Journal C'est à dire 254 - Mai 2019

V A L D E M O R T E A U

20 % de bio à la cantine d’ici 2022, qui sont les bons les élèves ? Les Fins

Les Fins, un cas d’école. 150 repas sont préparés chaque jour sur place dont au moins 30 % avec du bio ou local, à prix raisonné. Et le gaspillage a diminué.

L e décret déterminant la composition des repas dans les restaurants col- lectifs à compter du 1 er janvier 2022 est paru fin avril au Journal officiel. Il sera obli- gatoire, dans la restauration col- lective des collectivités, de servir aumoins 50%de produits dura- bles (dont peuvent faire partie les produits locaux) ou de labels de qualité, avec unminimumde 20 % de produits bio ou “en conversion”. Aux Fins, cette nouvelle loi n’est pas vécue comme une punition. Au contraire : “Nous n’avons pas attendu le gouvernement pour le faire puisque nous sommes déjà à 30 % de bio, beaucoup de cir- cuits courts, des fruits et légumes français frais. Cela est rendu pos- sible grâce au formidable travail de l’équipe de la cantine qui épluche, cuit, gère l’approvision-

nement, prépare les menus. Ici, on épluche les pommes de terre sur place pour en faire de la purée” image le maire Bruno Todeschini. Les prix sont ultra- compétitifs : 3,90 euros le repas + 1,40 euro le frais de garderie. Ce service ne s’équilibre pas, même si la responsable des achats gère au plus serré. “C’est un choix politique” assume le maire. À l’inverse des Fins, de nom- breuses communes ont renoncé à garder leur cuisine centrale pour déléguer à des sociétés spé- cialisées, pour diverses raisons : difficulté à recruter du personnel, normes draconiennes, respon- sabilité sanitaire, approvision- nement…Pas aux Fins où Patri- ciaTruchot, la cuisinière en chef, réalise chaque jour avec son équipe un “petit” exploit en pré- parant 150 repas (en trois ser-

vices). C’est du fait maison, sauf pour les desserts. Au minimum

Patricia Truchot prépare chaque jour 150 repas pour les élèves des Fins.

trois fois par semaine,un aliment “bio” est proposé. Ce jour-là, en plat de résistance, c’était purée de pois cassés avec son aiguillette de poulet. Bizar- rement, aucun gaspillage ou presque ! “On demande toujours aux enfants de manger une cuil- lère à soupe. Pour la purée de petit pois, un écolier n’en voulait pas. Il a goûté et s’est finalement resservi deux fois. Si vous leur balancez le plat, c’est certain qu’ils ne mangeront jamais, il faut les aider” dit la responsable qui a vu en quelques années les kilos de déchets alimentaires diminuer. “J’essaie, à chaque fois, de raconter une histoire. Lorsque j’utilise une épice, je leur montre

donc savoir faire preuve de bon sens et penser aux coûts des repas” convient la responsable, qui insiste sur le travail d’équipe qui permet d’arriver à ce résultat.

et leur explique d’où elle vient. J’ai fait demême avec les haricots cocos. J’ai expliqué aux enfants que je leur préparais une surprise

Morteau et Maîche s’y mettent doucement M orteau, Maîche ou encore Villers-le-Lac ont délégué la gestion des repas à des sociétés. Le Château d’Uzel pour Morteau

en cuisinant le plat pré- paré par mon grand- père. C’est devenu “les haricots de Pépé” !” Le seuil du bio est donc largement dépassé aux Fins. Attention toute-

témoigne Cédric Bôle, le maire. Morteau doit aussi réfléchir à la gestion de l’accueil en cantine. Avec des demandes en place de cantine grandissantes, la Ville ne pourra pas pousser les murs. À noter que 10 enfants de la maternelle déjeunent à l’hôpital de Morteau. Le repas facturé est ici à 4,40 euros. Villers-le-Lac commande 191 repas par jour, 35 repas sont fabriqués par le collège qui accueille les C.M. 2 et une partie des C.M. 1 et 156 repas sont commandés à la “Cuisine d’Uzel” qui livre directement les cantines du Centre et des Gené- vriers. Le prix d’un repas est de 3,80 euros au collège, 3,40 euros avec la Cuisine d’Uzel. n

certains élus craignent de devoir recourir à l’import.

