Journal C'est à dire 270 - Février 2021
V A L D E M O R T E A U
“Ce que réclament les parents d’Alexia Daval est honteux !” Morteau
Il y a tout juste 30 ans, le Mortuacien Claude Rommevaux vivait un drame : l’assassinat de sa fille. Les souvenirs et la colère remontent au moment où les parents d’Alexia espèrent toucher des centaines de milliers d’euros de dommages et intérêts. Réaction.
C’ es t à dire : Vous avez souhaité réagir à l’actua- lité des époux Fouillot qui réclament plus de 350 000 euros au titre du préjudice lié à la mort de leur fille Alexia. Cette pro- cédure vous choque ? Claude Rommevaux : Je suis évidemment choqué que ces per- sonnes osent monnayer la mort de leur fille. Ce que réclament les parents d’Alexia est honteux ! Jusqu’à réclamer 5 000 euros de plus pour le financement des obsèques, c’est indécent. Je res- pecte ces gens devant la douleur d’avoir perdu leur fille, mais se faire de l’argent sur le dos de leur gamine, ce n’est pas cela qui les rendra plus heureux, au contraire. Càd : Cet épisode vous replonge évidemment dans votre propre histoire. Votre fille Valérie a été assassinée le 27 janvier 1991, il y a tout juste 30 ans. La justice ne vous avait pas proposé répa- ration ?
C.R. : Il y avait déjà à cette époque un fonds d’aide aux vic- times. Ils nous ont proposé des dommages et intérêts,mais nous avons refusé. À quoi bon ? Ce n’est pas l’argent qui aurait fait revenir notre gamine. Le seul argent qu’on aurait pu retoucher, c’est suite à la vente de lamaison de notre fille. D’ailleurs, j’avais
qui tue une bécasse peut prendre trois ans ! Càd : Trente ans plus tard, il est évidemment impossible de refermer ces plaies ? C.R. : J’ai plusieurs fois voulu rendre moi-même justice à ma fille. J’ai pisté son assassin, il a porté plainte contre moi.
souhaité que la vente de cette maison soit reversée à l’A.F.M. pour le Téléthon. Finalement, cette maison est revenue à la famille de l’assas- sin…
Trente ans après, la douleur est évidem- ment intacte. Voir aujourd’hui des gens qui veulent se faire de l’argent sur le dos de leur fille assassi-
“Il n’y a aucun sentiment chez ces parents Fouillot !”
née me révolte. Il n’y a aucun sentiment chez ces parents Fouillot ! Alexia n’était même plus sous leur toit et leur res- ponsabilité, comment peuvent- ils réclamer ces sommes ? Après ce nouvel épisode des dommages et intérêts, ils vont forcément culpabiliser, c’est impossible autrement. Je pense que lameil- leure chose qu’ils puissent faire ensuite, c’est de quitter la région de Gray ! n Propos recueillis par J.-F.H.
Càd : L’assassin de votre fille avait été condamné à 10 ans de prison. Insuffisant à vos yeux ? C.R. : Il est sorti au bout de 5 ans et trois mois. Dans le verdict, il avait bénéficié de la circons- tance atténuante de “crime pas- sionnel”, une disposition qui n’existe heureusement plus de nos jours. 5 ans de prison pour un assassinat sauvage, évidem- ment c’est injuste. Un chasseur
Aujourd’hui âgé de 82 ans, Claude Rommevaux ne peut toujours pas pardonner à l’assassin de sa fille.
Médecins retraités, ils reprennent du service pour aider à la vaccination Morteau
patients duVal deMorteau accè- dent à la seconde injection. “C’est une affluence assez inespérée” commente le docteur Guy Cas- sard, depuis le box situé au cen- tre de la salle qui fait office de cabinet médical. En retraite depuis six mois, le médecin de Charquemont a accepté de prêter main-forte à ses collègues. “Je me suis proposé après avoir été sollicité par la pharmacie du Russey. Ma pré- sence permet à mes collègues en activité de se concentrer sur leur travail en cabinet” indique Guy Cassard, stéthoscope attaché autour du cou. Touché par la Covid il y a quasiment un an et hospitalisé, le médecin n’a pas hésité à venir aider les équipes médicales. Le docteur Michel Remonnay et le docteur François Rouxbe- dat, eux aussi jeunes retraités, en ont fait de même. Participent également les docteurs Gondy, Bettex, Cueney et Joliat. “On les remercie pour cette mobili- sation, ainsi que les infirmièr(e)s” , témoigne Léa
Au centre de vaccination de Morteau, des médecins à la retraite prêtent main-forte aux équipes en place. Entretien avec l’un d’eux, le docteur Guy Cassard.
A u centre de vaccina- tion de Morteau, salle de l’Escale, l’organi- sation est huilée mais
tributaire, comme tous les cen- tres français, des livraisons de doses par les agences régionales de santé. Depuis le 5 février, les
Le docteur Guy Cassard travaille en collaboration avec Aline, Jocelyne, Carine, infirmières.
Jocelyne, infirmière libérale au Russey est un des premiers pro- fessionnels de santé à avoir reçu la deuxième dose du vaccin Pfi- zer. Un soulagement pour elle : “On se sent plus léger, dit-elle avec le sourire.Mais on continue à faire attention.” De 9 heures à 18 heures, le doc- teur Cassard peut examiner jusqu’à une centaine de per- sonnes. “Il existe ici une très
bonne organisation” tient à rap- peler celui qui n’a pas encore été vacciné. Et pour cause : depuis sa première contamina- tion il y a un an, son organisme fabrique toujours des anticorps. L’arrivée de nouvelles doses pro- mises par le Premier ministre début février est attendue de pied ferme. Les professionnels duVal de Morteau sont prêts. n E.Ch.
sier médical, les indications et les contre-indications. Celam’est
Brisbard, coordina- trice du centre de vac- cination. Le rôle des médecins est de déterminer si une personne peut ou non recevoir une dose
arrivé par exemple de refuser une vaccina- tion à une personne car elle suivait une chi- miothérapie” témoigne le praticien également là pour délivrer des
“On les remercie pour cette mobilisation.”
conseils. Même vacciné, il faut en effet respecter les gestes bar- rières.
du vaccin Pfizer, Moderna, et peut-être un autre d’ici quelques semaines. “On regarde leur dos-
Carine vaccine un patient. Il reçoit la deuxième dose du vaccin Pfizer.
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