Journal C'est à dire 268 - Décembre 2020

D O S S I E R

Sauge artisans du bois mise sur le confort de l’accueil Montlebon

Tranquillité, facilité d’accès et espaces d’accueil ludiques et confortables sont les arguments mis en avant par le fabricant de jouets en bois pour rassurer et attirer le chaland.

vestir dans un chapiteau qui permet aux visiteurs de s’occuper à l’abri des intempéries en atten- dant d’accéder à la boutique. La fermeture à appliquer du jour au lendemain a été très brutale pour les petits commerces alors que la grande distribution a bénéficié de quelques jours de répit pour s’adapter, ce qui lui laissait l’opportunité de faire des propositions très alléchantes au rayon jouets.” Ce coup de massue plus marqué qu’au premier confinement arri- vait en fin de saison même si l’impact d’une fermeture de deux mois n’est jamais sans consé- quence. “On a dû tirer un trait sur les visites de groupe, les vacances de printemps et les ponts du mois de mai.” Même avec deux sites de vente en ligne, Olivier Sauge attendait avec impatience la réouverture des commerces dits non essentiels. “On

O livier Sauge était tout sauf ravi d’être contraint de fermer sa boutique au matin du 30 octobre. Une décision qu’il

trouvait particulièrement déloyale et injuste. “On nous a imposé tout un tas de contraintes pour limiter les risques de conta- mination. J’ai fait le choix d’in-

Olivier Sauge et Sophie qui s’occupe du magasin attendent les clients sous le regard bienveillant du cheval à bascule, icône des spécialités de la maison Sauge.

à la boutique est toujours limité. “On a aménagé une salle d’ac- cueil à l’intérieur du bâtiment. Elle est équipée de jeux pour les plus jeunes enfants.” L’isolement est aussi synonyme de place à l’extérieur où il est agréable de jouer sans crainte de la circu- lation. “On a laissé tomber une partie des animations organisées habituellement en décembre mais le Père Noël sera toujours

parmi nous tous les week-ends de décembre jusqu’à Noël. Il sera présent de 15 heures à 17 heures.” Sauge artisans du bois qui réa- lise 40 % de son chiffre au der- nier trimestre a pris l’option de fonctionner non-stop en décem- bre. “On sera ouvert 7 jours sur 7 de 10 heures à 19 heures du lundi au samedi et le dimanche de 14 heures à 18 heures.” n F.C.

le détour pour venir nous voir.” Des soucis qui n’ont plus lieu d’être. Le fabricant de jouets

veut faire de ses points faibles des atouts pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions. Le chapiteau est tou- jours d’actualité. Il

Ouvert 7 jours sur 7 de jusqu’au 24 décembre à 16h.

compte beaucoup sur la clientèle locale et on se retrouvait très pénalisés par les res- trictions de circula-

abrite des jeux permettant d’oc- cuper toute la famille car l’accès

tion. Comme on est assez excen- trés, les gens hésitaient à faire

Décoration de Noël, idées cadeaux et jouets en bois : tout est prêt à la boutique installée à Derrière-le-Mont.

Entreprises

“Un effet massif de dépôts de bilan arrivera sans doute plus tard” La Confédération des petites et moyennes entreprises du Doubs (C.P.M.E. 25) suit de près l’état de santé de ses 200 entreprises adhérentes et les dispositifs des pouvoirs publics pour amortir la crise. Le point avec son président Frédéric Petitjean.

C’ es t à dire : Quel est lemoral de vos 200 chefs d’entre- prise adhérant à la C.P.M.E. 25 après ces longs mois de crise sanitaire ? Frédéric Petitjean : C’est très compliqué. Même si la plupart des secteurs d’activité peuvent prétendre à des aides, pour un chef d’entreprise, vivre en ce moment des subsides de l’État c’est souvent une chose difficile à vivre sur le plan psychologique. Et il y a tous ceux qui n’ont pas

