Journal C'est à dire 270 - Février 2021

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

L’entreprise Léon Jaccard se diversifie dans le masque chirurgical L’Auberson

Touchée en 2020 par une baisse de son activité décolletage, l’entreprise dirigée par Patrick Vouillot et son neveu Sébastien à L’Auberson, à côté des Fourgs, a investi dans une unité de production de masques chirurgicaux qui répondent aux normes les plus strictes.

Léon Jaccard S.A. ou l’adaptation permanente l 1926 : Léon Jaccard ouvre un atelier de fabrication de pièces pour les boîtes à musique puis il transmet l'entreprise à ses enfants qui poursuivent l’activité et se diversifient dans l’embou- tissage l 1989 : Vente de Jaccard S.A. à Fritz Hess qui développe l’ac- tivité décolletage l 2002 : Arrivée de Patrick Vouillot au poste de directeur. l 2007 : Acquisition d’une machine d’assemblage automa- tique pour le marché médical et d’une nouvelle presse pour le marché de l’outillage l 2009 : Investissement à partir de 2009 dans les premières machines à commande numé- rique l 2016 : rachat de l’entreprise par Patrick Vouillot et son neveu Sébastien Vouillot l 2020 : diversification dans une unité de fabrication de masques chirurgicaux

T oute crise ouvre des opportunités pour qui sait les saisir. Encore faut-il savoir se remet- tre en question. Spécialisée dans le décolletage et l’emboutissage, l’entreprise Léon Jaccard produit des pièces de haute technologie pour l’horlogerie, la connectique, l’outillage, le médical, l’aéronau- tique. “À cause de la situation sanitaire, on a subi une perte rappelle Patrick Vouillot entré dans l’entreprise en 2002 pour la racheter en 2016 en faisant le choix de l’automatisation. D’abord actionnaire, son neveu SébastienVouillot l’a rejoint en 2018 en vue de lui succéder dans quelques années. C’est lui d’ail- leurs qui suggère à son oncle de se lancer dans cette diversifica- tion pour le moins audacieuse. S’ils maîtrisent la production industrielle de pièces de préci- sion, ni l’un, ni l’autre n’ont d’activité de l’ordre de 30 %. Ce ralentis- sement est lié à une baisse des com- mandes surtout sur la partie décolletage” ,

et son neveu tenaient à rester dans ce qu’ils maîtrisent le mieux, à savoir le haut de gamme. Résultat : le masque sorti de l’atelier de L’Auberson répondant aux certifications les plus exigeantes, qu’elles soient sanitaires ou techniques. “On a obtenu le label Swiss Made. C’est un gage de garantie supplémen- taire reconnu dans tous les pays. On veut s’inscrire sur le long terme. On suppose et on espère aussi la fin rapide de l’épidémie. Pour autant, l’usage du masque pourrait perdurer dans certaines situations. On a vu l’efficacité de cet objet face aux autres mala- dies virales pratiquement inexis- tantes cet hiver.” Entre l’idée du projet et la pro- duction du premier masque en novembre dernier, huit mois se sont écoulés.Cette diversification a généré la création de cinq emplois à temps partiel, portant à 13 l’effet de l‘entreprise “On peut produire 25 000 masques par jour avec la possibilité d’aller jusqu’à 1 million par mois en mobilisant deux équipes si néces- saire” , complète PatrickVouillot.

jamais travaillé sur ce type de produit. L’idée est lancée. Où ? Quand ? Comment ? “Il restait un étage inutilisé qui servait autrefois d’atelier mécanique. On a tout rénové en faisant appel à des artisans de L’Auberson et de Sainte-Croix. C’était un gros chantier qui aboutit à l’aména- gement d’un laboratoire répon- dant aux exigences de la fabri- cation de masques chirurgicaux” , explique Patrick Vouillot. licité l’assistance de G.M.B. Ser- vices, une entreprise de conseil en ingénierie basée dans laVallée de Joux qui nous a accompagnés sur la mise en marché de pro- duits médicaux” , poursuit Sébas- tienVouillot qui a pris en charge cette unité de diversification totalement indépendante des deux autres activités de Léon Jaccard. “On a trouvé en France une machine neuve et la matière première.” Quitte à se diversifier, le patron L’emplacement étant réglé, passons à la méthode et au choix dumatériel. “On a sol-

Sébastien Vouillot et son oncle Patrick Vouillot, les deux associés à la tête de l’entreprise Jaccard S.A. située à L’Auberson (à côté des Fourgs), ont choisi de se lancer dans cette diversification chirurgicale au printemps dernier.

