Journal C'est à dire 268 - Décembre 2020

L E P O R T R A I T

Pierre Vaufrey, le compagnon fidèle Ce Mortuacien de toujours, deuxième adjoint au maire, membre dirigeant du Lions Club et pilier historique du Téléthon dans le Val de Morteau a fait de l’engagement public un mode de vie. Morteau

C e qui occupe actuelle- ment une bonne partie du temps de Pierre Vaufrey, c’est le soutien à l’économie locale. Le deuxième adjoint aumaire de Morteau est notamment en charge de l’éco- nomie, du commerce, et de l’ar- tisanat.En ces périodes troublées par les répercussions du Covid sur la bonne marche de l’écono- mie, les dossiers ne manquent pas. “Ce second confinement a été difficile à vivre pour de nom- breux commerçants et responsa- bles d’entreprises. Nous avons mis en place une aide sur les chèques-cadeaux, on participe financièrement au plan régional de soutien à l’économie, on aide toutes les entreprises qui en ont besoin àmonter leur plan de sou- tien, on est en contact permanent avec l’association M.V.V., et on travaille actuellement à la pro- motion de notre territoire pour le tourisme cet hiver. C’est clair, il y a du boulot en ce moment… ” reconnaît le jeune retraité de 68 ans.

PierreVaufrey a rapidement été confronté à la réalité du travail. Ce “titulaire d’un Bac - 1” sou- rit-il, a intégré à l’âge de 19 ans la société Cattin en tant que manœuvre, époque bénie où l’horlogerie faisait vivre des mil- liers deMortuaciens. Quatre ans plus tard, il saisit l’opportunité d’entrer à la S.N.C.F. comme commis en écritures. Un emploi sans qualification mais qui lui permet d’accéder à une formation de déclarant en douane car à cette époque, la S.N.C.F. avait à Morteau sa propre agence en douane. Le destin professionnel du jeune Pierre Vaufrey était alors tout tracé et il intègre en 1978 l’agence en douane Henriot dans laquelle il fera tout le reste de sa carrière en y gravissant, un à un, tous les échelons. En parallèle, il s’investit dans le monde associatif. Footballeur, il rejoint les rangs de l’U.S.Mor- teau. “J’ai plus aimé le foot que le foot ne m’a aimé” sourit Pierre Vaufrey qui aura tout de même joué quelques matches en pro-

Pierre Vaufrey est aussi chargé des relations transfrontalières en tant qu’élu de Morteau. “Il y a encore plein de chantiers à mener sur ce front-là” dit-il.

guet, ils remueront ciel et terre pour faire de ce rendez-vous médiatique un événement, voire une fierté pour le Val de Mor- teau. “Morteau était le plus petit centre télévisé qui n’avait jamais existé. Tout le monde a été porté par un formidable enthousiasme et c’est là que je me suis rendu compte qu’avec de la volonté, on pouvait tout réaliser. Pour moi, c’est un merveilleux souvenir” dit-il. Il restera ensuite plusieurs années à la coordination duTélé- thon avant d’enchaîner sur d’au- tres responsabilités associatives. Pierre Vaufrey est depuis une dizaine d’années le président de l’associationArt et traditions du Haut-Doubs qui gère le musée de l’horlogerie de Mor- teau. Poussé par son père Constant, l’emblématique conservateur du musée disparu en 2013, il a repris le flambeau de la mémoire horlogère locale. Avec, là encore, un gros dossier à gérer, sans doute le plus gros investissement de ces prochaines années menées à l’échelle de la communauté de communes : la rénovation du Château Pertusier et le regroupement des musées de l’horlogerie de Morteau, de la montre de Villers-le-Lac et de l’outillage des Gras, sur ce site du Château Pertusier. “Les gros travaux devraient avoir lieu en 2022 et 2023. Avec les collec- tivités, nous sommes en train de travailler sur la mobilisation des financements” explique-t-il. La dernière casquette de Pierre

motion d’honneur. Mais c’est sans conteste dans lemilieu cari- tatif que PierreVaufrey trouvera matière à s’épanouir. Grâce à l’entremise de Pierre Henriot, son employeur, il intégrera le LionsClub de Morteau en 1987. “Je ressentais une envie et un besoin de donner de soi pour les autres. Le Lions m’a énormément apporté sur le plan personnel avec des rencontres exception- nelles” reconnaît-il. Là encore, il gravira rapidement les éche- lons en prenant des responsa- bilités à l’échelle de la région et deviendra en 2013 le gouverneur du district de Bourgogne- Franche-Comté qui fédère 65 clubs et 1 600 membres. “Une période exceptionnelle au cours de laquelle j’ai pu voyager à tra- vers le monde pour des conven- tions internationales du Lions. Je me souviens notamment de la première à San Diego. J’ai eu un rare privilège de pouvoir faire ces rencontres, et, selon le prin- cipe du Lions Club, de pouvoir faire quelque chose pour quelqu’un” reconnaît le Mortua- cien. Sur le plan local, le Lions Club soutient financièrement plusieurs associations d’aide aux enfants atteints de maladies rares. L’heure de gloire, et sans doute les souvenirs associatifs les plus forts de Pierre Vaufrey, reste ce fameux Téléthon de 1996 quand Morteau est retenu pour être centre de promesses télévisé. Avec son compère Gilbert Mar-

Vaufrey, elle est politique. Cet homme, engagé depuis toujours au sein de la droite républicaine, a fait son entrée au conseil muni- cipal un peu sur le tard, en 2001. Il a là aussi succédé à son père. Tour à tour aux côtés de Jean- Marie Binétruy, d’Annie Gene- vard et aujourd’hui de Cédric Bôle, il est aujourd’hui l’adjoint le plus expérimenté de l’équipe. S’il a sans doute manqué quelques occasions de faire une carrière politique plus fournie, il a désormais mis de côté toute forme de regrets. “Cédric Bôle est vraiment à sa place en tant que maire de Morteau. C’est une chance pour cette ville” note Pierre Vaufrey aujourd’hui, lui qui avait eu quelques velléités à briguer ce mandat de maire il y a quelques années. De laVille, des associations aux- quelles il a appartenu depuis quarante ans, de l’Aggloméra- tion Urbaine du Doubs (une organisation qui regroupe les villes frontalières duVal deMor- teau et de la Suisse voisine et dont il sera certainement le pro- chain président), PierreVaufrey aura marqué son parcours par une forme de fidélité loyale. Sans doute la même qui le rattache aussi solidement à ses racines mortuaciennes. “J’appartiens sans doute à cette génération où on naît au pays, on y vit, on y travaille, et on y meurt…” dit-il. Même si pour Pierre Vaufrey, l’histoire est loin d’être finie ! n J.-F.H.

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