Journal C'est à dire 267 - Novembre 2020

P L A T E A U D E M A Î C H E

La seule des 95 communes à avoir dit “non” au Parc Naturel Régional Froidevaux

Pourquoi Froidevaux, 75 habitants, a choisi de ne pas être intégrée au futur P.N.R. du Doubs Horloger ? Bruno Feuvrier, le maire, évoque une logique de bassin de vie. Selon lui, l’urgence environnementale est de protéger tous les territoires et non de créer une nouvelle entité.

L e futur Parc Naturel Régional duDoubs Hor- loger va se passer des charmes de Froidevaux, village de 75 âmes solidement accroché sur le plateau de Bel- leherbe, à 700 mètres d’altitude. Comme le veut la loi, les 95 com- munes représentant environ 51 000 habitants devaient se prononcer en conseil municipal sur leur souhait d’intégrer ou pas ce futur espace qui couvre

logique de territoire, répond Bruno Feuvrier, maire depuis deux mandats. Au moment de la loi N.O.T.R.E., nous avons choisi de ne pas intégrer la com- munauté de communes du Pays maîchois (née de la fusion avec celle de Saint-Hippolyte) pour une raison de logique de territoire et de bassin de vie car nous sommes plus proches de Belle- herbe et Sancey.Aujourd’hui, on nous redemande d’une certaine

Froidevaux, à 6 km de Belleherbe, ne sera pas intégrée au futur Parc Naturel Régional.

les communautés de communes du Pays Horloger, du Russey, du PaysMaîchois, des Portes du Haut- Doubs, et d’une partie de Sancey-Belleherbe.

façon de réintégrer le bassin de vie Maîche et le P.E.T.R. du Pays Horloger alors que nous fonctionnons avec celui du Doubs Central.Nous ne nous

“On crée des postes alors que nos ressources diminuent.”

94 ont dit “oui”, une seule a dit “non”. “Attention, cela ne veut pas dire que nous sommes un village gaulois” prévient Bruno Feuvrier, le maire, qui a réuni le 26 août dernier son conseil, lequel n’a pas souhaité être inté- gré au futur P.N.R. Sur les sept conseillers municipaux, cinq ont dit “non”, deux se sont abstenus. Pourquoi ? “Pour une raison de

sentons pas du Pays Horloger ! Si l’ensemble de notre commu- nauté de communes Sancey-Bel- leherbe avait été intégrée au P.N.R., alors nous aurions dit oui sans problème. Selon moi, on crée des différences plutôt que de trouver des points qui nous unissent” témoigne le premier édile. Ce vote ne remet aucunement

tions baisser, Bruno Feuvrier estime qu’1,2 million d’euros de financement, c’est élevé. C’est créer de nouveaux emplois à la charge des collectivités, alors que celles-ci voient leurs res- sources diminuer d’année en année. “Le plus important est la finalité du Parc. S’il y a des choses à protéger, elles doivent l’être

en cause le futur P.N.R. qui sera sans nul doute validé par le Pre- mier ministre. Si Froidevaux refuse d’y aller, c’est aussi parce qu’il émet des doutes sur son efficience : “Je souhaite qu’il fonc- tionne, prévient d’emblée le maire. Mais il arrive trop tard après 12 ans de réflexion. Il y a beaucoup de P.N.R. en France et du Plain” fonctionne très bien. L’établissement est en parfaite adéquation avec une clientèle française et étrangère qui recherche simplicité et nature. Une quinzaine de nationalités différentes fréquentent tous les ans les lieux. “Nous avons même eu au printemps un pêcheur coréen accompagné de son inter- prète” , s’étonne M. Choulet. Il faut dire que le Doubs s’est bien régénéré depuis les problèmes de 2009 et l’endroit redevient une destination incontournable pour la pêche. Idéalement situé sur l’itinéraire des Grandes Tra- versées du Jura, entre Saint- Hippolyte et Morteau, l’hôtel accueille tous les jours des groupes de vététistes ou de ran- donneurs. “Nous avons eu un net surcroît d’activité l’été dernier avec une clientèle suisse ou fran- çaise ayant renoncé à ses vacances habituelles dans des destinations plus lointaines” , constate Chris- tophe. “Nous avons refusé beaucoup de monde car nous étions complets

