Journal C'est à dire 266 - Octobre 2020
P L A T E A U D E M A Î C H E
Son roman adapté en film, tout un territoire se mobilise Valoreille Auteure franc-comtoise reconnue, Marie-Thérèse Boiteux adapte “Le secret de Louise” sur écran. Une ode à nos paysages, nos paysans, à la solidarité. Les figurants sont des bénévoles, bien souvent de Valoreille et des environs. Le tournage débute
S a ferme comtoise domine la vallée du Dessoubre, sur le versant ensoleillé de Valoreille, à 750 mètres d’altitude. C’est ici que France Clément a prêté sa cui- sine et sa cheminée ouverte pour permettre à l’équipe du film de tourner une scène du film “Le secret de Louise”, l’histoire d’un jeune homme qui revient dans son pays natal pour régler un héritage à la fin du XIX ème siè-
troupe de théâtre et metteur en scène. Depuis cet été, la bande, une vingtaine de personnes, se retrouve pour répéter et tourner sous la caméra de Jean-François Roussey, le tout orchestré par France qui a créé l’association “La Louise”. “C’est une véritable aventure humaine !” raconteThi- baut Emonnot, l’acteur principal qui joue le rôle de Justin. À 25 ans, le garçon a suivi des cours de comédie au sein de l’école d’Olivier Belmondo à Paris. Il a accepté le rôle principal, béné- volement : “C’est une expérience à saisir, l’occasion de mettre en pratique ce que j’ai appris…On verra ce que cela donne à l’écran mais pour le moment nous avons une excellente complémentarité entre tous. J’ai accepté car l’his- toire me parle : elle évoque nos racines” juge l’acteur originaire d’Hérimoncourt qui demeure dans la banlieue parisienne. En août et septembre, il est revenu quasiment tous les week- ends pour répéter ou tourner
cle. Opposé à tous les villageois qu’il rencontre, il se rend finalement compte que son jugement n’était que des idées fausses. Voilà le synopsis du film adapté du roman de l’auteure, scénarisé et adaptée par Marie-Thérèse en personne, Josiane Faivre, pro- fesseure de français et amie, France Clément - une habitante de Valoreille -, et Yohann Bos- serdet, ex-responsable d’une
Capture d’écran du générique du film “Le secret de Louise” en tournage à Valoreille et aux environs, avec “Justin”, le personnage principal.
c’est une équipe qui fourmille autour d’elle. Une belle cohésion qui devrait se ressentir dans ce film qui fait la part belle aux paysages du Dessoubre, du pre- mier plateau, du château de Bel- voir, des belvédères, des vaches comtoises, de nos traditions.Une diffusion sur grand écran ? Pour le moment, l’équipe n’y a pas encore réfléchi. Elle espère bou- cler le film à l’automne 2021. “Nous devons par exemple atten- dre le printemps pour tourner
la procession-dérogation” précise Marie-Thérèse. Une scène sera également tournée avec les pay- sages d’hiver. D’argent, les bénévoles en ont besoin. Ils ont bénéficié d’une aide exceptionnelle de la com- mune deValoreille à hauteur de 1 500 euros, de quoi subvenir à certains frais. “C’est un projet ambitieux et sérieux” conclut France Clément. D’autres aides sont les bienvenues… n E.Ch.
des scènes. Un coût, sachant que ce “travail” est totalement béné- vole : “On se débrouille. Les cos- tumes nous sont prêtés par des associations (Laviron 1900 par exemple ou par la commune de Saint-Hippolyte). Des musiciens jouent bénévolement, on prépare les repas lors des répétitions, les figurants - beaucoup du village de Valoreille - sont enthousiastes à l’idée de ce projet qui met en valeur notre Franche-Comté” relate Marie-Thérèse Boiteux. D’ordinaire, l’auteure est seule face à ses feuilles blanches. Là,
Contact : boiteuxmt@gmail.com
La fin du générique avec l’arrivée au château de Belvoir.
