Journal C'est à dire 232 - Mai 2017

D O S S I E R

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3 ÈME CIRCONSCRIPTION DU DOUBS

Loup Viallet, Front National Le F.N. y croit ! Avec un candidat que peu attendaient ici, le parti d’ex- trême droite entend transformer son score à la Pré- sidentielle en victoire à la législative sur cette cir- conscription à la fois ouvrière et rurale.

Denis Sommer, La République En Marche Dans les pas du président Macron La majorité présidentielle espère que l’expérience et l’implantation locale de Denis Sommer feront la différence pour ravir à la droite ce siège de dépu- té et ainsi faire exister la circonscription à Paris.

O riginaire de Paris où il a fait ses études d’his- toire, de droit public et de lettres, Loup Viallet admet n’avoir aucune attache fami- liale avec ce territoire où il pré- sente sa candidature pour les élections législatives. “J’y ai par contre des amis et une bon- ne connaissance des dossiers locaux. J’ai notamment déjà été candidat pour les élections départementales sur le can- ton d’Audincourt.” Revendiquant son engagement patriote et républicain au sein du Front National, il met éga- lement en avant sa proximité avec Marine Le Pen qu’il conseille sur les questions de commerce extérieur et de fran- cophonie. “Je connais égale- ment très bien les probléma- tiques du pays de Montbéliard, notamment les questions indus- trielles liées à la présence de l’usine Peugeot” ajoutant à ce sujet avoir noué des liens étroits avec des ouvriers locaux “les oubliés de la classe politique française.” Loup Viallet entre dans cette compétition électorale avec le souhait de “bousculer l’ordre établi de candidats qui veulent

A près une quinzaine d’années de travail chez Peugeot où il était aussi militant syndi- cal, Denis Sommer a repris ses études de gestion d’entreprise, ce qui lui a permis d’assurer la direction de diverses sociétés par la suite et de mettre ses compétences au service de la Région ensuite sur les questions économiques. Un domaine dans lequel il a par ailleurs enseigné au lycée agricole de Valdoie. Son parcours personnel a aus- si été marqué par son passage aux Jeunesses Ouvrières Chré- tiennes (J.O.C.) : “J’y ai rencontré

les dossiers économiques : “J’ai notamment mis en place pen- dant la crise le dispositif former plutôt que chômer, en partena- riat avec tous les partenaires sociaux, ce qui a concerné près de 15 000 salariés et été très uti- le à de nombreuses entreprises.” En devenant le candidat de la République En Marche, il entend bien peser sur les débats rela- tifs à la sécurisation de la vie professionnelle au sein de l’As- semblée Nationale “et défendre aussi les indépendants comme l’avenir du monde rural” avec des solutions réalistes. n D.A.

un homme d’exception, Gaby Renaud, qui a contribué à mon éducation et à ma sensibilisa- tion aux questions sociales, à l’attention aux autres et à la soli- darité. Des valeurs qui ont tou- jours accompagné mon parcours politique.” Au sein du parti socialiste qu’il vient de quitter pour rejoindre la majorité du président Macron, Denis Sommer a toujours fait partie des réformistes. Maire de Grand-Charmont dès 2001, il fut vice-président de Raymond Forni au Conseil régional, ins- titution où il siège aujourd’hui encore, toujours impliqué sur

le maintien de leurs intérêts” sûr de pouvoir l’emporter “contre les ronds de cuir, en apportant des idées patriotes quant aux solutions économiques à apporter et des moyens de lutte contre l’isla- misme.” Il promet à ses adver- saires de “leur donner du fil à retordre.” Toutes les condi- tions sont pour lui réunies pour faire basculer cette circons- cription dans l’escarcelle élec- torale de son parti. n Âgé de 27 ans, ce cadre administratif parisien vit maritalement et n’a pas d’enfant.

L’enseignant en économie et gestion d’entreprise de 59 ans est marié et père de 4 enfants.

Christophe Espolio, Les Insoumis Pour transformer le bon score de Mélenchon

Fort de scores réalisés par Jean-Luc Mélenchon, le jeune candidat des Insoumis entend bien être l’invité surprise de ce scrutin qui, s’il est au second tour pourrait devenir une quadrangulaire.

I ntérimaire dans le domaine de la gran- de distribution sur le plateau de Maîche, Christophe Espolio, benjamin des candidats sur la troisième cir- conscription, connaît bien le monde ouvrier. Parallèlement à cette vie professionnelle, il continue néanmoins ses études afin de préparer des concours de la fonction publique. Installé depuis un an dans la région, ce Marseillais d’origine a appris à connaître et apprécier ce territoire où il poursuit un engagement politique né à l’âge de 20 ans : “Ma priorité a toujours été la défense des plus démunis étant moi-même issu d’une famille modeste. J’ai donc dès lors été présent dans diverses luttes sociales, j’ai aidé les gens de mon quartier et de ma vil- le par exemple dans leurs soucis admi- nistratifs.” Un engagement associatif pro- longé sur la scène politique auprès de Jean-

