Journal C'est à dire 265 - Septembre 2020

P L A T E A U D E M A Î C H E

Ce vent contraire suffira-t-il à faire plier les éoliennes ? Bonnétage

Un propriétaire susceptible d’accueillir des éoliennes sur son terrain a fait marche arrière. L’association “La Colère des Ours” a de son côté déposé un recours contre l’im- plantation d’un mât de mesure. Ce qui n’empêche pas le promoteur de poursuivre ses démarches.

définitive d’un espace, d’un milieu. Ce que l’on a perdu, on ne le retrouvera jamais” résume la jeunemaman. Corinne ressent une forme de dégradation durant cette tractation. Elles ont donc stoppé les contacts. Mieux, elles sont devenues des moteurs de l’association “La colère des ours” (la.colere.des.ours@gmail.com). “Au départ, on nous a dit que ce n’était qu’une étude de faisabi- lité… et finalement on se rend compte que le projet est déjà avancé. Ce fut une désagréable surprise” analyse François qui a interpellé au nom de l’asso- ciation les élus, les sénateurs, le préfet et même le président de la République. Parmi les arguments de la cen- taine d’adhérents : le manque d’information, l’incidence sur la santé, l’environnement, la flore, les chiroptères, les conséquences sur la faune et même la filière comté. Ils évoquent aussi l’im- plantation du futur parc naturel régional. Si l’éolien n’est pas interdit dans un P.N.R., le site engloberait l’une des plus belles crêtes du Pays Horloger protégée à certains endroits par un arrêté

A u départ, Catherine et Corinne n’avaient aucun a priori contre les éoliennes.Agricul- trices à Bonnétage avec leur mari respectif auVillage-Haut, elles ont été démarchées par le promoteur éolien pour accueillir dans leurs champs des moulins

à vent. L’offre est belle : 10 000 euros par an de location et par éolienne. “Au départ, nous avons écouté, relate Cathy. Mais au fur et à mesure, on s’est ren- seignés et nous avons décidé de dire non car nous avons pris conscience du projet. Dire oui, c’est autoriser une destruction

L’association “La colère des ours” regroupe une centaine d’adhérents.

de biotope. “L’association est constituée demembres qui s’unis- sent dans un même esprit afin de contrer l'industrialisation de nos villages et non dans un esprit guerrier ou arrogant” tient à pré- ciser un des membres. La société Abowind, porteur du projet, a déjà reçu l’aval des pré-

met à Abowind d’installer un mât de mesure anémométrique en acier, illégal selon elle au regard du code de l’urbanisme. Cette dernière s’est attaché les services d’un cabinet d’avocats. Elle n’a pas encore reçu réponse de la municipalité. Contactée,Abowind indique que

(vent, faune, flore, paysage, acous- tique) avant de pouvoir réfléchir à des scénarios d’implantation. Ces études ont pour objectif de vérifier la compatibilité du site avec l’installation d’éoliennes. Si les conclusions sont positives, elles permettront de fixer le nom- bre d’éoliennes, leurs caractéris- tiques de taille et de puissance et de déterminer les emplace- ments les plus adaptés” poursuit le développeur. Le préfet du Doubs a le dernier mot pour autoriser ou non le parc éolien. L’association l’a sol- licité le 2 juillet dernier, lettre pour le moment restée sans réponse. n E.Ch. ISON TEOR

le recours gracieux contre l’arrêté de non- opposition ne remet pas en cause le projet. Quant au nombre d’aé-

cédents conseilsmuni- cipaux de Bonnétage, Plaimbois-du-Miroir, Rosureux mais pas celui de Saint-Julien-

Le promoteur répond aux interrogations.

les-Russey ni de Montbéliardot. Le 9 juillet, l’association a adressé un recours gracieux à la commune de Bonnétage, lui enjoignant de retirer l’arrêté daté du 22 février 2020 qui per-

rogénérateurs, pas de réponse : “Le nombre d’éoliennes et leur localisation ne sont pas définis à ce stade d’avancement des études. Il faut attendre les conclu- sions des études de faisabilité

La crête de Bonnétage concernée.

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