Journal C'est à dire 230 - Mars 2017

L A P A G E D U F R O N T A L I E R

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Les vrais chiffres du chômage chez les frontaliers Emploi En octobre 2016, l’observatoire de l’emploi Bourgogne-Franche-Comté recensait 2 388 demandeurs d’emplois frontaliers dans le Haut-Doubs, soit une hausse de 21,71 % sur un an.

E n extrapolant le profil du chômeur frontalier en 2016, on se retrou- ve avec un homme âgé entre 25 et 49 ans qui réside sur le bassin d’emploi de Mor- teau. Assez logique car c’est aus- si le profil le plus représenté dans la population frontaliè- re. L’étude publiée par l’observa- toire régional de l’emploi comp- tabilise en octobre dernier, 4 724 frontaliers suisses indemnisés en Bourgogne-Franche-Comté, soit 765 de plus sur un an (+ 19,3 %) et 2 505 sur cinq ans. teur de Pôle emploi Pontarlier. “Sans nier qu’il y a des retours de Suisse, il faut comparer ces données avec l’évolution de l’ef- fectif frontalier pendant les mêmes périodes.” Sur un an, la balance confirme le fléchissement de l’économie frontalière avec 113 arrivées pour 765 départs. Mais sur cinq ans, le solde est très positif avec 6 620 nouveaux frontaliers contre 2 505 départs. Ne sur- Faut-il en déduire l’ef- fondrement du marché du travail helvétique ? Pas vraiment comme tente de relativiser Sté- phane Nageotte, le direc-

tout pas oublier le contexte dans lequel évolue le travail fron- talier depuis bientôt 15 ans. Entre septembre 2002 et décembre 2016, le nombre de frontaliers est passé de 14 558 à 34 306. Soit pratiquement une croissance annuelle de 10 %. La publication qui synthétise les données des services statistiques suisses et français recense une douzaine de frontaliers dans la Nièvre et dans l’Yonne. Comme quoi, on vient de très loin. Même si plus de 70 % des frontaliers vivent dans le Doubs, 16 % dans le Jura et 8 % dans le Terri- châtel. Les chiffres de chômage fron- talier par bassin d’emploi sem- blent aussi indiquer que le ralen- tissement économique s’applique surtout à l’industrie de préfé- rence horlogère. Pour preuve, le bassin d’emploi de Morteau en prise directe avec les micro- techniques suisses comptait 1 334 frontaliers indemnisés, soit 28 % de l’effectif global. En hausse de 240 unités sur un an toire-de-Belfort. Les hommes sont majori- taires et l’essentiel des frontaliers de la région travaillent dans les can- tons de Vaud et Neu-

et 721 sur cinq ans. “Tout le monde parle de la crise horlo- gère. On mesure effectivement l’impact sur le secteur de Mor- teau mais à l’échelle régionale, on peut aussi mettre en avant la diversité des postes de tra- vail.” S’il a bien constaté une montée des inscriptions des demandeurs d’emploi frontaliers fin 2016, le directeur de pôle emploi Pon- tarlier ne sombre pas pour autant dans le pessimisme. “Cet- te tendance s’atténue depuis jan- vier. On remarque également qu’il y a encore des embauches en Suisse.” Il balaie d’un revers de la main cette rumeur per- sistante du frontalier qui se com- plairait dans ses confortables indemnités tout en admettant qu’il oriente d’abord ses recherches sur le marché de l’emploi suisse. Qu’on soit fron- talier ou pas, les facteurs dis- criminants à l’embauche sont identiques. “C’est toujours plus compliqué pour les seniors de retrouver du travail. Il y a aus- si le problème des gens qui ont une mono-expérience et qu’on doit accompagner dans la for- mation pour qu’ils redeviennent opérationnels.” n F.C.

Stéphane Nageotte le directeur de Pôle emploi Pontarlier res- te optimiste sur l’évolution du marché de l’emploi fron- talier, en ayant confian- ce dans la réactivité de l’économie suisse.