Le “vert” n’est pas donc pas étendard ou un gage du bienman- ger. Au regard de la part de la surface agri-

et Villers-le-Lac, 1 001 Repas pour Maîche. Les produits locaux sont déjà largement utilisés : “80 enfants vont à la cantine à Maîche. Nous ne sommes pas loin des 20 % de bio ” explique Régis Ligier, le maire. Le prix (selon le quotient familial) varie de 3,50 à 9,50 euros. Morteau accueille 170 enfants le midi : “Un produit bio par semaine est déjà proposé. Nous sommes déjà très attentifs : il faut travailler à l’équilibre des repas avec notre nutritionniste, au coût du repas”

cole bio restreinte dans l’Hexa- gone, certains élus craignent de devoir recourir à l’import de pays où la législation et le contrôle sont moins restrictifs qu’en France, ou que les prix explosent. Reste à savoir si les parents sont prêts à payer plus… n E.Ch.

fois à ne pas tomber dans le piège : “Il faut donner l’envie aux enfants de goûter et ensuite le bio aura tout son intérêt. Il ne faut pas aller chercher du bio à des milliers de kilomètres ! Les pommes de terre, elles n’ont pas le label mais elles ne sont pas lavées, donc pas traitées. Il faut

“Les nappes sont plus basses qu’elles ne l’étaient en 2018 à la même date” Morteau Avec un printemps assez arrosé, la situation hydrologique des nappes n’est pas jugée inquiétante mais la vigilance reste de mise.

Le 18 juin 2018, le niveau d’eau à Chaillexon était excellent. La suite, on la connaît. Le niveau des nappes en 2019 est (déjà) moins élevé que l’an dernier.

D ans le Haut-Doubs, personne n’a oublié la saison climatique 2018. À la fin du printemps, les agriculteurs s’inquiétaient de voir les hautes herbes plier sous les trombes d’eau. Quelques semaines plus tard, le lac de Chaillexon était à sec ! Que réserve 2019 ? Personne ne peut le dire. Les nappes phréatiques ont-

secteur Haut-Doubs et bassin de Besan- çon de deux piézomètres, dont un sur le premier Plateau : “Nous n’avons pas de piézomètre sur le Val de Morteau mais un à Dommartin sur la plaine de l’Arlier (Pontarlier), explique un spé- cialiste. En 2019, les niveaux sont bien remontés mi-mars et sont passés net- tement au-dessus des normales de sai-

elles pu se recharger avec la fonte des neiges ? “La recharge hivernale a bien fonc- tionné dans le Haut-Doubs mais moins dans la basse val-

son. En avril, le temps plus sec a conduit à un retour aux normales de saison, ce qui est le cas encore aujourd’hui. Mai 2019 se trouve dans une

Le Haut-Doubs n’est donc pas à l’abri.

d’une future sécheresse qui a coûté de l’argent aux communes puisque cer- taines à l’image de Morteau, des Combes, Fuans, Fournets-Luisans, Le Luhier, Plaimbois-Vennes, ouArc-sous- Cicon avaient été approvisionnées en eau potable par camion-citerne. n

d’eau de Loray est par exemple passé d’un repère de - 17 mètres à - 8,83 mètres, soit un gain de 9 mètres. En revanche, la basse vallée du Doubs (du côté de Saint-Vit) enregistre des niveaux inférieurs aux normales de la saison malgré les pluies de mi-mars.

“La situation hydrologique des nappes n’est pas inquiétante mais pour la séche- resse, la vigilance reste de mise : les nappes sont, début mai, bien plus basses qu’elles ne l’étaient en 2018 à la même date.” Le Haut-Doubs n’est donc pas à l’abri

lée du Doubs” , répond le bureau des recherches géologiques et minières (B.R.G.M.). Ce service dispose pour le

situation “normale” comme en 2015 : entre 2018 et 2016 (plus humide) et 2017 (plus sec)” poursuit-il. Le point

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