De gros travaux d’amélioration sont en cours sur le lit de la rivière Vallée du Dessoubre
En bref…
l Danse La compagnie bourguignonne de danse Alfred Alert sera en rési- dence à l’Escale à Morteau pour 15 jours. Les 5 interprètes vont travailler sur leur prochaine créa- tion “Mètre carré”. Un spectacle qu’ils présenteront au public gra- tuitement le jeudi 22 octobre à 20 heures à l’occasion de leur sortie de résidence. l Licenciements La société Comadur basée au Locle tient à rappeler qu’il n’y a eu ni avant, ni après le confine- ment, “de grands plans de licen- ciements” contrairement à ce que nous avions indiqué dans nos colonnes. l Radio collège Pergaud Radio collège Pergaud recherche un deuxième jeune dans le cadre d’une mission de service civique. La mission s’étale sur une durée de 8 mois à compter du 1er novembre prochain. Le service civique est un contrat d’engage- ment volontaire au service de l’in- térêt général, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condi- tion de diplôme. Une indemnité mensuelle est versée (un peu moins de 600 euros). Contact : radiocollegepergaud@orange.fr ou 03 81 56 05 47.
L es travaux ont démarré le 31 août dernier pour une durée de deux mois. “Nous effaçons complètement ces deux ouvrages dans le double but de rétablir la continuité piscicole et de favo- riser le transport sédimentaire” , prévient Jérémy Pourreau, chargé de mission milieux aquatiques. Il reste une quinzaine de seuils le long du cours d’eau, dont Sous la responsabilité du Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessou- bre, les deux seuils de Fleurey et de Neuf-Gouffre vont disparaître.
Barrage de Neuf- Gouffre avant travaux.
trois produisent de l’électricité hydrau- lique. Les autres sont inutilisés et bien souvent sur des propriétés privées. Le syndicat propose alors aux détenteurs d’effacer ces seuils et prend en charge l’étude technique. Ou il peut contraindre à l’installation d’une passe à poisson. Quinze espèces sont répertoriées dans ce cours d’eau long de 33 kilomètres qui prend sa source à Consolation et se jette dans le Doubs à Saint-Hippolyte. L’ombre, le chabot, le blageon et la truite sont les principales espèces. “Il faut savoir que la truite remonte toujours son cours d’eau pour frayer et pour y trouver l’eau la plus fraîche possible” , précise Jéméry Pour- reau. Les successions de seuils provoquent aussi une retenue des sédiments. “Or, un cours d’eau est un équilibre entre eau et sédiments et si cet équilibre est rompu,
et la rivière Rëverotte, affluent du Des- soubre). “Il s’agit de travaux d’ampleur avec de grosses masses de sédiment et les habitués du site ont pu penser que l’on touchait à leur patrimoine” , confesse M. Guinchard. “Une fois l’impact du chantier terminé, tout le monde pourra se réapproprier la rivière” , poursuit-il. C’est semble-t-il le cas des fédérations de pêche locales et de celle départemen- tale du Doubs qui ont bien accepté ces travaux. Parallèlement à ce chantier, le Syndicat Mixte est également garant du pilotage du site classé Natura 2000 (projet euro- péen pour la préservation de la biodi- versité) et de l’opération Limitox lancée par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerra- née-Corse (réduction des flux de pollution toxique). n Ph.D.
la rivière tape dans son fonds et les berges sont déstabilisées” , pointe-t-il. Les consé- quences immédiates sont des risques pour les habitations proches et les ouvrages le long du cours d’eau. Il y a en France 80 000 seuils répertoriés dont une grande partie inutilisée et c’est ce phénomène qui participe au grignotage des côtes atlantiques. “Les travaux que nous entreprenons sont étudiés et étayés depuis des années” , assure Jérémy Pour- reau. “Le chantier est de l’ordre de 500 000 euros hors taxes” ajoute Anthony Guin- chard, directeur du syndicat. Le finan- cement est assuré à 70 % par l’Agence de l’Eau (État), à 10%par le Département et à 20 % par les quatre communautés de communes qui constituent la structure (Maîche-Saint Hippolyte, Le Russey, Sancey-Belleherbe et les Portes duHaut- Doubs-Valdahon pour le haut du bassin
Le seuil de Fleurey en chantier.
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