Journal C'est à dire 254 - Mai 2019
L A P A G E D U F R O N T A L I E R
Manœuvre franco-suisse chez les pompiers Les Verrières-de-Joux Cet exercice organisé le 10 mai dernier a mobilisé 34 pompiers du Haut-Doubs et du Val-de-Travers qui avaient pour mission de circonscrire un feu de ferme à usage d’habitation avec victime.
Une caserne à double nationalité Les habitants des Verrières-de-Joux et des Verrières suisses ont réguliè- rement l’occasion de se retrouver, de coopérer. Sans parler des échanges économiques, ils partagent des loisirs en commun et se retrouvent par exem- ple dans les mêmes sociétés de musique ou club de gymnastique. “Lors du 150ème anniversaire du club de gym des Verrières suisses organisé l’an dernier, on a appris que les Fran- çais composaient la moitié de l’effectif” , illustre le maire Jean-François Jodon. Cette solidarité se vérifie aussi au niveau des pompiers avec le renfort de 4 soldats du feu suisses au C.P.I. des Verrières-de-Joux. “Cet échange remonte à quelques années. Il avait permis de compenser la baisse d’ef- fectif du centre des Verrières-de-Joux qui pouvait s’avérer problématique sur un gros incendie. Des pompiers volon- taires suisses ont alors proposé leurs services. Aujourd’hui, les choses vont un peu mieux avec l’arrivée de nou- velles recrues françaises.” Les pompiers varisians, des Verrières suisses et les pompiers varisiens, des Verrières-de-Joux, ont aussi l’habitude d’organiser une manoeuvre conjointe chaque année. Un coup en France, un coup en Suisse. n
C hez les pompiers aussi, mieux vaut prévenir que guérir. Sachant que l’organisation des secours et les véhicules d’intervention ne sont pas les mêmes en France qu’en Suisse, il peut être utile d’apprendre à travailler ensemble au préalable plutôt que de devoir impro- viser dans l’urgence d’un vrai sinis- tre. C’est tout le sens de cette manoeuvre axée sur un incendie dans une exploi- tation agricole française, en l’occurrence la ferme de Marc Louvrier située côté
France au centre des Verrières-de- Joux. “On voulait vérifier deux objectifs. Le premier consistait à mettre en œuvre un réseau hydraulique entre les véhi- cules des deux pays en utilisant des raccords spécifiques qu’on retrouve dans les casernes frontalières. On sou- haitait également créer un binôme de commandement franco-suisse pour coordonner ensemble les opérations” , explique le capitaine Charles Claudet, chef de service des opérations au Grou- pement Sud du S.D.I.S. 25. 34 pompiers étaient à la manoeuvre
Les méthodes d’intervention varient d’un pays à l’autre, d’où l’intérêt de coopérer.
Plusieurs véhicules incendie, une ambu- lance, un fourgon-pompe sans oublier la grande échelle ont été mis en com- mun lors de cet exercice. “Cela a plutôt
dont 16 en provenance du Centre de première intervention (C.P.I.) des Ver- rières-de-Joux et du Centre de Secours principal de Pontarlier. Cinq centres
d’intervention étaient enga- gés côté suisse : Les Ver- rières, Les Bayards, La Côte- aux-Fées et Fleurier. Les hommes étaient placés sous
très bien fonctionné même s’il s’agissait juste de la mise en œuvre. On a peu l’occasion de travailler avec nos collègues suisses. Cette
La manoeuvre consistait à maîtriser un feu de ferme avec victime au centre des Verrières- de-Joux.
Un commandement franco-suisse.
le commandement du binôme composé par le lieutenant Arnaud Baverel et le chef de groupe suisse Joël Petit- pierre.
manoeuvre permet aussi d’apprendre à se connaître et de maintenir de bonnes relations” , apprécie le capitaine Clau- det. n
Morteau Un aller-retour supplémentaire Morteau-La Chaux-de-Fonds Il est possible depuis le 22 avril de rejoindre la Suisse ou de venir à Morteau le midi en train.
