Journal C'est à dire 234 - Août 2017

D O S S I E R

22

Débat Public-privé : quelles réelles différences ? Longtemps opposées pour des questions confessionnelles, les écoles publiques et privées cohabitent aujourd’hui sans difficultés. Finie la dichotomie entre éducation républicaine et catholique. Alors quels arguments peuvent aujourd’hui faire pencher la décision en faveur du privé ?

I l est plutôt question de valeurs et d’individuali- sation là où le public, loin pour autant d’en être dépourvu, serait plus assimilé à sa mission collective donc sup- posée moins proche. Question posée au directeur du collège Sainte Jeanne-d’Arc à Morteau, pourquoi les parents

y inscrivent-ils leurs enfants ? “Nous demeurons une structure familiale qui accorde une atten- tion particulière à chaque élè- ve avec une prise en compte des talents et des difficultés, un accompagnement rigoureux des élèves dyslexiques par exemple.” Il insiste également sur une équi- pe pédagogique stable et impli-

quée qui adhère à un projet édu- catif parfois contraignant : “Cha- cun s’engage à remplacer béné- volement ses collègues absents et surveille les récréations. Et ce sont des enseignants disponibles pour dialoguer avec les parents” poursuit-il avant d’évoquer les projets particuliers à l’école et au collège comme les classes

Europe, foot, pêche et nature, découvertes… Le directeur conclut en évoquant “un climat calme et serein où bagarres, vols, incivilités sont extrêmement rares. Une vigilance de tous les ins- tants pour détecter d’éventuels cas de harcèlements et favoriser une bonne intégration de tous avec par exemple dès la rentrée la mise en place du parraina- ge des élèves de 6 ème par ceux de 3 ème .” Au lycée des Fontenelles, le dis- cours de la directrice Valérie Vauthier n’est pas différent quant au suivi personnalisé que revendique son établissement : “Nous offrons aux enfants et à leur famille un accompagnement non seulement scolaire mais aus-

L’établissement des Fontenelles revendique un accompagnement scolaire et personnel des élèves.

l’après-midi, “nous maintenons l’étude surveillée à l’issue de la classe. Elle est dispensée par des enseignants rémunérés par la Ville. Ce service aura lieu de 16 h 30 à 17 h 30, il est gra- tuit pour les familles.” La mairie souhaite également maintenir les activités périsco- laires en parallèle, tout en en proposant certaines dans le temps de midi afin que les cré- neaux ne percutent pas ceux de l’étude surveillée. “On va déjà essayer avec l’atelier handball le midi pour voir ce que ça don- ne.” Les activités seront égale- ment gratuites. Seul le péri- scolaire du matin entre 7 heures Ce choix a aussi un prix, l’école privée contrairement à son homologue publique, n’étant pas gratuite. Même si les quelques dizaines d’euros de coût men- suel ne sont que rarement un frein. n D.A. un critère dans le choix des familles, elle insiste en revanche sur les valeurs que font vivre la Pastorale “en accueillant tout le monde avec la volonté de déve- lopper le vivre ensemble dans le respect, l’ouverture et la tolé- rance.”

les armant pour la vie et en les aidant à se projeter dans l’ave- nir.” La responsable revendique par ailleurs un renforcement de l’ex- pertise pédagogique pour s’adap- ter aux attentes des parents, des

enfants et du monde pro- fessionnel avec qui ils travaillent étroitement “par exemple dans le cadre des après-midi sans cartables qui per-

si personnel en insistant sur l’estime de soi.” Une approche dans laquelle l’internat tient une pla- ce importante même s’il ne concerne qu’un peu

Au-delà du domaine scolaire.

plus du tiers des élèves. “Nous avons avec ces jeunes une véri- table proximité qui nous permet de les aider à se développer en

mettent d’apprendre autrement via une pédagogie de projets.” Enfin, constatant comme ses col- lègues que la religion n’est pas

Au collège Jeanne-d’Arc de Morteau, on met en avant le côté familial de la structure (photo archive Càd).

