Journal C'est à dire 266 - Octobre 2020
P L A T E A U D E M A Î C H E
Jean-Luc Guillemin : un photographe engagé Le Russey
D epuis son invention en 1836 par Nicéphore Niepce, la photographie Le studio J.L.G. Reflex installé au Russey depuis quatre ans résiste aux bouleverse- ments technologiques du numérique.
Il a commencé à l’âge de 10 ans avec le vieil appareil Kodak de ses parents. “Je prenais beau- coup de clichés de paysages et au fil des ans je me suis intéressé aux portraits des membres de ma famille” , se souvient Jean- Luc. Sa vie professionnelle dans l’horlogerie ne l’a pas dévié de sa passion. Au contraire, son licenciement il y a 5 ans lui a mis le pied à l’étrier. Sa première activité est la photo de mariage mais l’année 2020 a été rude. Ce fut aussi le cas pour les pho- tos scolaires victimes de la crise Dans le cadre familial, il constate une recrudescence de la demande de clichés de grossesse et de naissance. “Je réalise aussi des prises de vues pour les pro- fessionnels dans les domaines de l’horlogerie-bijouterie et des B.T.P.” , ajoute-t-il. Les bornes de développement de la grande distribution ont fortement impacté les tirages traditionnels. Mais Jean-Luc Guillemin constate un retour des clients vers les professionnels. “Nous sanitaire. “Heureuse- ment, je dispose d’un photomaton agréé pour les photos d’identité et administratives” , sou- ligne Jean-Luc.
a connu nombre de révolutions. “La profession a essuyé une véri- table tempête à tel point que j’ai quasiment le dernier studio photo entre Pont-de-Roide et Morteau” , précise Jean-Luc Guil- lemin. Il avoue commencer à “vivre gentiment” de son activité : “C’est un marché très dur, heu- reusement la passion compense les difficultés” , concède-t-il.
leur fournissons des conseils et des retouches. Bien sûr, c’est plus cher mais nous savons rendre les photos plus belles” , pointe- t-il. Parallèlement à son activité pro- fessionnelle il développe des projets personnels. Le premier consacré aux pompiers lui tenait à cœur, ayant lui-même été volontaire. “Je voulais leur ren- dre hommage en saisissant leurs portraits dans l’action. Une de mes photos m’a d’ailleurs valu le deuxième prix du concours Nikon France” , précise Jean- Luc. ser 40 portraits en couleur de femmes de tous âges et de toutes conditions” , confie-t-il. Les pre- miers modèles sont ravis des résultats, mais il confesse avoir du mal à convaincre d’autres femmes. “Elles ont toujours une crainte de l’objectif et du résultat final” , regrette Jean-Luc Guil- lemin. Le bouche-à-oreille et sa page Facebook vont lui permettre de finaliser son projet. Convaincu de l’avenir de son art, il a rejoint Il travaille actuelle- ment sur une exposi- tion intitulée “Toutes les femmes sont belles”. “Mon idée est de réali-
“La passion compense les difficultés.”
La photo de Jean-Luc Guillemin primée.
Jean-Louis Guillemin dans son studio du Russey.
un collectif de défense de la photo avec des collègues du Doubs et de Haute-Saône. “Nous voulons montrer au public que
nous sommes toujours là et que la photo de qualité a toujours sa place chez eux” , conclut-il. n Ph.D.
“Un rêve, un cheval, une famille” : un refuge pour les bêtes victimes d’abandon Frambouhans
L’association fondée par Florence Clerc en mai 2014 s’est donnée pour mission de recueillir et de faire adopter les animaux qui leur sont confiés.
A u lieu-dit Le Cuché (Frambouhans), dans une ferme ancienne nichée dans les bois, Florence Clerc accueille ses visi- teurs aumilieu d’une faune nom- breuse et variée. “Notre associa- tion à l’origine était destinée aux personnes qui se débarrassaient de leurs chevaux trop vieux pour
qui n’avait naturellement pas l’espace pour la garder” , s’insurge Max Ovarese, vice-président de l’association. Florence a même trouvé unmatin près de sa boîte aux lettres un carton contenant deux serpents impressionnants. Les raisons de l’abandon sont diverses : âge, comportement, changement d’habitat, repro-
être montés” , déclare Florence. L’objectif était de les replacer dans des familles qui disposaient d’espaces suffisants pour leur offrir une
duction accidentelle… Les bénévoles regret- tent bien sûr les cadeaux idiots, les chiens qui restent enfermés toute la jour-
“On ne juge aucune situation.”
Györgyi Rammer, Florence Clerc, Françoise Donzé et Max Ovarese.
retraite paisible. De fil en aiguille, l’association a accepté d’autres animaux. “En tant qu’être humain, je ne pouvais pas refuser” , poursuit Florence. Chiens, chats, animaux de la ferme, oiseaux ou N.A.C. (Nou- veauxAnimaux de Compagnie : furet, chinchilla, hamster ou octodon) ont rejoint les chevaux dans cette arche de Noé. “Nous avons récemment récupéré une chèvre naine offerte à une jeune femme pour son anniversaire et
née ou les propriétaires d’ani- maux qui font pratiquer des euthanasies de confort. “Mais on ne juge aucune situation, on préfère que l’animal soit aban- donné chez nous plutôt qu’en pleine forêt” , souligne la fonda- trice du refuge. L’association vit avec les dons en nourriture ou en argent (exclusivement par chèque) de bénévoles. “Nous fai- sons également des collectes d’ali- mentation animale spécifique dans les magasins du secteur” ,
siasme et tout leur cœur” , ajoute Florence. “Sans cette aide, on ne pourrait pas faire grand-chose” , constate Max.Tous les animaux sont stérilisés et c’est le combat de l’association afin de réduire les abandons. Les frais d’adoption constituent bien sûr une partie importante
des revenus (compter 350 euros pour une chienne de grande taille). “On ne place pas n’importe où, on essaye de trouver une famille adaptée pour l’animal, on visite l’endroit et on fait un suivi” , poursuit Florence. “Chaque animal placé a un vécu et on a de la chance de trouver
de bons adoptants” , préciseMax. Une vingtaine de chevaux, 9 chiens, une cinquantaine de chats et des N.A.C. sont prêts à être adoptés.Une visite s’impose. “Tout le monde est bienvenu au Cuché, je vis chez mes bêtes” , conclut Florence Clerc. n Ph.D.
souligne Max. Les animaux à l’adoption sont en parfaite santé, vaccinés et stérilisés. “Nous avons la chance de travailler avec deux formida- bles cliniques vétérinaires (Cli- nique de l’Arche à Maîche et du Chien-Assis àVoujeaucourt) qui nous soutiennent avec enthou-
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