Journal C'est à dire 239 - Janvier 2018
A G E N D A
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Théâtre La Madeleine Proust rend son tablier Tournée d’adieux pour la plus célèbre des paysannes du Haut-Doubs qui monte pour la dernière fois sur scène après 35 ans de vie. Après ces dernières dates, Lola Sémonin se consacrera à l’écriture.
leine Proust dans les années 2000. Aujourd’hui, c’est à l’écriture que Lola Sémonin consacrera le plus clair de son temps. Elle qui a déjà sorti plu- sieurs romans à succès (Prix Louis Per- gaud, Prix André Besson), va pouvoir s’adonner à sa passion de l’écriture. “J’ai commencé 8 romans différents, sans avoir encore le temps d’en ter- miner un. C’est désormais ma priori- té. L’écriture, c’est la liberté” dit la futu- re retraitée de la scène. Pour le reste ? Ce sera contempla- tion de la nature, marches, promenades en raquettes dans son petit coin de paradis du Haut-Doubs. Là où la Made- leine est née. n J.-F.H. 06 07 56 06 40 l Villers-le-Lac le samedi 17 mars à 20 heures (salle des fêtes) - 03 81 54 20 47 l Besançon le samedi 31 mars à 15h et 20h, et le dimanche 1er avril à 15h30 (Théâtre Ledoux) 03 81 54 20 47 ou 03 81 81 86 06 l Pontarlier le mardi 29 mai à 20 heures (Espace Pourny) 03 81 54 20 47 ou 03 81 46 48 33 Et l’Olympia à Paris le dimanche 3 juin à 16 h 30 0892 68 33 68 Tournée d’adieux de la Madeleine Proust Les dates locales : l Pierrefontaine-les-Varans le vendredi 19 janvier et le samedi 20 janvier à 20 h 30
Lola Sémonin
s’apprête à dire adieu à la scène et à ce public
“L a Madeleine Proust, c’est une partie de moi, héritée de la femme archaïque, la femme ancienne, la mère, la femme mise au second rang par la société des hommes, mais aussi la fem- me forte, faiseuse de l’histoire, tremplin de l’homme, femme courageuse, tra- vailleuse, donnant la vie entre la trai- te et la soupe. En jouant la Madelei- ne Proust, j’ai redonné aux gens ce qu’ils m’avaient offert de leur mémoire, de leur vie” commente Lola Sémonin avec un brin d’émotion. Après 35 ans d’existence, le person-
de front les trois métiers de produc- trice, comédienne et écrivain, c’est “beaucoup de tension dit-elle. J’arri- ve à un moment où il est nécessaire de lâcher la pression.” La Madeleine a donc coché trente der- nières dates sur son agenda, avec, en guise d’apothéose à la longue carriè- re de la comédienne, une dernière à L’Olympia. “Peut-être referai-je quelques soirées privées si je suis demandée, mais la scène, c’est fini” insiste-t-elle à quelques jours de la première des repré- sentations de sa tournée d’adieux où elle reprend le spectacle des 30 ans de
qui l’a comblé de joie.
ser son métier pour embrasser celui de comédienne au début des années quatre-vingt. “La nécessité de travailler ce personnage bouillonnait en moi. J’al- lais voir les paysans, ces conteurs et je leur demandais sans cesse de racon- ter leur histoire. “Nous ? On n’intéres- se personne” me répondaient-ils. “Mais moi, vous m’intéressez !” je leur disais. Dix jours avant la première représen- tation au théâtre de poche à Morteau en 1982, on n’avait plus un sou mon compagnon et moi. Même pas de char- bon ni de bois pour se chauffer. On a échangé notre Citroën Ami 8 contre deux stères de bois !” se souvient Lola Sémonin, en pensant à tous ces anges gardiens qui ont jalonné ce parcours et ont permis au personnage d’éclore au grand jour : Gérard Bôle-du-Chau- mont, son compagnon de l’époque qui a suivi l’aventure dès le départ, Hubert Vieille, le journaliste de la Voix du Haut- Doubs qui a été le premier à faire
connaître la Madeleine, ou encore Maître Lopez, l’atypique coiffeur mor- tuacien qui avait soufflé à Pierre Bon- te d’inviter la Madeleine à la radio. “Il y a eu ensuite Michel Drucker qui m’a invité à Champs-Élysées, puis William Leymergie au journal de la 2.” Le len- demain de son passage au journal télé- visé, déguisée en Madeleine, le spec- tacle qui se jouait au théâtre Dejazet à Paris a affiché complet. De prolon- gations en prolongations jusqu’au théâtre du Gymnase, ce spectacle sera en tête des meilleures ventes à Paris pendant trois ans. La vie parisienne et ses côtés étouf- fants ont eu ensuite raison de la moti- vation de Lola Sémonin qui a préféré faire plusieurs breaks, dont un en Inde, avant de reprendre son personnage pour un nouveau spectacle, puis de nouvelles tournées en France. La concurrence ensuite des nouveaux comiques a quelque peu éclipsé la Made-
nage de la Madeleine Proust né de l’imagination de Lola Sémonin, fait ses adieux. Sa dernière tournée emmène- ra la paysanne du Haut- Doubs jusqu’à L’Olympia à Paris où elle jouera pour la
scène. “Ce sera un nouveau spectacle pour ceux qui ne l’avaient pas vu” rit-elle pour cacher une légitime poin- te de nostalgie à l’approche de ces dernières représen- tations. “Il est évident qu’au
“On a échangé notre voiture contre deux stères de bois !”
dernière fois le 3 juin, après une tour- née en Bougogne-Franche-Comté qui démarre le 19 janvier à Pierrefontai- ne-les-Varans, au cœur de ce Haut- Doubs où le truculent personnage a puisé ses racines. “J’ai 80 ans dans 14 ans, c’est aussi une bonne raison pour arrêter !” glisse Lola Sémonin. Mener
moment du salut, l’émotion sera à son comble. Je garderai toujours les rires du public dans mes oreilles, mais sur- tout dans mon cœur.” Que de souvenirs vont remonter à la surface au moment de se retourner une dernière fois sur ce parcours atypique qui a vu l’ancienne institutrice délais-
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