Journal C'est à dire 234 - Août 2017

É C O N O M I E

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Morteau La transparence n’est pas toujours dans nos assiettes

affiché 15,34 euros en marque nationale, 11,79 euros en marque distributeur et 11,44 euros en 1er prix. D’où la conclusion de la F.D.S.E.A. et Familles rurales : que les consommateurs ouvrent encore davantage les yeux. Le lieu de fabrication n’est pas for- cément le lieu d’origine des ingré- dients. Si les produits sont conformes dans la majorité des cas, ces derniers réclament que l’expérimentation menée abou- tisse à la généralisation et à l’obligation pour les fabricants d’indiquer clairement l’origine de la viande et du lait entrant dans les compositions des pro- duits transformés. “On le fait dans nos exploitations ! Pour- quoi pas les industriels ? C’est aussi une question de réparti- tion des marges et de la valeur ajoutée” conclut un agriculteur du Haut-Doubs. n E.Ch. Pays de naissance, élevage, abattage, pays de collecte et de conditionnement ou de trans- formation pour le lait doivent être mentionnés. n La législation L’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les pro- duits transformés a été mis en place le 1er janvier pour deux ans. Cela concerne les plats où la part de viande est égale ou supérieure à 8 % du poids du produit et les produits laitiers, dès que la part du lait est éga- le ou supérieure à 50 %.

La F.D.S.E.A. et Familles rurales du Doubs ont véri- fié si l’étiquetage sur l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés est respecté. Des mentions restent trompeuses. 540 produits ont été vérifiés dans des enseignes à Morteau et à Maîche.

béliard et Besançon. Objectif : vérifier si les produits sont cor- rectement étiquetés dans le Doubs, savoir si le consomma- teur est bien informé. Résultat : le taux de conformité est jugé bon (à 93 %) mais de grandes disparités sont notées suivant certains produits dont il est qua- siment impossible d’identifier la traçabilité. Autre point : il faut une loupe et beaucoup d’ex- périence pour déchiffrer une éti- quette. “Nous n’avons par exemple pour la cancoillotte jamais pu savoir d’où venait le lait et idem pour la viande dans une boîte de raviolis” , témoigne Émeline Balandret, agricultri- ce à Grandfontaine-sur-Creuse, qui a fait partie d’un groupe de

“veilleurs”. 20 grandes surfaces ont été passées au crible. “En tant qu’agricultrice, je tenais à participer à cette étude car nous, agriculteurs, nous produisons en transparence. On nous le demande et nous le faisons. Or,

ne française… mais très peu contiennent la mention “né, éle- vé et abattu en France”. “Vous pouvez avoir un porc acheté en Espagne mais abattu en Fran- ce : il sera alors indiqué abat- tu en France, ce qui peut prê-

ter à confusion” com- mente un responsable de l’étude. Les logos type “viande de Fran- ce”, “lait 100 % fran- çais”, sont un gage de

à regarder les infor- mations qui sont indi- quées sur les étiquettes, on s’interroge” témoigne la jeune femme. Christelle,

Présentation aux états généraux de l’alimentation.

D’ où vient la viande de votre boîte de raviolis ? Et le lait dans le pot de can- coillotte qui affiche une men- tion “Ça vient d’ici” avec une bel- le carte du département ? En théorie, l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les produits transformés est obli- gatoire depuis le début de l’an- née (lire par ailleurs). Après

la crise de la vache folle, puis le “chevalgate” en 2013, le fipro- nil récemment pour les œufs, les consommateurs veulent savoir. Les enquêteurs de la F.D.S.E.A. du Doubs et Familles rurales sont allés vérifier pour eux l’éti- quetage de plus de 540 produits dans les grandes ou moyennes surfaces de Pontarlier, du Val de Morteau, de Maîche, Mont-

agricultrice à Montlebon et Sophie, exploitante à Avoudrey, acquiescent. Les résultats de l’étude sur 540 produits - lait en bouteille, nug- gets, cordon-bleu de poulet, beur- re, yaourts, raviolis -, ont été communiqués au début de l’été dans une exploitation de Pelou- sey (agglomération de Besan- çon) en présence de Dominique Marmier, président de la fédé- ration nationale de Familles rurales, et de Christiane Lam- bert, présidente de la F.N.S.E.A. Cette dernière a loué le tra- vail effectué localement et devait utiliser ces résultats cet été lors des états généraux de l’ali- mentation. Ces résultats, dans le détail, sont les suivants : il est difficile de trouver l’information recher- chée, et si les produits sont conformes à 93 %, l’indication de l’origine des ingrédients fait défaut. Dans les viandes, il appa- raît de manière générale que les produits relevés ont une origi-

qualité. Notre cancoillotte en prend un coup : “Une cancoillotte relevée à plusieurs endroits, ne comporte ni son origine, ni un logo précisant son origine” explique Marlène Amiotte-Petit (Familles rurales). Les ravio- lis sont à l’amende : on note une absence de mention concernant l’origine de la viande. L’étude a mis en évidence la mul- titude de logos, mais aussi les cartes pouvant influencer les consommateurs. Par exemple, un produit tel que le jambon peut comporter “la marque s’en- gage, traçabilité garantie” alors que l’origine de la viande n’est pas clairement définie puisque cela peut être indiqué France et-ou Espagne-Portugal. S’ajou- te aussi des mentions telles que “contrôlé par un organisme indé- pendant” dont le nom n’est pas précisé ! Concernant les prix, la marque nationale se situe toujours à des prix supérieurs à la marque dis- tributeur. Un jambon blanc est

À gauche, Dominique Marmier (Familles rurales), et Christiane Lambert (F.N.S.E.A.) présentent le résultat de l’enquête, accompagnés de responsables des filières.

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