Journal C'est à dire 266 - Octobre 2020

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

Coup de tonnerre chez Ulysse Nardin et Girard-Perregaux Horlogerie Les deux prestigieuses marques horlogères du Locle et de La Chaux-de-Fonds ont annoncé un plan de restructuration qui pourrait coûter leur emploi à une centaine de salariés, victimes indirectes de la pandémie de la Covid-19.

L e journal C’est à dire dans son dernier numéro avait pris le pouls de l’économie horlogère suisse. La question n’était pas de savoir si des licenciements allaient intervenir, mais quand. La première réponse est arrivée assez vite. Dans un communiqué du 7 septembre, la ville de La Chaux-de-Fonds est sortie de sa réserve pour annoncer son inquié- tude et son soutien au plan de restruc- turation et de licenciements chez Ulysse Nardin et Girard-Perregaux, deux firmes basées au Locle et à La Chaux- de-Fonds où 100 postes sont concernés, soit un quart des effectifs. Ces noms

ne sont pas des moindres. Ils font partie de la haute horlogerie et du groupe de luxe français Kering. Le Conseil com- munal de la Métropole horlogère dit suivre de très près l’évolution de la situation. Que peut-il faire ? Pas grand- chose. Ce plan d’envergure a été annoncé le 7 septembre au personnel. Sylvia Morel, directrice du dicastère des finances, de l’économie et des res- sources humaines, s’est entretenue téléphoniquement avec Patrick Pru- niaux, directeur des deux marques. “Le Conseil communal chaux-de-fonnier exprime son empathie et son soutien aux personnes concernées par cette situa-

Ulysse Nardin au Locle licencie.

La société Guillod Gunthner reprise C’ est une information communiquée par notre confrère Arc Info. La société Guillod Gunthner, manufacture de boîtes chaux-de-fonnière, a été reprise par la société Queloz basée à Saignelégier. Une procédure de consultation avait été initiée avec le syndicat Unia et la société pour tenter de replacer un tiers des 56 employés. Pour l’heure, on ignore le nombre de salariés qui sont concernés par cette reprise. n

tion, et salue la volonté des dirigeants de pérenniser ces deux fleurons horlo- gers” , explique La Chaux-de-Fonds dans un communiqué de presse. En regard des menaces qui s’accumulent particulièrement sur l’économie très exportatrice du Canton et des Mon- tagnes, l’exécutif chaux-de-fonnier appelle à une réflexion concertée du Conseil d’État et des communes neu- châteloises. Selon la Convention patronale horlogère et le syndicat Unia, environ 700 employés de l’industrie horlogère se sont inscrits au chômage de février à juillet dernier. Le nombre devrait dépas- ser les 4 000 selon eux d’ici la fin de l’année ! Pour autant, des signes positifs viendraient des marchés chinois et américains écrivent les spécialistes. Lesmontres haut de gamme demeurent les moins touchées…Girard-Perregaux est toutefois un contre-exemple car une montre de la marque se négocie en moyenne 25 000 euros. L’horlogerie - comme toujours - va rebon- dir. Reste à savoir quand ? Cette ques- tion se pose alors que la Suisse était appelée aux urnes à l’heure où nous bouclions ces lignes. Dimanche 27 sep- tembre, nos voisins prenaient part à une votation où il était notamment question du sempiternel thème :“Faut- il limiter l’immigration ?” Les élus des cantons de Neuchâtel ou encore ceux de Vaud et du Jura militaient pour le non. Ils considèrent le travail frontalier comme un élément de développement. Seront-ils entendus ? n

À l’heure où nous bouclions ces lignes, les Suisses devaient se prononcer sur l’immigration. La stopper ou poursuivre ? Les frontaliers sont concernés.

Le Locle est touché par la restructuration chez Ulysse Nardin. A contrario, Rolex et Audemars Piguet investissent dans de nouvelles usines.

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