Journal C'est à dire 270 - Février 2021

V A L D E M O R T E A U

Après la boutique, l’atelier repassage et couture Morteau Cinq mois après l’ouverture d’une boutique de seconde main dans les locaux du Centre Médico-Social, l’association Haut-Doubs Repassage finalise l’installation de son chantier d’insertion avec la mise en place d’un atelier repassage et couture.

“Nous proposons un service de couture”, note Carmen Girard en accueillant les premiers clients. La coordinatrice est ici en compagnie de Nathalie Brachet, à l’arrière-plan, la directrice de l’association.

“À la création de la boutique en octobre dernier, on était encore dans l’at- tente d’un conventionnement pour engager le chantier d’in- sertion dans sa globalité, c’est- à-dire en y adjoignant les acti- vités repassage et couture. Tout est désormais réglé et on peut

repassage et la gestion d’une fri- perie. Fondée en 1998 à Pontarlier, Haut-Doubs Repassage est venue ouvrir une “antenne” sur le Val de Morteau à la demande du Département du Doubs qui cherchait ainsi à pallier le manque de structures d’insertion sociale sur le secteur. Ce parte-

désormais fonctionner depuis le 2 février en proposant les mêmes services qu’à Pontarlier” , indique Nathalie Brachet, la directrice de Haut-Doubs Repassage. Pour mémoire, cette association accompagne dans le cadre de chantiers d’insertion des per- sonnes sur le chemin de l’emploi à travers des activités de couture,

ments et textiles qui peuvent être déposés à la boutique aux heures d’ouverture. “On réfléchit à l’idée de poser une benne à l’ex- térieur. On accepte tous types de textiles : nappes, rideaux, draps, linge de maison. Une partie des dons sert à la confection de nou- veaux accessoires de mode. On se développe actuellement dans l’up-cycling en reconditionnant des vêtements de marque qui nous ont été donnés et qui sont aussi vendus à la boutique mor- tuacienne” , précise Nathalie Bra- chet. n F.C.

nariat se traduit d’ailleurs par la mise à disposition de la bou- tique située 7, avenue Charles de Gaulle, faisant partie des locaux du CentreMédico-Social. Le chantier est donc opérationnel. Il

activité pressing utilisant un concept écologique. Nous propo- sons aussi un service de couture : ourlets, fermetures, accrocs et autres réparations” , complète

Carmen Girard, la coordinatrice qui supervise avec Natha- lie Brachet l’encadre- ment du chantier d’in- sertion mortuacien.

De nouveaux services domestiques.

accueille aujourd’hui quatre salariées en contrat d’insertion qui bénéficient d’un

encadrement professionnel et d’un accompagnement social. Pour les habitants du Val de Morteau, cela se traduit aussi par une offre de nouveaux ser- vices domestiques. “Les gens peu- vent nous apporter du linge à repasser et bientôt à laver car on proposera prochainement une

Un pilotage provisoire en atten- dant le retour du cadre technique préposé à cette mission. Comme à Pontarlier, Haut- Doubs Repassage fonctionne aussi sur la base de dons de vête-

Les locaux mortuaciens de l’associa- tion.

Haut-Doubs repassage 7 avenue Charles de Gaulle - Tel : 07 49 76 65 74

Les cloches Obertino Morteau tintent au son de l’incertitude Morteau

Fortement impactée en 2020 par l’annulation des concours et rendez-vous à cloches, l’entreprise mortuacienne avait retrouvé le sourire suite à la mobilisation orchestrée autour de la préservation de ce savoir-faire ancestral. Du sursis en espérant une rapide reprise d’activité.