je doute qu’un touriste choisisse une destination parce qu’il y a un parc. On arrive après les autres.” L’autre argument est financier. Selon lamunicipalité, c’est créer une nouvelle structure, “unmil- lefeuille administratif” dont la France a le secret. À l’heure où les communes voient leurs dota-

partout en France.A-t-on besoin d’une nouvelle structure avec l’embauche 10 personnes alors que nous avons déjà des struc- tures qui fonctionnent ?” inter- roge-t-il ? Le maire n’est pas le chef d’un village gaulois. Juste le représentant d’une pensée… pas si unique. n E.Ch.

En bref…

L’hôtel-restaurant “Le moulin du Plain” cherche un repreneur Goumois

l Tabac EnSuisse, l’initiative populaire demandant l’interdiction de la publicité pour le tabac pour protéger les jeunes a abouti. Dominique Sprumont, pro- fesseur à l’Institut de droit de la santé, Luciano Ruggia, directeur de l’association pour la prévention du tabagisme et Grégoire Vittoz, directeur d’Addiction Suisse débattent de ce sujet mercredi 28 octo- bre de 18 heures à 19 h 30, à l’Université de Neuchâtel. Entrée libre, port dumasque obligatoire. l E.H.P.A.D. Pour faire face à la recrudes- cence de l’épidémie deCovid, la direction de l’hôpital de Morteau a décidé de renforcer l’encadrement des visites et des sorties à l’E.H.P.A.D. et au “long séjour”. Toutes les visites doivent désormais s’ef- fectuer uniquement sur ren- dez-vous pris en amont au secrétariat. Les sorties des résidents sont autorisées par le directeur au cas par cas. Les contrôles des gestes- barrières sont également ren- forcés, sous peine d’exclusion des visiteurs.

D ans les mains de la famille Choulet depuis 1961, LeMoulin du Plain est en vente depuis plusieurs L’établissement de Goumois a fait l’objet en septembre dernier d’un reportage dans le journal télévisé de Jean- Pierre Pernaut sur TF1 dans le cadre de l’opération S.O.S. Villages.

mois. “Nous n’avons eu que peu de contacts sérieux suite à cette émission” , confie Christophe Choulet. Il avoue en revanche avoir eu beaucoup de nouveaux clients à l’hôtel et au restaurant. L’établissement a évolué au fil des ans. “Nous avons 21 chambres et une capacité de 120 places en restauration avec une surface habitable de 2 500 m², alors for- cément il faut un candidat sérieux pour reprendre ce type d’affaire” , précise-t-il. Pourtant “Le Moulin

Christophe Choulet vend le Moulin du Plain.

projet pérennisant l’activité tou- ristique. Mais faute de solution rapide, ils songent également à la valeur intrinsèque de leur immobilier. Un changement de destination des locaux pourrait être envisagé. “Il y a un gros défi- cit d’hébergement touristique dans la région et notre établis- sement pourrait y répondre” , note Christophe. Ils n’excluent donc pas de vendre à un investisseur pour transformer leur domaine en immobilier de loisir ou de rési- dence. n Ph.D.

aboutir assez rapidement” , pré- cise M. Choulet. Des aides à la modernisation d’établissements sont également disponibles. Bien

tous les midis” , regrette- t-il. Cette redécouverte touristique du secteur renforce la famille Chou- let dans sa conviction

souvent, c’est le prix de l’immobilier qui est un frein aux reprises d’en- treprise hôtelières. Dégagés du poids du

“Trouver le bon repreneur.”

financement des murs, de nou- veaux porteurs de projet pour- raient se manifester. La renta- bilité de l’établissement est bonne et une nouvelle organisation du travail devrait encore l’améliorer. La famille souhaite bien sûr un

que l’établissement a de l’avenir. Encore faut-il trouver le bon repreneur. “La Région Bour- gogne-Franche-Comté est réelle- ment active dans le développe- ment touristique local, un projet de Foncière hôtelière pourrait

L’hôtel-restaurant au bord du Doubs.

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