Journal C'est à dire 270 - Février 2021

A G E N D A

Livre

Livre Robert Bouroult, sa vie, son œuvre C’est à un des peintres régionaux les plus talentueux que Denis Bauquier (lui-même peintre) consacre un livre dans lequel on retrouve près de 130 reproductions de tableaux et tout sur la vie de celui qui créa avec ses amis le salon des Annonciades.

Nicolas Leclerc récidive Après un premier thriller très remarqué, le Seuil édite le second polar du Haut-Doubiste d’origine Nicolas Leclerc, La bête en cage, qui a pour toile de fond les paysages de la montagne jurassienne. Captivant, comme le premier.

“ROBERT BOUROULT, SA VIE, SON ŒUVRE” Par Denis Bauquier Éditions Pagination

tures incontournables de la peinture comtoise. Cofondateur du Salon des Annonciades en 1924, il naît à Paris le 18 juin 1894 et décède à Nancy le 17 septembre 1975. En 1921, il rencontre Robert Fernier à l’école des Beaux-Arts de Paris. Ils deviennent amis et ce dernier

S amuel, éleveur laitier du Jura, accumule les dettes. Seule échap- patoire : s’associer avec son oncle et son cousin qui font passer de la drogue de la Suisse à la France pour le compte d’un réseau de trafiquants kosovars. Mais le soir d’une importante livraison, rien ne se passe comme prévu : le cousin n’arrivera jamais jusqu’à la ferme de Samuel. Lancés à sa recherche dans la montagne enneigée, l’agriculteur et son oncle le découvrent mort au volant de sa voiture pré- cipitée dans un ravin. Et le chargement de drogue s’est volatilisé… Quelqu’un amis lamain sur le pactole. Il va falloir rendre des comptes. Et retrouver le coupable de ce vol improbable. La paisible vallée engourdie par le froid polaire va bientôt s’embraser. Né en 1981 à Pontarlier, Nicolas Leclerc a quitté les montagnes du Haut-Doubs pour étudier l’audiovisuel et le cinéma. Il travaille aujourd’hui pour la télévi- sion. Après Le Manteau de Neige, premier roman très remarqué, il revient avec ce thriller très différent,mais toujours situé dans le Jura. n La vallée engourdie par le froid va bientôt s’embraser.

S i l’on veut définir et placer la peinture de Robert Bou- roult dans une catégorie bien particulière de créa- teur, on dira que son style est figu- ratif. “Mais en réalité, avec ce pein- tre, on ne peut pas se contenter de cette définition minimaliste” com- mente Denis Bauqier qui vient de

sortir son ouvrage consacré au pein- tre régional. “On trouve dans les toiles de Robert Bouroult, un caractère solitaire et difficilement influençable, mais éga- lement sa sensibilité et sa délicatesse” ajoute M. Bauquier. Robert Bouroult est l’une des signa-

l’invite à venir découvrir le Haut-Doubs. Très vite, Robert Bouroult est séduit par les paysages francs-comtois. Il y voit une source d’inspiration

Ses thèmes de prédilection : les paysages du Haut-Doubs.

sans limite. C’est en 1924 que pour Robert Bouroult et ses amis pein- tres, Robert Fernier, André Chari- gny et par la suite André Roz, va commencer l’aventure des Annon- ciades. À partir de 1927, leur expo- sition prendra le nom de “Salon des Annonciades”, désigné commu- nément “Les Annonciades”. Tout au long de sa carrière, les thèmes de prédilection de Robert Bouroult furent les paysages du Haut-Doubs. D’ailleurs, lors de ses nombreuses expositions à Besan- çon, à Pontarlier et en Suisse, la plupart de ses tableaux représen- taient notre région. “Le style Bou- roult, c’est une identité de créateur affirmée” résume Denis Bauquier qui lui rend un bel hommage à tra- vers ce livre. n

Le peintre Robert Bouroult est le

créateur avec ses amis artistes

Originaire de Pontarlier, Nicolas Leclerc travaille pour la télévision à Paris (photo J. Panconi).

du célèbre salon des

LA BÊTE EN CAGE Nicolas Leclerc En librairie - 288 pages Éditions du Seuil

Annon- ciades.

