Journal C'est à dire 265 - Septembre 2020
M O N T B E N O Î T E T L E S A U G E A I S
Le renouvellement dans la continuité des projets Montbenoît
mission finances et développement économique sera en charge des affaires courantes avec néanmoins une réflexion à mener sur l’intérêt de relancer ou pas le projet d’une zone d’activité à Montflovin le long de la R.D. 437. La troisième commission est axée sur l’aménagement du territoire, la ruralité et le tourisme. Rappelons que Mont- benoît est la seule com’com du Pays du Haut-Doubs à ne pas avoir pris la compétence P.L.U.I. “On va s’engager dans la promotion du tourisme vert en travaillant sur l’amélioration des cir- entrepris dans la sécurisation des sen- tiers pédestres. Tout n’est pas terminé notamment sur le plan de la signalé- tique autour de la source. Autre point fort, le stade de biathlon Florence- Baverel. Le site reconnu pour la qualité de ses équipements accueille de nom- breuses compétitions, une affluence qui profite à tout le territoire en termes d’hébergement, de consommation voire de notoriété. Sur le plan du patrimoine, on peut éga- lement évoquer la présence de l’abbaye de Montbenoît propriété du syndicat éponyme qui a aussi en charge la ges- tion du groupe scolaire de Ville-du- Pont. cuits de randonnée pédestre” dit la nouvelle présidente. La com’com de Montbenoît ne manque pas d’atouts tou- ristiques. On y trouve par exemple la source de la Loue. Des aménagements ont été
Les délégués de la com’com de Montbenoît ont élu à la présidence Élisabeth Viennet. Jeune retraitée infirmière, deuxième adjointe à Gilley, cette dernière profite de sa nouvelle disponibilité pour s’engager davantage au service de son territoire en privilégiant la concertation et la transparence.
D eux candidats : Élisabeth Viennet et Olivier Billot adjoint àArc-sous-Cicon bri- guaient la tête de l’exécutif de la com’com de Montbenoît. Avec 19 voix en sa faveur sur 28 possibles, l’élue de Gilley l’emporte largement. Olivier Billot se retrouve vice-président au même titre que Jean-Luc Courlet adjoint àMaisons-du-Bois-Lièvremont, Fabien Henriet adjoint àArçon et René Jacquet adjoint à La Chaux et qui est le seul faisant déjà partie du précédent exécutif. Ce renouvellement se retrouve aussi sur le plan du conseil communautaire. Des forces vives, sans doute des idées nouvelles pour gérer au mieux une communauté de communes très rurale, Repères Communauté de communes de Montbenoît
aux marges de manœuvre financières assez réduites. Tout coûte plus cher à la campagne quand il s’agit de financer des équipements structurants au ser- vice d’une faible population qui plus
est, relativement dispersée. Aussi ne faut-il pas s’atten- dre à de gros bouleverse- ments dans la gestion des affaires intercommunales. “On s’inscrit dans la conti- nuité”, explique la nouvelle présidente qui était déjà
Rénovation de la station d’épuration d’Arc-sous-Cicon.
Élue depuis trois mandats à Gilley, Élisabeth Viennet, jeune retraitée, sou- haite s’inves- tir davantage au service de la com’com de Montbenoît.
conseillère communautaire en 2008- 2014. À Montbenoît, le gros morceau, c’est l’eau et l’assainissement. Si les travaux d’extension de la station d’épu- ration de Ville-du-Pont avancent bon train, les élus communautaires vont devoir s’atteler à la rénovation de celle d’Arc-sous-Cicon qui après 40 ans de fonctionnement commence à montrer des signes de vétusté. De gros inves- tissements en perspective. “Tout l’exé- cutif est impliqué aux commandes de cette commission qui vamobiliser beau- coup d’énergie en réunions, dossiers, travaux…” , souligne Élisabeth Vien- net. Classique mais incontournable, la com-
l 16 communes l 8 077 habitants l Deux salariées, soit 1,5 équivalent temps plein
net” , annonce la présidente, seule femme à la tête d’une com’com au sein du Pays du Haut-Doubs. n
La quatrième et dernière commission intercommunale est dédiée à la vie associative, au sport, à la culture et à la communication”. “Il est temps d’in- vestir dans la création d’un site Inter-
F.C.
