établissement en Suisse, la chan- teuse se concentre sur la musique depuis un licenciement économique du fait de la pan- démie. Le clip de sa chanson “Fais le bon choix” enregistré par la société “Les Films de Maud et Anne” est magnifique. Il met en avant les paysages du Haut-Doubs avec les tourbières du Russey, les gorges du Doubs. Le message : préservons l’envi- ronnement. Parmi les titres de l’album, cer- taines chansons ont été co-écrites avec sa maman comme “Yolanda”, texte du refrain tiré du discours de la petite-fille de Martin Luther King pour un

La main tendue aux autres.

Pauline Silvant, auteure- compositrice,

sort un second album très folk.

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Pauline fait passer des messages dans ses chansons, dont la préservation de l’environne- ment. Elle est ici dans une tourbière, au Russey.

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Album “Continue !” disponible à L’Encrier et à la Maison de la presse à Maîche, Biocoop et la F.N.A.C. à Morteau (14 euros) ou téléchargeable (9,99 euros) sur www.pauline-and-friends.com. Son clip “Fais le bon choix” est visible sur youtube.

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