Journal C'est à dire 270 - Février 2021

P L A T E A U D E M A Î C H E

Dans les coulisses du centre de vaccination Com’com du Pays de Maîche

I l semblait inconcevable aux élus et aux professionnels de santé locaux de ne pas offrir à la population ce ser- vice vital. L’A.R.S. (Agence Régio- nale de Santé) privilégiait les bassins de population de l’ordre de 100 000 habitants afin de limiter les coûts et la logistique d’approvisionnement. Les condi- tions hivernales de circulation et la première tranche d’âge concernée (les plus de 75 ans) ont permis de convaincre Joël Mathurin, préfet du Doubs et les services de l’État de cette urgence. Le centre de vaccination de Maîche a donc ouvert le 20 jan- vier dernier. La mise en place matérielle ne fut pas une mince affaire. “Les élus locaux avaient la volonté d’apporter le service et de le financer” , déclare Pierre Lièvremont, le directeur des ser- vices de la mairie de Maîche et de la C.C.P.M. “Lamutualisation À l’initiative du maire de Maîche et du président de la C.C.P.M., les habitants du plateau peuvent de faire vacciner à Maîche.

Joël Mathurin, Frank Villemain, Régis Ligier et Christine Bouquin lors de l’ouverture du centre.

patients disposant d’une ordon- nance de leur médecin traitant pour des pathologies multiples ou lourdes étaient susceptibles d’être vaccinées. “Les secondes injections sont assurées depuis le 18 février et l’arrivée prévue du vaccinAstra Zenecami-mars nous permettra de vacciner les personnels de santé et les pom- piers” , ajoute Marie Nézet. À l’usage, ce centre de vaccination à taille humaine satisfait les patients. Il y a peu d’attente, une véritable écoute, une bonne cir- culation et lesmédecins prennent leur temps avec les patients. Les élus et les professionnels de santé donnent avec cette initiative une belle image solidaire et dyna- mique de leur territoire. n Ph.D.

de nos moyens a parfaitement fonctionné” , poursuit-il. Trois agents d’entretien assurent un processus drastique d’hygiène deux fois par jour.Trois person- nels administratifs ont été recru- tés oumis à disposition pour les

n’avons eu aucun mal à réaliser les plannings” , assure Pierre Liè- vremont. La bellemécanique s’est enrayée fin janvier par manque de doses, comme partout en France. “Nous avons fermé quelques jours,mais

protocoles de traçabilité, la gestion des rendez- vous et l’accueil des patients. “Il s’agit d’un investissement impor-

l’arrivée du vaccin Moderna et la pression légitime des élus pour obtenir les doses néces- saires nous ont permis

Les usagers du centre sont satisfaits.

tant pour la communauté qui sera partiellement pris en charge par l’A.R.S.” , précise M. Lièvre- mont. Les doses vaccinales et les actes médicaux sont pris en charge par l’État. “La solidarité de notre territoire rural est exemplaire, les professionnels de santé ont tous répondu présents et nous

de reprendre le rythme de 150 injections par semaine”, note Marie Nézet (une trentaine de rendez-vous ont dû être reportés). Chargée demission pour le C.L.S. (Contrat Local de Santé), elle coordonne les centres de vacci- nation du Haut-Doubs. Jusqu’à mi-février, seules les personnes âgées de plus de 75 ans ou les

Un des premiers vaccinés.

Le projet de Communauté Professionnelle Territoriale de Santé avance Pays Horloger

Thierry Noël, un des initiateurs du projet et Marie Nézet, chargée de mission santé, dévoilent les contours de cette entreprise ambitieuse.

L e P.E.T.R. (Pôle d’Équi- libre Territorial et Rural) du Pays Horlo- ger dispose de compé- tences importantes entre autres dans le domaine de la Santé. Il regroupe les communautés de communes de Maîche et Saint- Hippolyte, du Plateau du Russey et du Val de Morteau (68 com- munes pour 47 000 habitants).

tier autour de Pontarlier a déjà été officialisée le 2 octobre 2020. Ce secteur était également par- tie prenante du Contrat Local de Santé signé avec l’A.R.S. (Agence Régionale de Santé) en 2018. “Le but est vraiment de travailler ensemble au service du patient et raisonner en termes de prise en charge d’une popu- lation d’un territoire et non plus en termes de patien- tèles attitrées” , administratif, notre spécialité bien française. Bien au contraire, il s’agit d’une opportunité pour apporter plus de coordination et d’efficacité au service des patients et faciliter le quotidien des professionnels. Un premier noyau dur de réflexion s’est développé malgré les difficultés liées à l’épidémie. “Une association présidée par M. Noël est née et les statuts ont été déposés” , poursuit Marie constate M. Noël. Il ne voit pas cette nou- velle structure comme une strate de plus au mille-feuille

“Le contrat local de santé (C.L.S.) signé en 2018 développe quatre axes impor- tants : renforcement des soins de proxi- mité, amélioration du

“Travailler ensemble au service du patient.”

Marie Nézet et Thierry Noël.

parcours de soins et prévention, influence de l’environnement sur la santé et coopération trans- frontalière” , explique Marie Nézet. “L’idée d’une Commu- nauté ProfessionnelleTerritoriale de Santé (C.P.T.S.) est de fédérer, à leur initiative, les profession- nels d’un même territoire et l’échelle géographique du P.E.T.R. nous semblait idéale” , ajoute Thierry Noël. L’entité du Haut-Doubs Fores-

plus en plus fréquents. Il ne reste plus qu’à officialiser la création, ce qui devrait aboutir dans le courant de l’année 2021. “Notre but est de faire travailler les gens ensemble au service du patient” , conclut Thierry Noël. n Ph.D.

certains, grâce à la réactivité et aux expériences des autres membres. La volonté de la C.P.T.S. du Pays Horloger est de fédérer unmaxi- mum de professionnels du médico-social sur le territoire. “Un des premiers objectifs sera

Nézet. “Dans ce type de structure, le passage de l’information est crucial et nous avons mis en place un groupe de discussion et de partage avec tous les adhé- rents” , ajoute Thierry Noël. Ce groupe permet déjà de trouver des solutions aux problèmes de

de faire connaître notre entité et de mettre en place des actions de prévention et de formation” , précise M me Nézet. Elle cite l’exemple d’une formation dis- pensée par un dermatologue aux professionnels de santé pour dépister les cancers cutanés de