Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021

Oscar Lombardot prêt à skier dans la cour des grands Maisons-du-Bois-Lièvremont En décrochant haut la main sa sélection en Coupe du Monde devant tous les autres espoirs français de la discipline, le jeune skieur de l’Entente Saugette de Ski a démontré sa capacité à être prêt. Prometteur.

Encore junior, le jeune biathlète a décroché avec brio sa sélection pour disputer sa première Coupe du monde à Hochfilzen

L e ski de fond chez les Lombardot, cela reste d’abord une affaire de famille. “C’est mon père qui m’a fait découvrir la disci- pline” , confie Oscar Lombardot qui a grandi à Maisons-du-Bois- Lièvremont. Juste en face du stade de biathlon Florence-Bave- rel visible depuis sa maison. De quoi susciter des vocations et occuper sainement ses enfants à s’initier aux disciplines nor- diques. Oscar Lombardot intègre l’En- tente Saugette de Ski à l’âge de 7 ans. Son frère Armand et sa sœur Églantine suivront le mou- vement. Question d’ambiance ou de qualité d’encadrement ? Tou- jours est-il que la fratrie va trou- ver son bonheur sportif dans ce club qui a déjà formé des skieurs de haut niveau, à commencer par la “Flo” Baverel championne olympique de sprint en 2006 aux J.O. de Turin.

Reconnaissant envers ceux qui lui ont permis d’être là où il est aujourd’hui, Oscar Lombardot n’oublie pas ce qu’il doit à son entraîneur de club David Lamy. “On est encore très proche. J’ai commencé le ski avec lui et il m’a

tard, on le retrouve dans l’équipe régionale où il s’entraîne sous la houlette de Frédéric Guyon. “Il m’a apporté toutes les cartes man- quantes” , apprécie le biathlète sauget membre de l’équipe de France junior depuis deux ans. S’il brille sur les skis, Oscar Lombardot n’oublie pas que la carrière d’un sportif de haut niveau n’est pas une fin en soi et surtout qu’il suffit parfois d’une mauvaise blessure ou d’un burn-out pour tout remet- tre en cause. Aussi Bac en poche, il a décidé de poursuivre ses études à l’école d’ingénieur Polytech Annecy- Chambéry en bénéficiant d’un emploi du temps aménagé. “Je fais ma préparation en trois ans au lieu de deux. Quand je ne peux pas assister aux cours, un ami me transmet les notes qu’il a prises.” Toujours fidèle à l’E.S.S. de Montbenoît, Oscar rappelle

le mois dernier (photo Q. Joly- Jolypics).

accompagné jusqu’à 15 ans.” A-t-il hésité entre le fond spécial et le biath- lon ? Pas vraiment tant il lui semblait naturel de pratiquer le biathlon dans cet environnement si pro- pice à cette discipline.

Un sans- faute sur le pas de tir.

hasard une carabine. J’ai adoré. Je me suis alors entraînée au stand de tir de Pontarlier aux côtés de Maurice Racca. Grâce à lui, j’ai rapidement progressé et j’ai enchaîné sur le biathlon. L’an- née suivante, je participais déjà à ma première coupe du Monde. L’état d’esprit du biathlon m’a plu, on s’y sent un peu comme dans une famille” développe l’ex- championne. Une dizaine de médailles plus tard, elle décidera d’arrêter la compétition alors que son niveau était encore au top, en 2007. “J’ai préféré fonder une famille, avoir des enfants” dit-elle. À 46 ans, si elle a raccroché la carabine depuis longtemps, elle n’a évidemment pas décroché complètement de son sport de prédilection. Comme Vincent Defrasne, le second champion olympique local, elle commente régulièrement les courses de biathlon pour la chaîne Eurosport (voir nos articles en pages 20 à 25). Et elle suit évidemment de près la relève féminine fran- çaise, même si “pour l’instant, les Françaises pêchent un peu au niveau de la carabine, elles sont pourtant très bonnes sur les skis. Il leur faut sans doute le déclic mental pour y arriver car elles ont largement le potentiel” ana- lyse-t-elle. Après avoir fondé une famille, eu trois enfants, pris un congé notamment permis de remporter les deux chronos de sélection organisés à Bessans début décembre dernier. En terminant en tête des deux courses avec un sans-faute sur le pas de tir, il a décroché son billet pour disputer sa première Coupe du Monde à Hochfilzen. Il rejoint ainsi Quentin Fillon- Maillet, l’autre représentant jurassien en équipe de France. L’exemple à suivre. De quoi pimenter une saison bien contra- riée par la crise sanitaire. “Des coupes du Monde junior ont été