L e retour des vaches au champ d’ici deux ou trois mois dissipera-t- il les doutes qui planent depuis plus d’une année sur l’avenir de l’entreprise Obertino Morteau ? “On est dans l’expec- tative” , reconnaît Siv-Chheng Tiv qui a repris cette entreprise en 2018. Non sans réussite. Très attentive à pérenniser un savoir-faire de haute volée entre-

foires-expositions et même des mariages et fêtes villageoises qui sont autant d’occasions pour offrir des cloches.” L’espoir dumaintien des comices s’est envolé à la fin de l’été. Un drame dans une entreprise qui réalise 47 % de son chiffre d’af- faires avec le monde agricole. C’est l’heure des premières déci- sions douloureuses mais néces- saires à la survie de l’entreprise

tenu au sein de la famille Obertino depuis des généra- tions, elle apportait des compétences com- merciales, en marke- ting et en communi-

qui accuse une forte baisse de son chiffre d’affaires en 2020. La cheffe d’entreprise se sépare de deux sala- riés au profil commer- cial en privilégiant la

“Cet élan de solidarité m’a bouleversée.”

L’appel au peuple a donné lieu à de nouvelles commandes fondues sous le sceau de la solidarité.

la solidarité sortent des ateliers de la rue de la Louhière. “Cet appel au peuple a généré une reprise d’activité qui va nous permettre de continuer à travail- ler jusqu’en mars.” Pour autant, Siv-Chheng Tiv ne masque pas son inquiétude. La générosité s’inscrit rarement dans la durée surtout quand il faut patienter plusieurs semaines avant de recevoir la cloche. Le rythme de la produc- tion artisanale n’est pas toujours compatible avec les envies immé- diates de la société du zapping.

Quid des commandes 2021 ? Le début de l’année est encore plus tristounet qu’en 2020. L’arrêt des visites pénalise aussi la pro- motion de l’entreprise et la vente directe. Siv-Chheng Tiv n’est pas franchement sereine.Même si elle tient à remercier tous ceux qui lui prêtent main-forte encore maintenant. “Il y a encore trop d’incertitudes à lever avant de reprendre confiance dans l’avenir. Peut-être devra-t-on poursuivre la cloche de la solidarité après mars 2021… ?” n F.C.

Si le monde agricole sait se mon- trer patient, ce n’est pas toujours le cas des particuliers qui se rétractent parfois aussi vite qu’ils se sont mobilisés. La situation tend donc à se com- pliquer d’autant plus que la fon- derie de cloches relève d’une catégorie de métier très peu sou- tenue par l’État. “Les prêts, c’est bien beau mais il faut toujours garder une marge de manœuvre pour parer à des pannes impré- vues” , poursuit la gérante aujourd’hui à la tête d’une équipe de dix salariés.

montre bien à quel point les gens sont attachés à la fonderie Ober- tino Morteau qui est reconnue depuis 2011 “Entreprise du Patri- moine Vivant” , apprécie Siv- ChhengTiv. Toutes les grandes chaînes de télé nationales débar- quent au 44, rue de la Louhière pour mettre en images cet art de la cloche et le besoin de le sauvegarder. L’heure de lamobi- lisation a sonné pour les cloches Obertino. Le téléphone chauffe, les mails affluent, comme les commandes et les demandes de renseignement. Les cloches de

cation qui laissaient augurer de belles choses. Promesses tenues avec une croissance d’activité significative jusqu’à la crise sani- taire. “On n’était pas trop inquiet au premier confinement car il s’agit pour nous d’une période relativement calme où les bêtes sont encore en stabulation. Je me suis dit, on va faire le dos rond. La suite s’est avérée plus compliquée que prévu avec des annulations en cascades des grands concours agricoles, des

sauvegarde des emplois à la fon- derie et à la bourrellerie. Un savoir-faire maison irremplaça- ble qui fait toute la renommée des cloches Obertino Morteau. Dans ce Haut-Doubs où tout finit par se savoir, les difficultés de l’entreprise mortuacienne vont résonner dans toutes les fermes jusqu’aux grands médias nationaux et internationaux. Voici venu le temps de l’embal- lement médiatique. “Cet élan de solidarité m’a bouleversée. Cela

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