Histoire “Les Bourbakis” ou l’envie de rétablir la vérité historique Publié aux éditions Cabédita, ce livre écrit par Gérard Tissot-Robbe et Paul-André Joseph se pose en référence historique des événements qui se sont déroulés il y a de cela 150 ans autour de la retraite de l’Armée de l’Est en Suisse, via le Haut-Doubs.

Doubs, a déjà écrit plusieurs livres his- toriques autour du Premier Empire, sa spécialité. “Au départ, je ne connais- sais pas grand-chose aux Bourbakis. Je me suis intéressé au sujet. J’ai effectué des recherches pour constater qu’il y avait beaucoup d’incohérences, de contradictions dans les livres et docu- ments traitant du sujet.” Il n’en fallait pas plus pour le motiver à débrous- sailler le vrai du faux. Mais pas question d’y aller seul. “J’aime beaucoup travailler à deux. Sur ce type de sujet, cela évite de s’égarer. L’autre vous ramène vite sur le droit chemin… de l’histoire.” Par relations interposées, il trouve de l’autre côté de la frontière un passionné des Bourbakis, Paul- André Joseph à qui il propose une col- laboration d’écriture. “La rencontre avec Gérard m’a convaincu qu’une recherche sur les événements liés à notre région commune pouvait être pas- sionnante et inédite. J’avais aussi envie d’approfondir un thème que je connais- sais surtout par la collection mais peu par les faits historiques.” Tope-là ! Nais- sance d’une nouvelle coopération franco-suisse pour réécrire dans le menu détail une autre page d’histoire franco-suisse.

L es faits, rien que les faits, en allant au plus loin des sources historiques disponibles, des recoupements laissant le moins de place aux approximations, des vérifications sur le terrain…C’est tout le sens de cet ouvrage lancé dans

le cadre du 150 ème anniversaire de la guerre de 1870-1871 marqué locale- ment par la retraite des 85 000 soldats de l’Armée de l’Est. Une écriture à quatre mains associant Gérard Tis- sot-Robbe et Paul-André Joseph. Le premier, agriculteur dans le Haut-

Extrait du tableau montrant le colonel Achilli blessé mortellement, peint en 1888 par le soldat E. Brunet du 44 ème de ligne. Ce dernier avait participé aux événements (collection privée).

alors que les chefs les plus méritants comme le colonel Achilli ou le com- mandant Ploton qui avait le comman- dement du château de Joux retrouvent la place qui leur est due.

L’ouvrage n’a rien d’un roman. Bien au contraire s’en félicite Gérard Tis- sot-Robbe. “Ce n’est pas “Heidi à la montagne” mais bien un ouvrage de référence historique sur les combats et le passage de cette armée en Suisse. Je pense qu’il sera difficile d’aller plus loin dans la précision des sources.” n

Table de communion de l’église de L’Auberson (Suisse voisine), offerte par des soldats soignés dans cet édifice en construction qui servit d’ambu- lance. Notez la fis- sure toujours visible sur le pied (photo D. Grand, Caligae).

L’ouvrage n’a rien d’un roman.

Les deux auteurs démontrent que les Prussiens au plus fort des combats n’ont jamais été en mesure de franchir le tour-

L’ouvrage se concentre notam- ment sur le déroulé des combats proches de la frontière, avec des recherches dans des archives

LES BOURBAKIS. Une page d’histoire franco-suisse Gérard Tissot-Robbe et Paul-André Joseph Éditions Cabédita

nant de La Cluse. Ils rétablissent aussi un bilan humain de cette bataille beau- coup plus modeste et réaliste que les estimations avancées jusqu’à présent. Le souci du détail. Ce récit s’attache également à décrire cette traversée du Jura.

peu ou jamais exploitées. Une question de méthodologie dans laquelle excelle Gérard Tissot-Robbe qui s’intéresse depuis des lustres aux grandes batailles napoléoniennes. Pas de langue de bois ni de faux-semblants. Les pseudo-héros locaux sont remis à leur juste rang

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