L es automobilistes de l’axe Étalans-Pon- tarlier mesurent le problème : une fois passé Nods, il leur devient impossible de dépasser un poids lourd (peu rapide dans le sens de la montée) quasiment jusqu’à l’entrée de Pontarlier. Axe pour rejoindre la Suisse très fréquentée, la R.N. 57 atteint ses limites. “La montagne a besoin d’infrastructures. La mobilité douce est une bonne chose mais elle ne peut pas tout régler, La députée Annie Genevard a rencontré la ministre des Transports et demandé le financement d’une étude pour ce tronçon. pour un créneau de dépassement entre Étalans et Pontarlier” Transports “Mon combat
seulement les quatre engins mono-caisses équipés du Signum, le système de sécurité propre à la Suisse.” Des travaux importants de modernisation des infrastruc- tures vont être réalisés côté français avec un budget porté de 12 à 30 millions d’euros. “Voilà qui permet d’être enfin rassuré quant à la pérennisation de cette ligne internationale à fort potentiel de déplacement de la vie quotidienne” conclut l’as- sociation des usagers. n
L a Région Bourgogne- Franche-Comté et le canton de Neuchâtel comblent un vide en créant en milieu de journée un aller La Chaux-de-Fonds (12 h 08) - Morteau (12 h 36) et un retour Morteau (13 h 25) - La Chaux-de-Fonds (13 h 56). Jusque-là, une zone blanche fer- roviaire de 4 heures existait entre les circulations du matin et celles de l’après-midi. “Notre politique est de développer l’offre en transport ferroviaire dans la région. La Ligne des horlogers en bénéficie au même titre que d’autres dessertes comme celles entre Besançon et Dijon” explique Michel Neugnot, vice- président de la Région Bour- gogne-Franche-Comté en charge des transports.À qui cette nou- velle desserte peut-elle profiter ? Aux Suisses qui veulent prendre une correspondance à Besançon ou aux frontaliers travaillant d’équipe. Avec cette création, cela porte la desserte entre Morteau et La Chaux-de-Fonds à sept allers- retours journaliers en semaine et cinq allers-retours le week-
end. “Certes, nous sommes encore loin de la navettisation mais c’est un premier pas, admet la Fédération des usagers des transports. La vraie bonne nou- velle concerne les infrastructures, avec le financement de l’instal- lation sur les voies suisses du système de sécurité français dit K.V.B. Cela permettra à n’im- porte quel autorail S.N.C.F. de circuler en Suisse et non plus
Pour un créneau de dépassement entre la Main et la Vrine.
et évoqué l’importance des mobilités pour l’ac- cessibilité des massifs, la proximité des services publics, qu’il s’agisse de l’école ou de l’accès aux soins, et souligné la problématique du transport des travailleurs transfrontaliers. Ce dossier
concerne 4 massifs sur les 5 français sachant que des infrastructures de la montagne ne sont toujours pas achevées. Un plan d’amélioration d’1 milliard d’euros annoncé doit y pourvoir. De belles routes, c’est bien, des auto- mobiles bien équipées, c’est mieux.
surtout dans notre territoire. C’est pour cela que j’ai demandé à la minis- tre des Transports Élisabeth Borne le financement d’une étude pour la créa- tion d’un créneau de dépassement sup- plémentaire entre Étalans et Pontarlier. C’est mon combat” annonce l’élue par- lementaire et présidente de l’Asso-
1 milliard pour le transport
des travailleurs transfrontaliers.
Besançon-La Chaux-de-Fonds : 3 allers-retours la semaine et le week-end Morteau - La Chaux-de-Fonds : 4 allers-retours par jour la semaine et 2 le week-end À 13 h 25 de la gare de Morteau, un train prend la direction de La Chaux-de-Fonds pour une arrivée à 13 h 56.
La présidente a rappelé l’urgence de publier le décret pneus-neige qui doit rendre obligatoire - pour 48 départements montagneux - la déten- tion ou la pose d’équipements d’hiver pour les automobilistes. n
ciation nationale des élus de la Montagne. Reçue par la ministre à la veille de la loi d’orien- tation des mobilités le 10 mai, Annie Genevard a aussi rappelé la réalité physique et les han- dicaps naturels reconnus dans la loi Montagne
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