Maîche

Morteau

Un nouveau principal

Le retour aux quatre jours a fait l’unanimité Malgré l’ampleur de la tâche, Morteau n’a pas hési- té à remettre en place le rythme des quatre jours. Les 754 élèves scolarisés dans les écoles de Mor- teau changent donc de rythme dès la rentrée.

au collège Mont-Miroir

D ire que le collège Mont-Miroir a redoré son blason ces der- nières années n’est pas une simple formule. Les parents comme les élèves ne s’y trom- pent pas, reconnaissant le tra- vail effectué par le personnel enseignant et la direction, notam- ment Sébastien Marmot, parti poursuivre sa carrière au lycée du Bois à Mouchard. Le collè- ge est ainsi devenu un lieu d’ex- cellence et de réussite person- nelle avec pour les équipes péda- gogiques des moyens pour accompagner leurs nombreux projets dont les échanges avec la Finlande ou l’Espagne, l’ou- verture à la culture, les nouvelles technologies…Ce dispositif fonc- tionne bien comme en témoi- gnent les résultats aux examens et les orientations suivies par les élèves. Un bel héritage donc pour le nouveau principal du collège, un homme expérimen- té qui va connaître ici sa pre- mière rentrée de directeur. Thierry Finck a en effet une longue expérience dans l’Édu- cation Nationale puisque c’est en 1983 qu’il est entré dans cet- te grande maison, d’abord com- me maître d’internat, et déjà à Morteau, au lycée professionnel. Nouvelle rentrée, nou- velle vie pour certains élèves et enseignants qui arrivent dans l’établisse- ment. Sentiment partagé cette année par le prin- cipal Thierry Finck qui y prend ses nouvelles fonc- tions avec enthousiasme.

I l n’a pas fallu traîner et les réunions se sont enchaî- nées dès la fin juin entre les services municipaux et la communauté éducative. “On a réfléchi ensemble et le retour aux quatre jours nous a paru assez facile à mettre en place. En tout cas beaucoup plus faci- lement que la réforme des rythmes en 2014. Nous avons même pris une délibération en conseil municipal le 7 juillet où le retour aux quatre jours a été approuvé à l’unanimité moins une abstention” résume Draga- na Vojinovic, l’adjointe mor- tuacienne chargée des affaires scolaires. Les choses se sont ensuite enchaînées très vite :

accord des services académiques reçu le 19 juillet, puis deman- de au Département pour réor- ganiser les circuits de transport scolaire. “Tout a été finalisé le 25 juillet, mais il reste encore

et 8 h 20 reste payant. L’intégralité du per- sonnel communal dédié au périscolaire et à la garderie est conservée, avec des

les dernières réunions de concertation à avoir. Nous y aurons passé une bonne partie de l’été” ajoute l’élue. Les 754 élèves répar-

Le périscolaire gratuit pour les familles.

tis en 31 classes des écoles maternelles et primaires de Mor- teau (Pergaud, Bois-Soleil et Centre) auront donc désormais école les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 8 h 30 à 11 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30. Mal- gré l’extension des horaires de

horaires réaménagés. À noter l’ouverture en cette ren- trée 2017 d’une cantine à l’éta- ge de la maternelle Centre. Cet- te création évite aux enfants de la maternelle de se déplacer à Pergaud pour manger le midi. n J.-F.H.

Thierry Finck a d’abord été enseignant avant de prendre des fonctions de direction.

Sa carrière s’est ensuite pour- suivie par l’obtention d’un C.A.P.E.S. en mathématiques, une matière qu’il a enseignée enAlsace et en région parisienne mais surtout au lycée de Mor- teau où il a effectué la majeu- re partie de sa carrière ponctuée en 1999 par l’agrégation. “C’est en 2010 que s’est présentée l’op- portunité d’occuper un poste de direction au lycée Xavier-Mar- mier à Pontarlier, d’abord en tant que faisant-fonction selon la formule consacrée, avant d’ob- tenir le concours correspondant” confie-t-il. Un tournant qui n’est finalement que la prolongation de sa volonté d’enseigner née alors qu’il n’était que collégien. Après ces quelques années dans la capitale du Haut-Doubs puis une autre à Hérimoncourt dans le pays de Montbéliard, l’occa- sion de rejoindre Maîche s’est présentée : “C’est un collège qui

m’a toujours paru intéressant. Un bel établissement, à taille humaine et bien structuré.” Le départ de son prédécesseur va donc précipiter les événements pour Thierry Finck qui s’est naturellement porté candidat à ce poste. “Le début de l’été m’a permis de prendre mes marques et de rencontrer le personnel, d’observer leur façon de tra- vailler” poursuit-il, soucieux de poursuivre avec eux dans l’op- tique prioritaire de l’intérêt de l’élève. “Je me suis toujours beau- coup intéressé au parcours d’ave- nir, à savoir permettre aux jeunes d’arriver à se construire en ayant une vision de leur propre avenir, notamment grâce à une bonne connaissance des filières d’orien- tation.” Des principes qui seront mis en application dès cette ren- trée au collège Mont-Miroir. n

La première adjointe de Morteau Dragana Vojinovic a conservé sa délégation aux affaires scolaires.

D.A.

Made with FlippingBook - Online catalogs