pluie de l’État a été largement ouvert ? F.P. : Il y a toujours des trous dans la raquette. Par exemple un de nos adhérents vendeur de boissons en gros était en caté- gorie “activités connexes” et n’avait droit qu’à des aides très partielles, alors que son activité consiste à vendre des boissons aux restaurants qui sont fermés ! Par conséquent, on milite pour gommer ce genre de distorsions. Malgré les annonces, je ne connais pas non plus beaucoup

notamment les services de l’État dans le Doubs. Càd : Que peut apporter la C.P.M.E. à ses adhérents en ces temps difficiles ? F.P. : Actuellement, nous sommes complètement mobilisés autour de la fonction militante de notre syndicat afin de relayer au quotidien les préoccupations concrètes et les difficultés aux- quels nos adhérents sont confron- tés dans leur activité ou leurs demandes d’aides.Alors que d’ha- bitude, ce côté militant n’est pas la principale préoccupation des chefs d’entreprise qui viennent à la C.P.M.E. avant tout pour éviter la solitude du chef d’en- treprise, rencontrer d’autres entrepreneurs et faire du réseau- tage. Ces actions de soutien que nous avons mis en place depuis plusieurs mois se traduisent notamment par des réunions en visio que nous appelons “les jeu- dis de l’info” avec tous les jeudis un thème et des interlocuteurs différents. Récemment ce sont les gens de l’U.R.S.S.A.F. qui sont venus présenter les démarches à suivre pour les aides, il y a eu aussi la C.A.R.S.A.T., plus récem- ment encore les services fiscaux

Frédéric Petitjean est président de la C.P.M.E. du Doubs depuis janvier 2019.

d’entreprises qui ont pu toucher les 10 000 euros du fonds de solidarité. Même chose pour la récente annonce concernant le versement de 20 %

encore touché d’aide, malgré les intentions de l’État, et d’autres pour qui cette période est douloureuse à tel point qu’on évoque parfois le suicide…

“Pour certains, une troisième vague serait fatale.”

domino consécutif aux défail- lances avec des impayés en cas- cade. Mais avec ces aides qui sont cen- sées maintenir la confiance, et pour peu que le vaccin renforce cette confiance, la reprise peut néanmoins être très forte dès l’année prochaine. Cette période compliquée a aussi décidé cer- tains à réorienter leur business plan et à choisir de se réorienter. Cette crise a pu donc être éga- lement une opportunité pour certains. n Propos recueillis par J.-F.H.

et à chaque fois, les chefs d’en- treprise peuvent questionner ces interlocuteurs en direct, c’est une belle aide pour eux. Càd : Avec les annonces du déconfinement progressif, les petites entreprises entre- voient-elles le bout du tun- nel ? F.P. : La grande crainte pour tous, c’est une troisième vague. C’est la raison pour laquelle on encourage sans cesse nos adhé- rents à respecter les règles sani- taires. Pour certains, une troi-

sième vague serait fatale. Au tribunal de commerce en ce moment, il n’y a quasiment plus de dossiers car il n’y a pas de défaillances grâce aux aides actuelles. Les entreprises qui devaient disparaître parce que trop fragiles sous maintenues sous perfusion. Mais beaucoup ont déjà consommé leur P.G.E. et auront toutes les peines à le rembourser. Un effet massif de dépôts de bilan arrivera sans doute plus tard, en 2021 quand la perfusion arrivera au bout. Le dernier risque est l’effet

du chiffre d’affaires. Entre les annonces, l’application des mesures et l’adaptation de ces mesures aux cas particuliers, il y a souvent de grosses diffé- rences. On a par exemple appris plus tard que cette aide était plafonnée. C’est pourquoi nous passons beaucoup de temps à alerter les autorités locales sur ces difficultés. Et je reconnais, car il faut être honnête, que ces autorités sont très réactives,

Certains commerçants qui s’ap- prêtaient à céder leur fonds de commerce parce qu’ils s’apprê- tent à partir en retraite consta- tent que la valeur de ce fonds est en train de s’écrouler. Alors qu’ils comptaient dessus pour constituer leur retraite. Notre rôle est de les écouter, les aider. Càd : Vous évoquez ces entre- prises qui n’ont pas eu d’aides. Pourtant le para-

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