Journal C'est à dire 269 - Janvier 2021
S P O R T
LE BIATHLON, UNE PASSION DU HAUT-DOUBS Montagne à vaches particulièrement bien adaptée aux disciplines nordiques, le massif jurassien reste l’un des berceaux du biathlon français même si cette discipline d’élite se pratique aujourd’hui dans tous les comités axés sur le nordique. L’engouement est toujours d’actualité dans les chaumières et les clubs du Haut-Doubs où l’on suit avec intérêt, sinon passion, les exploits des champions français et jurassiens. Coup de projecteur.
Arçon, “La Mecque” du biathlon Association L’E.S.S. Montbenoît possède les infrastructures et les compétences humaines pour encadrer et conduire les jeunes biathlètes vers le haut niveau. Un site dont il faut assurer le fonctionnement.
Le “petit” sport joue dans la cour des grands Médiatisation Le pic d’audience des épreuves internationales de biathlon dépasse régulièrement le million de téléspectateurs sur la chaîne L’Équipe où officie le champion olympique Vincent Defrasne en tant que consultant.
lon. Depuis, je le fais régulièrement. Pour moi, c’est juste un petit com- plément d’activité, j’assure quatre ou cinq week-ends par saison, en alternance notamment avec Marie Dorin, mais c’est un super exercice” observe Vincent Defrasne qu’on a pu à nouveau écouter dans les stu- dios parisiens de la chaîne le week- end des 9 et 10 janvier pour com- menter l’étape de coupe du Monde à Oberhof. “Je devrais également commenter les championnats du monde en février à Pokljuka en Slo- vénie. J’espère que les conditions sanitaires nous permettront d’aller sur place pour les commentaires.” Son rôle de consultant, Vincent Defrasne le voit comme une façon “d’apporter un éclairage, de la com- préhension sur ce qu’on ne voit pas derrière les images, ce qui se passe dans la tête et dans les jambes des coureurs, et sur tous les aspects tech- niques. Mon travail est d’essayer de mieux expliquer cette discipline” dit le Pontissalien. Ce dernier ne joue pas les consultants pour gagner sa vie. “Cela me permet évidemment d’apporter un petit complément de revenus, mais je fais ça avant tout pour l’attrait du sport et l’envie de partager ma passion” dit-il. n J.-F.H. dans le Haut-Doubs Les amoureux du biathlon, nombreux dans le Haut-Doubs, sont réunis au sein de l’association “France Biathlon supporters” présidée par Milo Jean- nier. Ils sont une centaine. En 2018, 11 d’entre eux avaient fait le voyage en Corée du Sud pour les Jeux olym- piques. Covid oblige, ils encouragent désormais “leurs” athlètes à distance. Iront-ils aux Jeux de Pékin en février 2022 ? Ils l'espèrent mais la crise sanitaire bouscule encore une fois les projets. Obélix et Astérix, alias Pierre et Paul, les deux mas- cottes du club de supporters “France biathlon” se tiennent prêts pour don- ner de la voix. n Le club des supporters cloué
à 50 mètres avec un parcours bitumé ral- longé depuis 2019 à 3,3 km, capable d’ac- cueillir du ski-roue l’été et les compétitions I.B.U. Forcément, cela fait des émules : “Nous nous sommes battus pour que ce site se fasse ici car nous sommes situés géogra- phiquement dans un large bassin de popu- lation” témoigne le président. Propriété du club et géré par ce dernier, l’espace accueille cette année 80 enfants de moins de 16 ans encadrés par David Lamy, l’entraîneur qui a notamment pro- pulsé sur le devant de la scène des sportifs comme Oscar Lombardot ou Sébastien Mahon. Le nombre de licenciés est en crois- sance. Embauché en 2006, David, hockeyeur à la base, est reconnu par ses pairs pour la qualité de sa formation. Il est assisté de Gilles Marguet, ancien biathlète. “Notre objectif est de donner accès au ski au plus grand nombre d’enfants et de faire performer ceux qui le peuvent” témoigne le coach. C’est à 16 ans que les licenciés choisissent leur voie : le biathlon ou le fond. Pour assurer le fonctionnement et l’enca- drement, l’E.S.S. vit des compétitions qu’elle organise comme le Saugeathlon, Le Biathlon summer tour et le “biathlon d’hiver” les 20 Joël Pourchet, ici avec Oscar Lombardot, est un Saugeais qui a cru très tôt au biathlon. Il n’a jamais compté ses heures.
