Journal C'est à dire 254 - Mai 2019

D O S S I E R

“Nous avons accompagné en 5 mois autant de personnes qu’une M.S.A.P. en un an” Charquemont

qu’une M.S.A.P. le fait en un an” annonce Véronique Marpaux, chef de projet de l’Accompagnement des demandes numériques. N’importe qui peut bénéficier du service, à condition d’avoir pris rendez-vous : “Il faut que nos agents soient certains que la personne dispose de toutes les pièces pour mener à bien l’opération. Le retour de satisfaction est excellent. D’après l’enquête de satisfactionmenée, les personnes jugent excellente la qualité de service et son utilité” poursuit la res- ponsable bancaire. L’exemple mené en Franche-Comté intéresse d’autres territoires en France qui se sont rapprochés de la banque. Que peut espérer le Crédit Agricole via cette opération qui, pour l’instant, lui coûte plus qu’elle ne lui rapporte ?

L’agence bancaire accompagne gratuitement les particuliers dans leurs démarches numériques pour accéder à Pôle Emploi, créer une carte grise, une carte d’identité. En phase de test, le service est plébiscité.

C inqmois après la création d’un service (gratuit) d’accompa- gnement des démarches numériques au sein de son agence de Charquemont et Saint-Vit,

grise, permis de conduire… Courant juin, le préfet du Doubs se rendra à Charquemont pour faire un premier bilan. D’ores et déjà, la banque régionale annonce une réussite chiffrée,

preuve que les habitants ont des besoins : “256 entretiens ont été réalisés sur les 2 agences qui ont donné lieu à 304 opérations. Le nombre d’entretiens réalisés est réparti de façon homogène

le Crédit Agricole dresse un pre- mier bilan positif de l’opération conduite en partenariat avec la préfecture du Doubs. À savoir un accompagnement des démarches numériques dans

L’équipe du Crédit Agricole de Charquemont a été formée par la préfecture.

“304 opérations réalisées en 5 mois.”

quier et d’assureur.” La préfecture du Doubs ainsi que Pôle Emploi ont accepté ce partenariat à titre expérimental.D’autres partenaires publics pourraient rejoindre ce dispositif qui sera ou non poursuivi à l’avenir. Réponse dans quelques mois. n E.Ch.

“Nous sommes dans l’utilité au territoire, répondVéronique Marpaux. Le Crédit Agricole a annoncé qu’il ne fermerait aucune agence mais nous savons qu’il y a moins de monde qui franchit la porte de nos agences. Cette arrivée de services est une source de diversification qui reste proche de notre métier de ban-

ces deux agences grâce à l’appui de 13 salariés spécialement formés par les services de l’État aux demandes de carte d’identité, Pôle Emploi, carte

entre nos agences de Saint-Vit et de Charquemont. L’activité est assez forte puisqu’en 5 mois, nous avons - selon la préfecture - réalisé autant d’entretiens

Transport à la demande : retours d’expérience Mobilités

Un covoiturage expérimental pour les Portes du Haut-Doubs Expérimentation

L’ offre de transport public sur le Pays Horloger et la com- munauté de communes des Portes du Haut-Doubs com- prend le train des Horlogers et la ligne Mobidoubs entre Pontarlier et Mont- béliard. Insuffisant pour répondre aux besoins de la population comme le montrait déjà en 2003 l’étude initiée par le Pays Horloger. Des résultats qui avaient contribué en 2004 à la création de services de Transport à la Demande (T.A.D.) dans les commu- nautés duVal de Morteau, du Plateau du Russey et du Pays de Maîche. L’expérience est plus récente aux Portes du Haut-Doubs puisqu’elle remonte à 2011. “On était parti d’un diagnostic à la suite duquel les élus ont manifesté leur volonté de lutter contre l’isolement des personnes âgées. Cette démarche a abouti au T.A.D. baptisé Libertad” , explique Marjorie Barrioz en charge de l’aménagement du territoire à la com’com. Public ciblé : les seniors, chômeurs, personnes pro- Mis en place au début des années 2000, ce service connaît des for- tunes diverses suivant les com- munautés de communes. Tour d’horizon. une facilité de réservation. Tout est basé sur une notion de transport occa- sionnel à l’intérieur de la communauté de communes.” Le coût d’une course s’élève à 4 euros par trajet et 8 euros en aller-retour. La collectivité délègue l’activité à une entreprise de transport locale. Sur 5 287 trajets effectués en 2018, 81 % sont le fait de personnes ayant plus de 60 ans. Les deux véhiculesmobilisés dans le cadre de Libertad ont effectué au total 48 000 km l’an dernier. Le sentiment d’utilité est nettement moins marqué sur la com’comdu Pays visoirement sans véhicule, demandeurs d’emploi, per- sonne à mobilité réduite… “On a privilégié le côté pra- tique et accessible du dispositif avec des coûts modiques et

et payer dans un premier temps ce covoiturage en phase d’expérimentation” annonce la présidente de RégionMarie- Guite Dufay. Si la Ligne des horlogers existe, l’élue a bien compris que cette dernière n’irrigue pas l’ensemble du territoire. Certains peuvent donc vite être exclus. De son côté, la députée duDoubsAnnie Genevard rencontrait la ministre en charge desTransports Élisabeth Borne le 9 mai dernier. Elle en a profité pour

