Journal C'est à dire 247 - Octobre 2018

D O S S I E R

24

LES TRANSPORTS

Morteau

Ligne des Horlogers : L’État sera-t-il, cette fois, à l’heure ?

Quelques perturbations

demandes et interrogations.” Des réponses ont été obtenues. Délivrées par Michel Neugnot, vice-président en charge des transports, elles semblent ras- surantes : “Ce ne sont pas 12 mil- lions d’euros mais 32 millions qui seront injectés pour moder- niser la ligne. Nous avons sou- haité repousser ces travaux à 2021 (au lieu de 2020) pour les mettre en lien avec le chantier que la Suisse va mener sur cet- jusqu’au 26 octobre Des travaux d’entretien des voies sont réalisés sur la ligne jusqu’au 26 octobre. Des cars de sub- stitution peuvent être mis à dis- position. Plus d’informations : www.ter.sncf.com/bourgogne- franche-comte n

L es travaux annoncés pour 2020 sont repous- sés a minima à 2021 afin qu’ils soient en cor- rélation avec ceux menés par la Suisse au niveau de La Chaux- de-Fonds et du Locle. Objectif : “Ne pas enquiquiner les usagers

La Région a tapé du poing sur la table. Les garan- ties financières pour lancer les travaux sur la ligne Besançon-La Chaux-de-Fonds semblent acquises. Ce ne sera plus 12 millions mais 32 millions d’eu- ros d’investissement à partir de 2021.

assurée de vivre jusqu’en 2029, a minima. Lors d’un déplacement dans le Haut-Doubs mi-septembre, la présidente de Région Marie- Guite Dufay a clairement indi- qué à notre rédaction ses craintes. Selon elle, l’État était le responsable de la lenteur du dossier. La ligne doit en effet subir de lourds de travaux de modernisation pour assurer un meilleur trafic à l’usager, évi- ter les retards, assurer la sécu- rité notamment entre Valdahon et Morteau, mais aussi jusqu’à la frontière. Marie-Guite Dufay

avec plusieurs travaux à des dates différentes” dit l’organi- sateur des transports. La ques- tion de la modernisation de la ligne des Horlogers Besançon- La Chaux-de-Fonds revient régulièrement. Une chose est certaine : la voie ferroviaire est

a rencontré la ministre des Transports pour évoquer un point sen- sible : l’argent (c’était le 18 septembre). “Je suis de plus en plus impatiente. L’État s’était engagé orale- ment à ce que les lignes

te même ligne. Nous avons pensé à l’usager. La ligne sera durant une certaine période fermée et des moyens de transport de sub- stitution seront propo- sés” annonce ce der- nier.

Une corrélation avec les travaux en Suisse.

Côté Le Locle et La Chaux-de- Fonds, les travaux menés par la Suisse sur la voie sont confir- més pour 2021. France et Suis- se se sont bien mis d’accord pour opérer en même temps. Rap- pelons qu’entre Valdahon et Besançon, la fréquentation (péri- urbaine) ne cesse de croître. Entre Morteau et la Suisse, entre 300 et 500 personnes (selon la saison) l’utilisent quo- tidiennement. n E.Ch.

dites capillaires, dont la ligne des Horlogers, ne soient pas fer- mées dès qu’elles sont inscrites dans le contrat de plan État- Région. C’est le cas pour celle- ci. Seulement pour activer ce contrat de plan, il faut un ave- nant, qui lui n’a pas été confir- mé. 12 millions d’euros de tra- vaux étaient prévus pour moder- niser le tronçon Valdahon-Mor- teau. Je suis allée vers la ministre avec une feuille blanche pour lister point par point nos

La ligne des Horlogers a obtenu des garanties pour la par- tie travaux, qui sont repoussés d’un an.

“Le train est très pratique, mais…” Rémy est frontalier depuis près de quarante ans. Il a choisi le train pour se rendre à son travail. Un moyen de transport pratique, mais hélas soumis à certains aléas. Expérience. Réaction

Mais quand le train fonctionne, cette solution est très pratique. Càd : Comment se déroulent vos trajets ? R. : Je prends le train à 6 heures à Gilley et si tout va bien, je pointe vers 6 h 30-6 h 40 dans mon entreprise au Locle. Le soir, je sors vers 16 heures. On a un

que beaucoup de personnes sont obligées de faire le parcours debout depuis Morteau jusqu’au Locle le matin et du Locle jus- qu’à Morteau le soir. S’il y avait au moins un wagon de plus, il est évident que le train serait encore plus uti- lisé par les frontaliers. Il y a aussi sans dou- te un autre problème : quand on veut prendre le train, on n’est jamais sûr à 100 % de pouvoir partir au travail. Càd : C’est-à-dire ? R. : Une fois il fait froid, et le train est bloqué à Valdahon, et une autre fois il y a un mou- vement de grève. C’est difficile de toujours compter sur le train.

train à 16 h 20 et je suis à la maison à 16 h 55. L’ambiance est bonne dans le train, on parle de tout, de la vie des frontaliers, du tra- vail, du foot…

C’ est à dire : Vous faites partie de ces fronta- liers qui ont choisi le train pour vous rendre à votre travail. Pourquoi ? Rémy : Ça va faire une qua- rantaine d’années que je suis frontalier, dans le domaine de l’horlogerie. Pour moi, le train est une solution très pratique, notamment l’hiver. Mon point de départ est La Chaux-de-Gil- ley et je prends le train à Gil- ley. À la belle saison, on fait plu- tôt du co-voiturage.

“Il fait froid, et le train est bloqué à Valdahon…”

Càd : En 40 ans, comment avez-vous vu évoluer les choses en tant que frontalier en matière de transport ? R. : Le gros problème aujour- d’hui, c’est la circulation : pas- ser la douane, le trafic le matin, etc. Les choses se sont un peu améliorées avec le train, mais ça pourrait être beaucoup mieux si la S.N.C.F. mettait plus de wagons. Il y a beaucoup de fron- taliers qui ne prennent pas le train à cause de ça. Il faut savoir

Càd : Est-ce que la jeune génération prend également le train ? R. : Quelques-uns, mais souvent les jeunes veulent rentrer vite et ne sont pas toujours prêts à attendre un train. n Recueilli par J.-F.H.

Plus de wagons dans le train du matin, c’est ce que réclament les travailleurs frontaliers.

25/09/15 15:20 Page 1

Val de Morteau

03 81 67 30 73

DE GIORGI CONSTRUCTION

Made with FlippingBook flipbook maker