Luc Mélenchon, à la tête aujourd’hui de la France insoumise. Christophe Espolio voit la politique de demain autrement que celle vécue jusqu’ici : “Parler aux gens de leur quotidien, c’est avant tout le vivre comme eux, connaître les réalités qui sont les leurs.” D’ailleurs, s’il est élu, il entend bien rester accessible en étant très présent sur le terrain pour soutenir les initiatives diverses et aider les habitants, par exemple les agriculteurs victimes probables du C.E.T.A., cet accord international contesté à l’extrême gauche. Mais a-t-il réellement une chance ? “La situation est incertaine et le rejet dû à un grand ras-le-bol est bien réel. Ma candi- dature s’inscrit dans cette envie de renou- veau.” Fort du score de Jean-Luc Mélen- chon ici (plus de 8 000 voix), il espère pou- voir se maintenir. “Et après tout est pos- sible.” n

Sidonie Marchal, Parti Socialiste Mission quasi-impossible ! Si l’on se réfère au score du P.-S. au 1er tour de la Pré- sidentielle, la candidate socialiste semble bien loin de pouvoir accéder au second tour de la législative. Et plus loin encore d’une hypothétique victoire.

S a vie professionnelle est vouée à l’éducation a d’abord exercée pen- dant treize ans au col- lège de Bethoncourt en zone prioritaire puis aujourd’hui au lycée Germaine-Tillion de Mont- béliard, toujours dans sa matiè- re de prédilection, l’histoire- géographie. Elle est également guide-conférencière pour expli- quer le patrimoine de l’agglo- mération de Montbéliard aux visiteurs dans ce secteur qu’el- le connaît bien pour avoir tou- jours vécu dans l’aire urbaine. “Mon engagement a débuté dans la démocratie participative mise en place en 2008 par la ville de

Montbéliard. Je me suis impli- quée au sein des conseils de quartiers citoyens, sur la base du volontariat, ce qui était un prolongement naturel de mes divers engagements associatifs locaux.” Désormais candidate à un man- dat national de représentante du peuple, elle revendique incarner le renouveau : “Je ne suis pas une professionnelle de la politique et je suis convain- cue que les électeurs veulent une élue issue de la société civile, qui vit comme eux et donc les comprend.” Elle entend bien mettre ses connaissances au service de la population “pour ce noble mandat de député, en étant présente sur le territoire comme à l’Assemblée, pour défendre les enjeux locaux et nationaux” , consciente des besoins de la circonscription à la fois avec son caractère indus- triel, son tissu de petites entre- prises et son agriculture. Politiquement, la situation semble pourtant compliquée pour elle : “Je crois toujours au clivage droite-gauche et je sais que le contexte n’est pas favo- rable au P.-S.” Pour autant, elle n’entend pas retirer sa candi- dature, dénonçant même l’op- portunisme de son concurrent de la majorité présidentielle. n

Célibataire, sans enfant, ce travailleur intérimaire est âgé de 26 ans.

Frédéric Cartier, Les Républicains Pour conserver ce siège à la droite Issu de la droite républicaine modérée, le jeune mai- re de Sancey a la lourde tâche d’essayer de succéder au député sortant de sa famille politique, Marcel Bonnot, en place depuis trois mandats.

Ce notaire âgé de 43 ans est père d’un enfant et vit maritale- ment.

S ancey, c’est son village. Là où il a grandi et com- mencé sa carrière poli- tique d’abord comme conseiller municipal dès 2005 puis comme maire depuis 2014, un fauteuil qu’avait également occupé son père Alain Cartier avant lui : “Il a été pour moi un exemple. Son décès a précipité mon entrée en politique qui n’était pas prévue ou calculée.” L’ascension sera rapide puis- qu’il siégera au Conseil géné-

ral de 2008 à 2015. Notaire de profession, il exer- ce à Baume-les-Dames, Cler- val et Rougemont et continue à être actif auprès des asso- ciations qu’il fréquente depuis des années, notamment le foot et les associations familiales. “C’est pour moi indispensable de garder ce lien” souligne-t-il. Frédéric Cartier vit son enga- gement comme un service ren- du aux autres “en mettant mes compétences à disposition, en

donnant du temps à la collec- tivité” , précisant être issu de la société civile et donc ne vivant pas de la politique. Candidat Les Républicains, il a soutenu François Fillon aux primaires, “convaincu que son programme était le meilleur pour le pays.” Sur la circons- cription, après trois mandats de Marcel Bonnot, la partie n’est pas pour autant gagnée d’avan- ce. Le F.N. sera un rude adver- saire : “Ce parti abuse du mal-

être des gens et confisque le terme de patriotes” peste-t- il. Il entend bien dire la véri- té sur leurs idées aux gens et leur montrer que comme eux, il est bien ancré dans la vie réelle. En espérant trouver en milieu rural notamment un électorat sensible à son discours et à son profil et ne pas subir une pos- sible vague de soutien au pré- sident de la République élu, com- me souvent en pareil cas. n

L’enseignante de 39 ans est mariée et maman de 2 enfants.

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