Journal C'est à dire 267 - Novembre 2020
V A L D A H O N - P I E R R E F O N T A I N E
À Vennes et Frambouhans, les tourbières cicatrisent peu à peu Colossal travail que celui mené dans la tourbière “Sur les Seignes” à Frambouhans ou encore à Vennes sur celle du Ruhier dans le cadre du projet “Life tourbières du Jura”. Peu à peu, ce milieu retrouve son rôle de régulation des eaux, de filtrant, de stockage de carbone. Visite. Environnement
L a plupart des 253 hauts-marais inven- toriés au sein du Jura franc-comtois ont fait l’objet d’une extraction de tourbe pour le chauffage domestique. C’est le cas de la tourbière dite “Sur les Seignes” installée à Frambouhans, en limite des communes de Bonnétage et Fournet-Blancheroche. C’est ici qu’un vaste travail a été mené durant près de six ans pour restaurer cet espace dont la par- ticularité est d’avoir été exploité de manière “industrielle” jusqu’en 1980. “C’était l’une des Avec le Conservatoire d’espaces naturels de Franche-Comté (C.E.N.) qui est le gestionnaire historique du site, un vaste chantier de res- tauration a été mené avec l’appui des fonds du programme européen Life tourbières. Il touche à sa fin. Les résultats sont excellents. Des tra- vaux de génie écologique ont été réalisés avec des engins spécifiques, les drains qui servaient à assécher la tourbière ont été neutralisés de manière à ce que l’eau se réapproprie ce lieu où la faune et la flore sont endémiques. “Les travaux (environ 50 000 euros) ont remonté le niveau de la nappe, ce qui a permis d’obtenir tourbières en plus mauvais état. À cer- tains endroits, la tourbe était à nu. Ce n’était qu’une semelle” témoigneAurélien Hagimont, chargé de mission Natura 2000 et Life tourbières du Jura 2000 pour le Syndicat mixte du Dessoubre.
une saturation en eau nécessaire à la régénération de la tourbière grâce à la croissance des sphaignes” indique le spécialiste. “C’est comme une plaie qui cicatrise car l’eau est revenue, les plantes repoussent, image Aurélien Hagimont. Voilà 10 ans que le phénomène de la création de la turfigenèse reprend ici. Le résultat est plutôt bon.” En 2018, l’ancien parking situé en contrebas de la tourbière a été détruit pour laisser place à une dépression humide, qui, les spécialistes l’espèrent, se transforme par la suite en un milieu humide fonctionnel. À l’échelle de la Franche-Comté, 60 tour- bières sur 16 sites Natura 2000 ont bénéficié des 8 millions d’euros de tra- vaux dont la fin des crédits est program- mée pour 2021.À ce jour, environ 20 000mètres de drains ont été neutralisés, 10 000 m de cours d’eau et 24 hectares de zones d’extraction res- taurés. Ce fut l’un des projets européens les plus ambitieux pour les tourbières. Pourquoi avoir choisi les tourbières ? Parce qu’elles concou- rent à la régulation des eaux et fonctionnent comme une éponge en période de sécheresse, épurent les eaux, elles constituent un stock de carbone, hébergent une faune et flore menacées et offrent des paysages remarquables. Pour la tourbière deVennes, les travaux se sont terminés en avril dernier. “C’est un espace que nous avons découvert avec l’Office national des
Forêts. La tourbière avait là-bas été drainée dans les années soixante-dix pour que des épicéas y soient plantés. Il est encore tôt pour juger des résultats de notre action mais nous savons qu’elle permet au Mélibée (papillon inscrit sur la liste des insectes protégés) de s’y développer car nous avons évité la fermeture de l’endroit par la végétation” poursuit le représentant du syndicat mixte. Un nouveau projet européen, cette fois-ci sur le volet climatique des tourbières va être déposé en 2021. Le syndicat duDessoubre fera partie de la candidature. Les tourbières dégradées qui s’assèchent peuvent relarguer dans l’atmosphère jusqu’à 25 000 tonnes de carbone par hectare et par an, au lieu d’en stocker. Les choyer est une nécessité. Dans le Pays Horloger, On en compte environ 600 hec- tares, de Frambouhans à Noël-Cerneux en pas- sant par Passonfontaine. n E.Ch. Aurélien Hagimont, chargé de mission Natura 2000 au syndicat mixte du Dessoubre veille sur cet espace fragile.
