Journal C'est à dire 270 - Février 2021

Un résultat perdant-perdant selon l’opposition Bilan Cinq ans après sa mise en œuvre, l’opération de fusion des régions ne convainc toujours pas l’opposition de droite qui a dressé un sévère réquisitoire d’une opération qu’elle juge largement contre-productive.

En tant que président de la commission des finances à la Région, Alain Joyandet

(à droite) dresse un réquisitoire

À quelques mois seule- ment des prochaines élections régionales - repoussées en juin au lieu de mars à cause de la crise sanitaire -, il est de bonne guerre de voir l’opposition s’agiter sur le thème de la fusion décidée en son temps par un gouvernement socialiste.Etmême siAlain Joyan- det ou François Sauvadet ne seront plus les chefs de file de l’opposition (c’est le L.R. Gilles Platret, maire de Chalon-sur- Saône qui défendra les couleurs de la droite républicaine), ils ont tiré leur propre bilan de l’opéra- tion fusion. Le premier grief de l’opposition régionale concernant la fusion des régions, c’est une “explosion” des dépenses de fonctionnement. “Alors qu’elles auraient dû se réduire avec la fusion, ces dépenses n’ont cessé d’augmenter, argu- mente le L.R. haut-saônois Alain Joyandet. Elles étaient de

292 euros par habitant en 2015. Elles sont passées à 353 euros en 2018 pour être aujourd’hui de 391 euros, soit une augmentation de 99 euros par habitant ou de 34 % en 5 ans. Elles sont supé- rieures à la moyenne nationale par habitant de l’ordre de 25 %” avance-t-il. L’opposant prend

“En octobre 2019, 7 cadres dédiés à l’ingénierie territoriale ont été recrutés. Quelques mois aupara- vant, c’était une trentaine de recru- tements qui avaient été effectués pour la réorganisation des services. De lamême manière, pour lamise enœuvre du plan de relance régio- nal, 37 personnes seront recrutées

sévère sur les bienfaits de la fusion (photo archive Càd).

Joyandet. Le territoire de l’ex-Franche- Comté a-t-il tiré les bénéfices de cette fusion ? Au contraire, cette fusion aurait été “pénalisante pour les Francs-Comtois” estime la droite, revenant sur une des premières décisions de lamajorité qui avait été d’harmoniser (à la hausse) les tarifs des cartes grises, un des seuls leviers fiscaux dont dispose la Région. Le tarif unitaire du cheval fiscal passa d’un coup de 36 à 51 euros pour les habitants de l’ancienne Franche-Comté, “pour un montant total d’impôts supplémentaires d’environ 20mil- lions d’euros par an. Pour laman- dature, c’est un prélèvement de près de 120 millions d’euros en plus sur les seuls foyers francs-

comtois” plaide la droite. La crise du Covid vient renforcer les doutes de l’opposition sur la gestion de la Région fusionnée. “Dans le budget 2021,M me Dufay a décidé d’inscrire des dépenses massives pour afficher une hausse des investissements de 37,8 % par rapport à 2020 ! L’appel massif à l’emprunt dans ces prévisions sur- réalistes ferait augmenter notre dette de 29,3 % d’un seul coup !” Cinq ans plus tard, l’opposition se pose la question de l’avenir de cette fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté. “C’est un autre sujet qui viendra bientôt dans les débats, j’en suis sûr,mais lemoment n’est pas venu. L’histoire pourrait bégayer…” estimeAlain Joyandet. n J.-F.H.

d’investissement de la Bourgogne- Franche-Comté ont été beaucoup plus faibles. Si elles avaient aug- menté avec la même dynamique, elles seraient aujourd’hui plus élevées de 50 millions d’euros, en rythme normal hors Covid.” L’im- pact de la crise sanitaire sur les finances régionales et le plan de relance de 100 millions d’euros voté par l’exécutif risquent également selon les élus de droite demettre àmal les prin- cipaux indicateurs financiers de la région fusionnée, “ qu’il s’agisse de la dette, de la capacité à la rem- bourser, de l’épargne brute comme nette. C’est la suite logique d’une gestion calamiteuse sur laquelle j’ai àmaintes reprises alerté depuis le début du mandat” juge Alain

l’exemple d’autres régions qui, selon lui, ont “réduit sensible- ment leurs dépenses de f o n c t i o n n eme n t : Auvergne-Rhône-Alpes,

dans le cadre de “contrats de projets”, pour un coût annuel de l’ordre de 1,771million d’euros” détaille M. Joyandet qui enfonce

“En tête des régions pour le nombre de fonctionnaires.”

le clou : “La Bourgogne-Franche- Comté est en tête des régions pour le nombre de fonctionnaires par habitant, avec un taux d’admi- nistration record de 0,14 % - le plus élevé de France.” Deuxième principal grief : le manque d’ambition en matière d’investissements. L’opposition estime que notre région “a pris du retard. En comparaison avec les autres régions, les dépenses

Ile-de-France, Hauts-de-France.” Logiquement, trois Régions gérées par la droite. Toujours par la voix d’Alain Joyan- det, l’opposition régionale fustige la “sensible augmentation de la masse salariale” de la Région. Pour illustrer ce constat, il se réfère à des exemples récents qui ont d’ailleurs déjà donné lieu à plusieurs passes d’armes au sein de l’assemblée régionale à Dijon.

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