“Il y a encore des embauches en Suisse.”

Massif du Chasseral

L’hirondelle de fenêtre au centre de toutes les attentions

L’oiseau migrateur a vu sa population chuter d’un tiers entre 1990 et aujourd’hui dans les Parcs du Doubs et du Chasseral, du Locle au Clos du Doubs et de La Neuveville à Saignelégier. Même constat dans le Haut- Doubs. Des mesures sont prises.

non goudronnées, etc.), ce pas- sereau est un excellent indica- teur de la biodiversité dans les localités. Pour soutenir ou accen- tuer sa présence, une série d’ac- tions sont entreprises comme la création de nichoirs, des aides aux 37 communes afin de favo- riser la réfection de l’habitat. Le 2 mai au Centre Nature Les Cerlatez à Saignelégier, un sui- vi sera organisé. Côté français, un suivi en 2018 sera mené après celui de 2013 dans 350 communes du Doubs. À noter qu’il est interdit de détruire un nid. Lors de toute réfection d’un bâtiment, une autorisation de l’État est néces- saire. Il peut autoriser la des- truction à condition que d’ap- porter des mesures complé- mentaires pour favoriser l’ins- tallation d’autres nids. La L.P.O. a d’ailleurs mis en place un par- tenariat avec le bailleur social Habitat 25. L’hirondelle a besoin de ces nids car elle trouve de moins en moins de sable et de graviers pour confectionner son lit. Il en va de la survie de l’espèce. n

L’ hirondelle, c’est l’oi- seau des bonnes nou- velles, celui qui annon- ce le retour du prin- temps. Jusqu’à quand ? Depuis 1990, la population a diminué d’un tiers en Suisse. Même constat côté français “avec une baisse de 15 % de la population tous les 5 ans” indique Samuel Maas, coordinateur régional à la Ligue de protection des oiseaux à Besançon. L’espèce devrait faire son entrée sur jardins privés ! -, la disparition progressive des chemins de ter- re au profit du goudron ou enco- re des bâtiments n’offrant plus aucune place pour les nids. Observées depuis la mi-mars en plaine, les hirondelles arri- veront en masse d’ici début avril sur les premiers sommets. Nos voisins suisses engagent des mesures. En collaboration avec des bénévoles passionnés, les associations locales d’ornitho- logues et la Station ornitholo- gique suisse, les deux Parcs régionaux du Doubs et du Chas- seral s’engagent concrètement et entendent impliquer les écoles. “De 2012 à 2014, un important projet de science citoyenne mené par la Station ornithologique suisse a permis de recenser les hirondelles de fenêtre dans tout le pays. Dans les communes prospectées des Parcs du Doubs et du Chasse- ral, 230 bâtiments sont occupés par des colonies. Vingt-deux vil- lages et dix-huit hameaux ou zones de fermes sont concernés. En tout, 1 493 nids artificiels ont été dénombrés contre 1 172 la liste rouge des ani- maux en danger. En cause, les pesticides uti- lisés dans les champs - mais aussi dans les

nids naturels. Bien que la tota- lité des 37 localités n’ont pas été analysées, le constat est là : les hirondelles de fenêtre sont moins présentes qu’escompté dans notre région. Et elles sont plus nombreuses là où des nids artificiels ont été installés. La commune qui compte le plus de nids à disposition pour les hiron- delles est celle de Val-de-Ruz. Cela s’explique d’une part par la taille importante de cette com- mune et les nombreux villages

et hameaux qu’elle intègre” indique Nico- las Sauthier, pour les Parcs du Doubs et du Chasseral. Le parc a

Le 2 mai, un suivi aux Cerlatez.

2 ESPACES, 2 AMBIANCES, LA MÊME EXIGENCE DANS VOS ASSIETTES.

décidé de placer l’hirondelle de fenêtre en emblème régional de la biodiversité. De par ses exi- gences (présence d’insectes, d’eau, de vergers, de surfaces

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