L a carabine est démontée, rangée au garage. Les skis quant à eux ne sont jamais bien loin, prêts à être chaussés pour monter faire une boucle du côté de la Perdrix, sur le site du Haut Saugeais Blanc. Elle pourrait d’ailleurs presque partir depuis sa maison posée sur les hauteurs de son village natal deMaisons-du-Bois- Lièvremont. Saugette un jour, Saugette toujours… Quinze ans déjà que le Haut- Doubs vibrait suite à sa médaille d’or au sprint lors des J.O. de Turin. Le 16 février 2006, une date évidemment gravée dans sa tête. “J’ai commencé à réaliser l’exploit au moment de la céré- monie des médailles àTurin, pas avant. Puis on s’est rendu compte de la folie que nos performances ont suscité dans le Haut-Doubs au moment où on est revenus, avec cette formidable fête dans la salle de Lièvremont, et à l’hôtel de ville de Pontarlier. De grands souvenirs…” se remémore Flo- rence Baverel. La championne avait pourtant commencé le biathlon un peu par hasard et sur le tard, à 19 ans. “J’avais débuté par le ski de fond, en intégrant l’équipe de France junior. J’étais partie à Paris pour suivre des études de géomètre, car je ne m’y retrouvais pas trop dans le ski de fond. Puis un jour j’ai essayé un peu par qu’il a aussi pratiqué le kayak jusqu’en classe de 1 ère au Canoë- Kayak Pontarlier avant de se consacrer à temps plein au biath- lon. “J’étais bien meilleur dans cette discipline” , justifie l’inté- ressé. Son frère Armand fidèle compa- gnon d’entraînement pendant de longues années se débrouillait lui aussi plutôt bien dans ce sport très médiatique.Au fil de sa jeune carrière, Oscar qui était au départ meilleur en ski qu’en tir a beau- coup progressé carabine enmain. Une qualité de tir qui lui a

parental, la Flo a décidé de don- ner un nouveau tour à sa carrière professionnelle en obtenant récemment son diplôme d’édu- catrice spécialisée par la voie de la V.A.E. (validation des acquis de l’expérience). Après avoir débuté sa nouvelle carrière dans le social à la maison des enfants de Pontarlier, elle travaille dés- ormais au centre éducatif ren- forcé de Mignovillard, une struc- ture dépendant de l’A.D.D.S.E.A., qui encadre des mineurs délin- quants venus du quart Nord-Est de la France. “Ce sont des jeunes placés ici par un juge. Pour cer- tains, ça leur évite la case prison. Je les encadre par le biais du sport (rando, ski, V.T.T.), mais pas uniquement. On peut faire de l’équitation, soigner les che- vaux, faire du tri pour Emmaüs. Pour eux, je suis loin de la cham- pionne olympique !” dit-elle. Retirée des pas de tir depuis 2007, Florence Baverel a réussi le virage de la reconversion en se donnant les moyens d’amorcer un nouveau virage professionnel, tout en privilégiant son rôle de maman. Près d’elle, peut-être la relève ? Ses trois enfants sont, comme leur maman le fut plus jeune, inscrits à l’Entente Sau- gette de Ski. La plus grande a d’ailleurs effectué ses premiers tirs d’entraînement à la carabine dans le stade qui porte le nom de sa maman. La belle histoire d’amour entre la famille Bave- rel-Marguet et le biathlon n’est pas près de s’éteindre… n J.-F.H. annulées à cause du Covid. Du coup, on essaie de monter sur le circuit B de la Coupe du Monde.” Pour son premier grand bain dans l’élite, Oscar Lombardot a terminé à la 82 ème place à 3’ 04” du vainqueur Johannes Dale. Dur, dur de se confronter à l’élite mondiale. À 20 ans, celui qui admire Ole Einar Bjoerndalen pour sa lon- gévité et ses performances et Martin Fourcade pour ses stats en ski a encore du temps devant lui pour écrire sa légende. n F.C.

Aussi surprenant soit-il, Oscar Lombardot n’a jamais été cham- pion de France, du moins jusqu’à présent. “On a juste remporté un titre en relais chez les U19. J’ai toujours été dans les 5 ou 10 meil- leurs Français de ma catégorie d’âge.” Son parcours sportif témoigne d’une construction de carrière très évolutive. À 15 ans, il entre au comité départemental. Deux ans plus

Maisons-du-Bois-Lièvremont Florence Baverel s’est fixé de nouvelles cibles

Quinze ans après avoir raccroché la carabine, Florence Baverel a donné un nouveau virage à sa carrière en devant éducatrice spécialisée dans un centre pour mineurs délinquants, tout en privilégiant en parallèle une vie de famille épanouie.

Florence Baverel, devant chez elle, à Maisons-du-Bois-Lièvremont.

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