L’entreprise a déposé sa marque : A.T.J. Swiss.

L’entreprise a déposé samarque - A.T.J. Swiss comme Auberson Technologie Jaccard Swiss. Les masques sont commercialisés en direct où avec des partenaires commerciaux. “On travaille avec des commerces, des pharmacies, des communes, des hôpitaux voire des institutions politiques comme le conseil vaudois.”

Toujours à la recherche de nou- veaux clients, les deux associés, riches de cette expérience inédite sont aujourd’hui prêts à étudier toute proposition conforme à leur capacité de production et leurs exigences de qualité. n F.C.

Infos sur : atjswiss.ch

Emploi 320 emplois supprimés chez Jonhson et Jonhson ? La nouvelle concernerait les sites de Neuchâtel et Marin à l’horizon 2022.

La MFR a le vent en poupe ! Depuis décembre 2019, la Maison familiale rurale est devenue CFA. Elle dispense dorénavant ses formations en stage ou en apprentissage. Epaulé par l’équipe pédagogique et le conseil d’administration, le binôme Anne-Sophie BUZY PERRET, directrice et la Présidente Bernadette LAMBOLEY, ont lancé plusieurs chantiers cette année.

C’ est une nouvelle qui a “surpris” le conseil- ler d’État neuchâte- lois Jean-Nathanël Karakash, en charge de l’éco- nomie. Dans un contexte de crise sanitaire, le groupe medtech américain Johnson and Johnson envisage de supprimer 320 postes sur ses lignes de produc- tion de Marin et de Neuchâtel entre la mi-2022 et la mi-2023. Il l’a annoncé début février. Des consultations ont été lan-

L a MFR s’est engagée dans une démarche de labellisation RSO Lucie 26000. Cette labellisation a deux points d’ancrage : légi- timité de nos pratiques en lien avec les besoins du ter- ritoire, en garantissant la qualité de nos formations et l’autre point d’encrage, la certification Qualiopi, obli- gatoire pour les centres de formation. Cette certification a été obtenue en décembre 2020, reconnaissance de la qualité de nos pratiques pédagogiques et notre accom- pagnement. Malgré le contexte sanitaire, les objectifs prévus pour la rentrée ont été atteints. L’ou- verture de nos 2 nouvelles formations s’est effectuée : Le Bac Pro Aménagements Paysagers et le CAP Equipier Polyvalent du Commerce. Le travail avec nos partenaires (maitre de stage et d’appren-

P U B L I - I N F O R M A T I O N

cées avec les représentants du personnel et les salariés chez Ethi- con S.A.R.L., Ethi- con Women’s Health and Uro- logy S.A.R.L. et

La firme emploie 4 000 salariés en Suisse.

tissage) est essentiel afin de permettre aux jeunes de développer leurs compétences et nous tenons à les remercier pour leur engagement. Le développement de nos for- mations adultes a également été un enjeu majeur. Le par- tenariat avec les centres de formation du territoire, le GRETA du Haut Doubs, la MFR La Roche du trésor, le

MFR de Pontarlier, et les par- tenaires sociaux s’est inten- sifié dans le cadre du DAQ “Dispositif en Amont de la Qualification”, dispositif financé par la région et l’Eu- rope. La MFR a encore plein d’au- tres projets en tête : refuge LPO, chantier nature, Eras- mus, nouvelles formations… Rien ne peut nous arrêter ! n

Medos S.A.R.L. La firme emploie près de 4 000 salariés dans toute la Suisse, dont de nombreux frontaliers, sur 12 sites helvétiques. Cette annonce est d’autant plus surprenante que le laboratoire a déposé une demande d’autorisation condi- tionnelle de son vaccin contre la Covid. Le syndicat Unia a de son côté dénoncé les méthodes du groupe de vouloir s’affranchir des règles du travail en Suisse. Il deman-

Le site du Locle n’est pas concerné par ces annonces.

dait l’intervention du Conseil d’État. Dans la balance, il était notamment question de l’accès

aux indemnités de départ qui pourraient échapper aux sala- riés, même les plus anciens. n