L e lieu n’a pas été choisi par hasard par la Région Bour- gogne-Franche-Comté. Avec deux autres communautés de communes en Bourgogne, celle des Portes duHaut-Doubs est retenue pour La Région utilise le périmètre géo- graphique des Portes du Haut-Doubs pour tester une forme de “blablacar local” via sa plate-forme Mobigo.

demander le lancement d’une étude pour la réalisation d’un créneau de dépassement sup- plémentaire entre Étalans et Pontarlier. Ànoter que le busT.E.R. Pon- tarlier-Besançon est plébis-

expérimenter un covoiturage géré et en partie financé par la collectivité organisatrice des transports. Une forme de “blablacar” qui va s’ap- puyer sur la plate-forme de mobilités régionale Mobigo

Un besoin de mobilités pour des salariés.

Libertad, le service de transport à la demande en place sur la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs.

de Maîche où tout est en stand-by depuis la fusion des deux com’com. “Il avait été supprimé principalement pour des raisons budgétaires. On aime- rait aujourd’hui pouvoir répondre favo- rablement à la demande des usagers même s’ils sont peu nombreux. On est en plein dans les devis avec l’idée de solliciter deux sociétés de transport pour couvrir l’ensemble du territoire, indiqueMagalie Lambert-Pretot,maire des Plains-et-Grands-Essarts et élue communautaire référente sur leT.A.D. Pour mémoire, tous les dis- positifs de transport à la demande font l’objet d’un financement partagé entre les com’com et la Région qui a repris la compétence trans- port aux Départements dans le cadre de la Loi N.O.T.R.E. Sur le plateau du Russey, le service a subi un sérieux coup de frein quand le Département qui participait encore au financement a choisi de réduire son champ d’aide au périmètre de la communauté de communes. Le Conseil départemental suggérait alors d’uti- liser leT.A.D. pour acheminer le public vers les points de ramassage duMobi- doubs. Sauf que cette stratégie ne cor- respond pas du tout aux habitudes de déplacement des personnes âgées. “À partir de ce moment-là, on a enregistré

une perte d’attractivité indéniable même si on est quand même parvenu à conserver les deux compagnies de taxi qui assurent la prestation” , note Pascal Barthod, le maire des Fonte- nelles en charge duT.A.D. à la com’com du Plateau du Russey. Le transport à la demande s’inscrit donc dans un cadre précis qui n’entre pas en concur- rence avec les transports sanitaires, scolaires et les lignes régulières. Les com’com interviennent à titre déro- gatoire dans la gestion des T.A.D. Dans le Val de Morteau, ce service fonctionne les mardis et jeudis. Le prix d’une course n’a jamais changé, il est de 2 euros, ce qui représente environ un tiers du coût de fonction- nement. “Le reste à charge se répartit à peu près équitablement entre la com- munauté de communes et la Région. Sur l’année 2018, on a enregistré 1 500 trajets liés auT.A.D.” , explique Philippe Flamand, directeur des finances à la communauté de communes et chargé de la gestion du T.A.D. “La situation pourrait évoluer avec la loi d’orientation sur les mobilités qui donnerait plus de marge de manœuvre aux com’com” considère Jean-Marie Binétruy, le pré- sident de la com’com du Val de Mor- teau, en rappelant l’existence dumini- bus municipal qui circule depuis plus de 40 ans dans la cité horlogère. n

pour proposer à ceux qui n’ont pas de moyens de locomotion des places dans des automobiles : “Il y a des entreprises dans cette zone, je pense à S.I.S. par exemple, et de vrais enjeux de mobilités, c’est pourquoi la Région va organiser

cité. Le prix du ticket de car Mobigo Doubs (1,50 euro) a en effet fait grimper la fréquentation ces derniers mois. Le prix du covoiturage n’est pas encore connu, samise en application est prévue dans les mois à venir. n

La notion de transport occasionnel.

La présidente de Région annonce la mise en place d’un covoiturage expérimental pour la zone des Portes du Haut-Doubs.

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