Journal C'est à dire 267 - Novembre 2020

D O S S I E R

L’association J.A.L.M.A.L.V. toujours empêchée à Morteau Morteau

L’accompagnement des personnes en fin de vie est une des grandes missions de cette association qui intervient dans plusieurs établissements du Haut-Doubs. Pour cause de crise sanitaire, ses bénévoles n’ont toujours pas pu retourner à l’hôpital de Morteau.

D epuismars, l’écoute, la parole, les gestes d’apaisement et tout ce qui constitue le travail au quotidien des bénévoles de l’association J.A.L.M.A.L.V. (Jusqu’à la mort accompagner la vie) a été mis entre parenthèses pour cause de crise sanitaire. Voilà donc plus de six mois que ces bénévoles ne peuvent plus approcher les malades en fin de vie, à leur grand regret. “Nous comprenons évidemment les raisons de cette situa-

peut-être c’est de savoir écouter les silences” note Serge Humbert. En 2019, J.A.L.M.A.L.V.-Haut-Doubs a ainsi accompagné une cinquantaine de personnes en fin de vie ou leur famille, dont une quinzaine rien qu’à Morteau. À Maîche, les interventions de l’association ont pu reprendre pro- gressivement. “Elles viennent également de reprendre à l’E.H.P.A.D. de Flange- bouche” précise Christine Roze, coor- dinatrice pourMorteau,Maîche et Flan-

Christine Roze, coordinatrice de secteur, et Serge Humbert, président de J.A.L.M.A.L.V. -Haut-Doubs.

gebouche. À Morteau, les bénévoles ont peu d’espoir de reprendre leur activité avant la fin de l’année. Un premier week-end de sensibilisation aux futurs bénévoles devrait néanmoins être organisé fin

tion, mais c’est difficile, et cela risque de démobiliser les béné- voles” constate Serge Humbert, le président de la J.A.L.M.A.L.V.-Haut-Doubs. La J.A.L.M.A.L.V., c’est une équipe d’une dizaine de per-

“Le plus difficile, c’est de savoir écouter les silences.”

sonnes qui accompagnent dans les éta- blissementsmédicaux ou les E.H.P.A.D., les personnes en fin de vie orientées par les équipes soignantes ou médico- sociales de ces établissements. “Ce sont parfois des personnes qui n’ont pas de famille, ou des gens dépressifs. Le pre- mier but de notre présence auprès d’eux, c’est l’accompagnement.Nous ne faisons ni soins ni animation. Accompagner, c’est aller aumême pas que ces personnes en fin de vie. Cela suppose de notre part une écoute active, et le plus difficile

novembre à Morteau.Toutes les confé- rences grand public habituellement organisées par la J.A.L.M.A.L.V. ont également dû être annulées cette année. Dans le vaste débat qui agite réguliè- rement la société au sujet de la fin de vie, la position de la J.A.L.M.A.L.V. est d’être “dans l’esprit de la loi, note le président. En France, il y a chaque année 450 000 à 500 000 décès, c’est 450 000 à 500 000 singularités diffé- rentes.Mais les cas très singuliers comme Vincent Lambert ou plus récemment

la J.A.L.M.A.L.V. pour qui, dans ces situations extrêmes de fin de vie, l’ac- compagnement de la personne souf- frante prend tout son sens. Le déve- loppent des soins palliatifs est pour l’association la meilleure réponse actuelle. n J.-F.H. (avec T.H.)

Alain Cocq arrivent peut-être deux fois par an, pas plus, mais à chaque fois que ça arrive le débat est relancé” ajoute Serge Humbert pour qui la loi actuelle devrait s’avérer suffisante. “Il n’y aura jamais une loi qui mettra fin à l’ambi- guïté des positions au sein d’une même famille” estime-t-il. L’indignité d’une personne qui se dégrade et qui approche de sa fin de vie, selon lui n’est pas une question qui se pose. “Pour nous, la

dignité est intrinsèque à l’homme. C’est le regard des autres, de la société actuelle qui rend indigne ces situations de fin de vie. On a bien conscience que le débat sur la fin de vie est loin d’être tranché, mais aller plus loin dans la loi, ce serait ouvrir d’autres portes. Tuer n’a jamais été un soin” estime le représentant de

Pour tous renseignements : J.A.L.M.A.L.V. au 03 81 67 17 13 ou jalmalv.hautdoubs@orange.fr

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