Elle fonctionne comme une éponge.
Niveau quad, les “Petit” sont toujours aussi grands Orchamps-Vennes Sylvain, le frère, Camille la sœur, trustent les podiums de la discipline au plan national. Après un grave accident il y a quelques mois, Sylvain est revenu au plus haut niveau, aidé par sa cadette qui poursuit des études dans la performance sportive à Besançon.
L e quad coule dans leurs veines. Camille et Syl- vain Petit originaires d’Orchamps-Vennes portent haut les couleurs du moto-club de Valdahon depuis de nombreuses années. Ils vien- nent d’être sacrés champions de France dans leur catégorie res-
pective ! La discipline, ils l’ont découverte avec Pascal, leur papa. Un style de vie qui les conduit tous les week-ends sur les terrains et dans les paddocks où ils retrouvent les amis. Camille et Sylvain ont été sacrés champion de France fin septem- bre. Une belle performance qui
a d’autant plus de saveur pour Sylvain qui sort de trois mois d’indisponibilité après une lourde chute. “Lors d’une reconnaissance avec l’équipe de France, il est tombé et s’est fracturé à quatre endroits le bassin. Il est resté alité” raconte Camille, la petite sœur. Si elle écoute souvent son frère dans les conseils de tra- jectoire, les rôles se sont cette fois-ci inversés. C’est elle qui le coache dans sa préparation phy- sique. À 21 ans, la jeune femme arrivée à l’âge de 13 ans aux compétitions, est inscrite en 3 ème année à la faculté de sports à Besançon, intégrée en stage au Centre d’optimisation de la Per- formance sportive (C.O.P.S.) pour préparer les athlètes qui font notamment dumotocross. “Dans les sports mécaniques, les pilotes mettent parfois de côté le phy- sique alors que c’est primordial. Je veux me spécialiser dans ce domaine” dit-elle. Lorsque son frère était en convalescence, c’est
Camille et Sylvain Petit (M.C. Valdahon) avec les plaques de champions 2020.
aime y aller.” Une passion qui pourrait devenir son métier… Quant à Sylvain, la préparation se poursuit pour arriver au top en 2021. Il fait partie des meil- leurs Français et doit se battre à armes pas toujours égales avec d’autres concurrents interna- tionaux. Quant ses adversaires belges ou italiens arrivent parfois en avion sur les terrains, lui a parcouru des centaines de kilo- mètres en voiture et doit repren- dre le travail à l’atelier de méca- nique le lundi matin. Le quad, on le répète, coule dans leurs veines. n E.Ch.
moteur du quad Kawasaki 4- temps. Camille maîtrise les “petites” réparations. “Trouver des sponsors, c’est toujours dif- ficile” dit celle qui a préféré lais- ser sa place à son frère pour un
elle qui l’a en partie aidé à se remuscler.Aujourd’hui, elle pré- pare des séances d’entraîne- ment. Championne de France sur trois manches le 20 septembre alors
qu’elle avait crevé une roue, elle n’a pu défendre cette année son titre de championne du monde remportée avec l’équipe de France en raison du
long déplacement. “On ne pouvait pas prendre mon quad… Ce déplace- ment coûtait environ 500 euros. On ne pouvait pas doubler le budget.”
“Je l’ai aidé à se remuscler.”
Son objectif pour l’année pro- chaine : remporter le champion- nat de France et celui de Bour- gogne-Franche-Comté. “J’aime cette ambiance. Le quad, c’est familial, on s’entend tous, on
Covid. Partie remise à 2021. Camille n’est pas professionnelle, son frère non plus. Pour boucler les budgets, il y a bien évidem- ment la débrouille. Sylvain et son papa savent désosser le
Sylvain Petit en action.
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