Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

V A L D E M O R T E A U

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Justice L’affaire qui secoue le monde de la santé et les patients de la région

dés (un homme de 53 ans en 2008 et une femme de 51 ans en 2016). Ces faits avaient fait l’objet de l’ouverture d’infor- mations judiciaires suite à une plainte des familles. Ces cas également survenus à la cli-

de réhydratation. “Au regard du nombre de faits, de la cer- titude que des substances à doses létales avaient été introduites sciemment dans des poches de réhydratation ou de paracéta- mol de ces patients en cours

été mis en examen du chef de sept empoisonnements avec pré- méditation. Il a été ensuite pré- senté au juge de la liberté et de la détention aux fins de place- ment en détention provisoire, sur saisine des magistrats ins- tructeurs, conformément aux réquisitions du parquet. “On n’est pas à l’abri que le dossier s’élargisse et que d’autres faits apparaissent” conclut la magis- trate bisontine. Depuis la révé- lation des faits, l’enquête s’élar- gir à une quarantaine d’autres cas suspects. S’il est reconnu coupable, le praticien bisontin encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Si tous ces cas sont avérés, on aurait là la plus gra- ve affaire d’empoisonnements collectifs que la France ait jamais connue. n J.-F.H.

Les soupçons d’empoisonnement prémédité qui pèsent sur un anesthésiste bisontin de 45 ans ont jeté le trouble jusque dans le Val de Morteau où une famil- le semble être concernée. L’affaire pourrait connaître de nouveaux développe- ments avec l’enquête élargie à une quarantaine de cas suspects !

R arement une affaire liée à la santé publique n’aura secoué autant l’opinion car elle dépas- se largement le microcosme du monde médical. N’importe qui aurait pu, comme ces deux mal- heureux patients décédés, fai- re les frais de ces pratiques qui ont conduit à leur mort. Une chose est certaine : on n’a pas affaire en l’espèce à des erreurs de dosage, ou à des négligences : “Il s’agit sans conteste de mal- veillance” confirme Christine De Curraize, vice-procureure au Parquet de Besançon. L’anes-

thésiste de 45 ans n’avait pas d’antécédent ni de casier judi- ciaire. Rappel des faits. En jan- vier dernier, l’A.R.S. (Agence régionale de la santé) informait le parquet de Besançon de deux “événements indésirables graves” (E.I.G.) survenus les 11 et 20 janvier 2017 sur deux patients de la clinique Saint- Vincent, patients qui avaient pu être réanimés après avoir présenté des arrêts cardiaques en cours d’opération. “Les ana- lyses toxicologiques réalisées sur les poches de soluté de réhy- dratation pour le premier cas et

nique Saint-Vincent avaient permis à chaque fois d’établir un surdosage d’anes- thésiques locaux. “De même, trois autres évé-

de paracétamol pour le second cas permettaient de retrouver de fortes quantités de potassium ou d’anesthésiques, à dose léta- le” réaffirme Christine De Cur- raize. Une enquête préliminaire était en conséquence diligentée et confiée à la police judiciaire de Besançon conjointement à la Sûreté départementale de la police de Besançon. Un rap- prochement était effectué avec deux autres événements indé- sirables graves survenus en 2008 et 2016, à l’issue des- quels les patients étaient décé-

d’opération, l’ensemble de ces procédures étaient jointes à l’ins- truction et requalifiées en faits d’empoison- nements commis avec

Des substances à doses létales

introduites sciemment.

nements indésirables graves sur- venus en 2009, cette fois-ci à la Polyclinique de Franche-Com- té, avaient également fait l’ob- jet d’une enquête préliminai- re” complète le Parquet. L’en- quête avait permis de déter- miner que, dans un cas au moins, des doses inhabituelles de potassium avaient été retrou- vées, là encore, dans une poche

préméditation.” Les investigations, menées sous le contrôle de deux magistrats instructeurs, ont conduit à l’in- terpellation samedi 4 mars d’un médecin anesthésiste ayant exercé au sein des deux cliniques pendant les périodes de temps où les sept événements indé- sirables graves sont survenus. Ce médecin a immédiatement

Réaction L’avocat du médecin contre-attaque L’avocat de l’anesthésiste, M tre Randall Schwerdorffer, s’insurge contre un parquet qu’il juge “intellectuelle- ment malhonnête.” Coup de colère.

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C’est à dire : Dans quel état d’esprit est votre client ? Randall Schwerdorffer : Il est toujours aussi choqué, mais tout aussi combatif. Et en même temps, il a parfaitement conscience qu’il a les enquêteurs de la P.J. contre lui et le parquet contre lui. Il espè- re avoir des juges d’instruction impartiaux. Mon client est dans un système qui joue contre lui. Il n’a même pas eu encore accès à son dossier. Càd : Comment expliquez-vous qu’il y ait tous les faisceaux d’indices qui se sont accumu-

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lés contre lui selon la procureure et cette requalifica- tion des faits en soupçons d’empoisonnement volontaire ? R.S. : Le problème le plus méprisable est que la procureure de la République a tous les droits, y compris celui d’avancer des arguments sans même que la défense puisse y apporter une contradiction. On ne peut pas se battre à armes égales contre une procureure qui abuse de ses pouvoirs en utilisant la pos- sibilité que lui donne la loi pour faire passer un message qua- siment de culpabilité. Càd : Mais sur les faits ? R.S. : Il existe une cinquantaine de cas d’événements indési- rables graves (I.E.G.) recensés sur la période en ce qui concer- ne les deux cliniques. Sur les 7 pour lesquels mon client est pour- suivi, 3 déjà avaient fait l’objet d’une enquête qui n’avait rien donné. Les 4 autres cas s’étalent de 2010 à 2017 et on en déduit que cet anesthésiste serait un “serial empoisonneur” alors qu’il a pratiqué 2 000 anesthésies durant cette période ! Le par- quet a une telle facilité d’accabler une personne ! Et pourquoi les anesthésistes impliqués dans les 40 autres I.E.G. ne seraient pas mis en cause ? Il ne faut pas que le parquet oublie qu’il n’est pas un juge, mais qu’une partie à ce procès. Pour moi, le par- quet ne dit pas la vérité. Son argumentation est intellectuelle- ment malhonnête. Càd : Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer cela ? R.S. : La clinique Saint-Vincent a annoncé qu’elle mettait désor- mais en place des mesures de sécurité. Cela signifie donc que ces mesures n’existaient pas jusqu’ici. Comment pouvoir alors affirmer qu’auparavant, seul cet anesthésiste aurait eu accès aux poches incriminées alors que tout le monde y avait accès avant. Et pourquoi ces poches n’auraient-elles pas été conta- minées en amont, par le laboratoire par exemple ? Il ne suffit pas d’accuser quelqu’un de meurtre pour qu’il soit un meurtrier. J’en suis à mon 11 ème acquittement. Je compte bien faire citer des personnes qui apporteront leur témoignage sur le travail de cet anesthésiste. n Propos recueillis par J.-F.H.

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