Journal C'est à dire 232 - Mai 2017

D O S S I E R

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“Le vote extrême n’a jamais été et ne sera jamais une solution” L’analyse de Joseph Parrenin Après 50 années de mandats électifs dont un de député de la 3 ème circonscription du Doubs et aujourd’hui retiré de la vie politique, Joseph Parrenin en reste un obser- vateur attentif. Entre deux scrutins, il nous livre son analyse sur la situation actuelle et sur l’avenir de la gauche démocrate et de gouvernement à laquelle il reste très attaché.

C’ est à dire : Joseph Parrenin, que vous inspirent les résul- tats du récent scru- tin présidentiel ? Joseph Parrenin : Il est pour moi avant tout la conséquence de l’agitation des peurs. Inévi- tablement, en jouant avec les angoisses des gens, même chez ceux qui ne sont pas en grandes difficultés, on génère de la frus- tration et donc un vote contes- tataire. Càd : Vous évoquez là le vote des travailleurs frontaliers ? J.P. : Oui. Pour moi un fronta- lier qui vote à l’extrême droite pour le rétablissement des fron- tières se tire une balle dans le pied et signe sa mise au chô- mage ! Pour ceux qui ont de réels problèmes, si je comprends leur désarroi, je leur dis que le vote extrême n’a jamais été et ne sera jamais une solution. Càd : Ce vote est d’ailleurs très important dans les zones rurales du Haut-Doubs… J.P. : Les habitants de ces com-

munes qui voient disparaître un service public ou une école ont une colère qu’on peut com- prendre. La Loi N.O.T.R.E. (Nou- velle Organisation Territoriale de la République) a aussi créé de l’inquiétude avec le redé- coupage des territoires… Càd : Une colère toujours pré- sente aussi dans le milieu agricole que vous connaissez bien. voter pour un parti d’extrême droite anti-européen. Ou alors il vote clairement contre ses propres intérêts ! Càd : Vous semblez attristé par cette montée implacable du Front National ? J.P. : Pour moi, quand j’entends ces discours, je ne peux m’em- pêcher de penser à la deuxième guerre mondiale et à toutes les exterminations qui ont eu lieu, J.P. : En effet. Mais je le dis clairement : un agriculteur qui réflé- chit un peu plus loin que le bout de ses bottes ne peut pas

ce que nient encore aujourd’hui des responsables de ce parti. L’Europe a d’ailleurs été bâtie pour nous assurer la paix et rien que pour cela, elle doit être pré- servée. Càd : Cette élection prési- dentielle a considérablement bousculé les partis politiques. Votre avis ?

Après 50 ans de vie publique, Joseph Parrenin a tourné la page de la politique. Quel est sonc avis sur le renouvellement de la vie politique ?

J.P. : On a en effet des extrêmes qui se radi- calisent de chaque côté de l’échiquier politique et au milieu En Marche, un parti fran- çais ouvert sur la socié- té civile, assez sem-

du Parti Socialiste mais je pen- se que celui-ci doit se réinven- ter, devenir un lieu de débat et de réflexion qui alimentera ce pôle démocrate qui a émer- gé. Le parti est trop longtemps resté gangrené par des courants servant d’écuries électorales à quelques élus. Càd : Concrètement, quel a été votre vote à l’élection pré- sidentielle ? J.P. : J’ai voté dès le premier tour pour Emmanuel Macron. Pour éviter un duel Fillon-Le Pen et parce que le position- nement de Hamon ne me conve- nait pas. Il n’a pas été capable de rassembler.

surants. Le fait qu’il ait su évo- luer dans sa réflexion fait aus- si qu’il incarne finalement une forme de renouveau dans l’ap- proche de la vie politique. Càd : Il aura entre autres face à lui une candidate du P.-S… J.P. : J’ai conseillé à cette can- didate de se retirer au profit du candidat En Marche. Aujour- d’hui, la situation est grave. On ne peut pas imposer des can- didatures pour faire plaisir ou régler des comptes. L’espéran- ce doit s’imposer et pour cela, le président Macron a besoin d’une majorité. n Propos recueillis par D.A.

“J’ai conseillé à la candidate P.-S. de se retirer.”

Càd : Un choix que vous maintenez pour les pro- chaines législatives ? J.P. : Oui. Les Français ont choi- si un président de la République, il faut lui donner les moyens d’agir avec une majorité de dépu- tés. Càd : Donc votre soutien sur la circonscription dont vous avez été député va au can- didat En Marche ? J.P. : Sans la moindre hésita- tion. Denis Sommer est un hom- me de convictions et de res- ponsabilités. Son expérience et sa connaissance du territoi- re sont aussi des éléments ras-

blable à ce qu’a fait à l’époque Blair en Grande-Bretagne. Je pense que la droite modérée rejoindra ce mouvement alors que la droite dure s’alliera à l’ex- trême droite et que nous aurons au final un paysage politique tripartite. Càd : Donc dans cette confi- guration, le P.-S., votre par- ti, n’existera plus ? J.P. : Je reste en effet membre

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