Q uelques centaines de pra- tiquants à peine en France, et pourtant, des audiences toujours plus hautes lors des retransmissions. C’est tout le paradoxe du biathlon, ce “petit grand sport” comme le qualifie Vincent Defrasne, le champion olympique
retransmissions télé, et idéal pour le suspense. Eurosport, l’autre chaîne spécialisée, diffuse elle aussi le biath- lon, cette dernière ne communique toutefois pas de chiffre d’audience. Là, c’est l’autre championne olym- pique locale, la Saugette Florence Baverel qui donne de la voix en tant
pontissalien qui joue régu- lièrement les consultants pour la chaîne L’Équipe (canal 21 de la T.N.T.). Depuis que cette dernière a choisi en 2015 de diffuser
que consultante régulière depuis plusieurs années (voir son portrait en page 39). Retiré du monde du biath- lon, Vincent Defrasne a
“Je fais ça avant tout pour l’attrait du sport.”
ce sport, elle enregistre des cartons d’audience, avec régulièrement plus d’1 million, et parfois près d’1,5 mil- lion de fidèles sur certaines courses de coupe du Monde ou de champion- nats du Monde. Beaucoup moins monotone que le ski de fond et bien plus palpitant que le tir seul, l’al- liance de ces deux sports que forme le biathlon est parfait pour les
pourtant toujours gardé des liens avec cette discipline et son statut de champion olympique (J.O. de Turin en 2006) lui donne toute légi- timité pour apporter son analyse technique aux courses. “J’ai com- mencé à être consultant pour Euro- sport dès 2011, puis j’ai été contacté par la chaîne L’Équipe quand celle- ci a commencé à s’intéresser au biath-
L e Saugeais n’est pas une terre comme les autres. Ici, la force col- lective déplace des montagnes. Quand il fallut au début des années 2000 se poser la question d’investir ou non dans un stade de biathlon, les bénévoles n’ont pas tergiversé. À l’époque en 2001, trois licenciés - GillesMarguet, JulienRobert et Florence Baverel - font partie de l’équipe Les qualités de David Lamy, entraîneur de l’E.S.S., sont reconnues.
de France de biathlon, une pré- sence qui incite l’association à investir dans des pas de tir, une piste, des enneigeurs pour pro- duire de la neige de culture. Cou- rageux.
et 21 février, mais aussi de l’aide de la communauté de communes. Il faut se battre, d’où parfois quelques grincements de dents lorsque des skieurs non licenciés au club profitent des installations
“Donner accès au ski au plus grand nombre.”
sans jamais rétrocéder le moindre euro. “Je leur rappelle qu’il y a une boîte aux lettres pour cela” souffle un adhérent. L’E.S.S. n’a jamais souhaité grillager l’accès au stade. À ceux qui attendent le départ des bénévoles ou des entraîneurs pour skier sans autorisation sur le stade : respectez le travail et rendez la monnaie de la pièce à ces bénévoles qui balaient les pas de tir ou dament les pistes… n E.Ch.
La médaille d’or olympique de “la” Flo aux Jeux de Turin (2006) booste les passionnés. Joël Pourchet le premier. Président emblé- matique de l’E.S.S., il vise plus haut : “En 2007, on a profité de budgets nationaux et de l’aide de la communauté de communes pour financer des infrastructures, la piste d’1,5 km (pour le ski-roue), le chalet d’ac- cueil…” se souvient-il. Aujourd’hui, à 800 mètres d’altitude, le stade Florence-Baverel dispose de 27 cibles
Vincent Defrasne sur le plateau de la chaîne L’Équipe, aux côtés d’Anne-Sophie Bernadi, la journaliste commentatrice des courses.
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