Scolytes : les communes forestières aux abois Résineux
Avec le rejet de l’amendement du sénateur Jean-François Longeot, les communes forestières qui espéraient ainsi bénéficier de compensations financières voient leurs espoirs s’envoler alors que la crise s’amplifie. Tensions.
N ul besoin d’être ingénieur forestier pour constater la multiplication des arbres secs dans les peu- plements résineux du Haut-Doubs. Le phénomène s’amplifie et gagne aussi en altitude en touchant des massifs de la haute chaîne jusque- là relativement épargnés. “La séche- resse n’arrange rien. Les techniciens annoncent un pic des attaques de scolytes pour 2021, ce qui signifie encore plusieurs années de souf- france” , estime Christian Coutal, membre de l’association des com- munes forestières du Doubs. Laquelle n’en finit pas de tirer la sonnette d’alarme sur les consé- quences de cette crise sanitaire sus- ceptible de remettre en cause, si ce n’est la survie, du moins les fonde- ments budgétaires de nombreuses communes du Doubs où 43 % du territoire est couvert par la forêt. “Comme 57%de la surface forestière appartient aux collectivités, le Doubs est sans doute le département fran- çais le plus sensible à la crise sani- taire forestière actuelle” , poursuit Christian Coutal. Pour abonder ce propos, une étude lancée par l’association montre la très forte dépendance des communes
aux recettes forestières. Dans le Doubs, on dénombre en effet 120 communes de moins de 500 habi- tants où la ressource forestière rap- porte plus de 25 % des recettes de fonctionnement. “En 2019, les com- munes ont perdu en moyenne 30 % de recettes liées aux ventes de bois et la situation va s’aggraver.” Les communes jouent pourtant le jeu de la filière bois en acceptant de limiter les ventes de bois vert sur unmarché saturé de bois scolyté. Avec 18 % d’invendus et une baisse des prix limitée à 10 %, le bilan de la dernière vente de bois organisée le 7 juillet dernier à Levier montre bien tout l’intérêt de cette solidarité. “Cette stratégie s’avère payante mais cela se fait au détriment des recettes communales quand on sait que le bois scolyté se vendmoins de 5 euros net le m 3 et plus de 50 euros le m 3 en bois vert.” Dans ces circonstances, les associa- tions de communes forestières avaient sollicité le soutien de l’État. “Jusqu’à présent, on a juste obtenu une aide au transport de bois scolyté vers des scieries du sud-ouest. On fondait donc beaucoup d’espoir dans l’amendement sénatorial qui deman- dait que des compensations finan-
cières soient inscrites dans le projet de loi de finances.” L’amendement a bien été adopté par le Sénat mais il a ensuite été rejeté par la com- mission mixte paritaire. D’où la déception de Christian Coutal qui voit plusieurs explications à cet abandon des pouvoirs publics. “Le cliché des riches communes fores- tières a la vie dure. La particularité forestière du Doubs entre sans doute en ligne de compte. Pour toutes ces raisons, on n’est pas écouté malgré nos efforts de solidarité.” Difficile de demander alors aux com- munes de participer au plan de relance économique. Faute de recettes, les communes ne pourront plus investir. Quid de l’avenir de la forêt ? “On ne compensera jamais les pertes en jouant sur la fiscalité dans les petites communes où les bases sont très faibles. Si l’on aug- mentait le taux du foncier non bâti, on pénaliserait en premier lieu la commune qui est souvent le plus gros propriétaire, détaille Christian Coutal très inquiet du caractère structurel que prend cette crise. Ce qui pose le problème de la survie des petites communes dépendantes de la forêt.” n F.C.
La forêt rési- neuse du Haut-Doubs est touchée de plein fouet par les scolytes.
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